
Les cantines et cafés culturels associatifs membres du réseau RECCCA[1] sont des lieux dans lesquels on peut se retrouver pour discuter, boire un verre, parfois manger, et faire des activités ensemble. Ces lieux sont créés et gérés par des gens du quartier ou du village. Ils n’ont pas vocation à faire de l’argent. C’est la vie sociale qui est au cœur de leurs préoccupations. Ils s’inscrivent dans l’économie solidaire et l’éducation populaire.
Le RECCCA réunit, depuis 1998, des espaces de partage, de coopération et de convivialité : les cafés et cantines culturels associatifs (CCCA). Leur mission : promouvoir le lien social, favoriser la culture par et pour toustes, faciliter le débat dans une ambiance chaleureuse et accueillante.
Qu’ils se dénomment cafés associatifs, cantines solidaires, tiers-lieux ou espaces hybrides, leur approche est claire : l’activité commerciale et économique n’est qu’un moyen, et pas un but (charte du réseau). En effet, ce sont des associations qui ont des activités marchandes : vente de boissons, restauration, épicerie, etc. Elles sont à but non lucratif puisque les excédents monétaires ne sont pas partagés entre les membres. Ces activités marchandes participent à l’économie plurielle des lieux, avec la redistribution des institutions publiques (subventions, prêts de locaux et de matériels…) et les participations de ses membres (cotisations, bénévolat…). Cette économie est un moyen au service de finalités poursuivies par les CCCA : renforcement du vivre-ensemble, démocratie culturelle, convivialité, émancipation. Ce sont avant tout des lieux de cultures régis par les principes de l’éducation populaire (on apprend en faisant ensemble) et animés démocratiquement localement. On peut s’y distraire en famille, créer du lien social avec les habitants du territoire, militer pour un autre monde, débattre et expérimenter, etc. Ce sont des tiers-lieux[2]où les logiques domestiques, politiques et économiques s’entremêlent. Autrement dit, des espaces publics de proximité.
En cela, ils se différencient des « 1000 cafés » du groupe SOS qui suivent une logique commerciale centralisée et donc exogène, avec une finalité économique, comme le rapporte ce texte.
Si les cafés et cantines associatifs ont en commun des principes, il n’y a pas un seul modèle type. En fonction des lieux, les activités sont hétérogènes : de la restauration sous diverses formes, du maraîchage, des jardins partagés, des épiceries, des cantines solidaires, des librairies de livres neufs ou d’occasions ou une bibliothèque, une salle pour le spectacle vivant, un espace de co-working, une salle de formation, un atelier d’auto-réparation d’électroménagers, certains se situeront avec un cinéma, d’autres une fabrique de territoire, d’autres des logements, une boulangerie artisanale, etc. Les modes de gestion aussi sont divers : par exemple, un comité d’animation ouvert ou plus classiquement un bureau et conseil d’administration. Ainsi que les thématiques : café-lecture pour la promotion de l’écrit, café-librairie, café-jeux, café-enfant, café-épicerie, café-langue, café citoyen, cantine solidaire, cantine culturelle, cantine et maraîchage, cantine-épicerie, etc.
Cette pluralité s’explique par le fait que ces lieux émergent de mobilisations citoyennes au sein de territoires spécifiques, avec des cultures propres : ce ne sont ni des franchises ni des lieux gérés en dehors de leur territoire d’implantation.
Pour toutes ces raisons, franchissez la porte d’une cantine ou café associatif près de chez vous, ils sont répertoriés sur une carte ici !
Pour aller plus loin
- Allez sur le site du RECCCA (c’est le groupe qui réunit tous ces cafés et cantines) pour voir les initiatives existantes.
- Lisez le magazine Transrural initiatives, numéro 495
- Lisez l’article « Opération “1000 cafés” : 1000 fois non ! » qui explique les différences avec d’autres types de lieux
- Des initiatives documentées ici
Autrice de la définition : Florine Garlot œuvre en lien avec le RECCCA depuis 2016 dans le cadre de formations, d’intervention et de recherches-actions. Elle a elle-même participé à la création d’un café associatif et l’a co-animé quelques années (le Grin 2017 – 2021).
[1] Réseau des Cafés Culturels et Cantines Associatifs
[2] Tiers lieux, d’après le collectif les tiers-lieuses. « S’ils prennent des apparences multiples, ces lieux semblent guidés par une intention commune : créer des espaces de rencontres aux mains de leurs usager·ères, qui permettent l’émancipation des individus par des pratiques issues de l’éducation populaire. Par contraste avec des espaces portés par le secteur marchand (…), nous souhaitons ajouter à cette dénomination une composante essentielle à nos yeux : la vocation non lucrative et non-spéculative (…). Ainsi, des entrepreneur·euses en font souvent partie, d’autres y sont accompagné·es, mais le cœur du projet se situe ailleurs, dans une volonté de transformation sociale clairement affirmée. »
La définition complète ici : https://les-tiers-lieuses.org/