Qui sommes-nous ?

L’eccap a été fondée par Guy Roustang et est animée avec l'aide de Florine Garlot, Pierre-Alain Cardona et de Jérémy Roustang, ingénieur en informatique. Quelques dizaines de personnes contribuent aux contenus (cf. rubrique auteurs).

L’ambition de l’eccap

L’encyclopédie du changement de cap ambitionne de montrer qu’un changement d’orientation de nos sociétés s’impose si l’on veut éviter l’effondrement, et de contribuer à l’éducation populaire et à la clarification des défis à relever en encourageant tout ce qui se cherche en vue d’une toute autre orientation.

Les dangers qui nous menacent sont immenses. Citons-en quelques-uns :

  • Le réchauffement climatique et l’effondrement de la biodiversité sont les plus évidents. Si nous ne changeons pas radicalement d’orientation rapidement, nous connaîtrons des bouleversements incontrôlables alors que les politiques mises en œuvre restent dérisoires.
  • Les démocraties occidentales sont fragiles. En France, on constate par exemple l’affaiblissement du Parlement et l’abstention aux élections. Celle-ci ne cesse d’augmenter, comme si les électeurs ne croyaient plus à la politique, alors qu’il faudrait au contraire multiplier les débats et faire appel à l’intelligence collective pour décider des changements nécessaires. Des régimes autoritaires dominent déjà en Chine, en Russie et dans d’autres pays.
  • En vingt ans les géants du numérique (les GAFAM) ont acquis une puissance financière considérable. Ils façonnent nos modes de vie, sans autre souci que l’augmentation de leurs propres bénéfices. Il est essentiel que le pouvoir politique des Etats ait barre sur eux et que les citoyens ne se contentent pas d’être passifs.

Les orientations

Pour caractériser les orientations de l’eccap nous citons ce texte de R. Debray de 1989 :

« Libéralisme et marxisme ont communié…pendant un siècle dans le même présupposé, à savoir que dans la hiérarchie des choses sérieuses, l’économie occupe la première place, avant la politique, suivie elle-même par la culture (ouvrage de dames et de gentils impresarii). Le jour n’est pas loin où l’on s’apercevra, dans notre monde post-industriel, que l’ordre des préséances et des préoccupations devrait se lire en sens inverse. Que la culture est première par rapport à la politique, elle-même plus importante que l’économie. Les groupes humains veulent d’abord être eux-mêmes - parler leur langue, pratiquer leurs croyances, nourrir leur mémoire dans un milieu de vie préservé. Ils veulent pouvoir participer à la chose publique, en citoyens responsables d’eux-mêmes. Et enfin produire suffisamment et distribuer équitablement. » [1]

Changer de cap, c’est considérer que « la culture est première par rapport à la politique, elle-même plus importante que l’économie ». Ce terme de culture(s) doit s’entendre au pluriel et au sens anthropologique. Il ne se limite évidemment pas au domaine des arts et des lettres.

Le culturel

« Ce qui se joue à travers les droits culturels, c’est le droit de chacune et de chacun de prendre place individuellement et collectivement comme acteur de la cité ».

Aujourd’hui, il est fait peu de cas du ministère de la culture, rêvons un moment à ce que pourrait signifier la centralité d’un ministère de la culture qui prendrait la place actuelle du ministère de l’économie et des finances [2] ? Il lui faudrait dialoguer avec tous les autres ministères pour qu’ils contribuent à la qualité du vivre ensemble, à la capacité pour chacun d’être un citoyen actif, apte au dialogue pour décider en commun, que ce soit dans l’habitat, l’emploi, l’éducation, le sport… autrement dit participer à l’organisation de la cité et de la vie quotidienne, y compris en choisissant nos représentants au niveau de l’Etat. Ce ministère aurait à s’interroger sur les relations avec les autres nations, à propos aussi bien des ventes d’armes, que du type d’échanges commerciaux.

Le politique

L’eccap n’a aucune prétention à créer un nouvel « isme » (libéralisme, socialisme etc.) ou à définir une nouvelle utopie, elle est simple appel à cheminer vers d’autres directions.

La démocratie ne se limite pas à la démocratie représentative. La démocratie participative peut prendre plusieurs formes [3]. Ainsi la Convention Citoyenne pour le Climat a amené Gaël Giraud à déclarer qu’elle était « un véritable miracle démocratique qui montre que vous tirez au hasard 150 citoyens, vous leur donnez les moyens de se former convenablement pendant 9 mois et ils vous pondent in fine un programme de transition écologique pour la France qui est plus intelligent que ce que la haute fonction publique a conçu depuis 20 ans ». C’est dès l’école qu’il convient d’apprendre aux enfants à dialoguer et à prendre part aux décisions. Le monde associatif, aujourd’hui sous-estimé, est le gage d’une participation quotidienne à la vie de la cité.

Nous voulons montrer la nécessité de remédier au fossé entre le peuple et les élites, à l’aggravation des inégalités, à l’abstention croissante aux élections, à la main mise de quelques milliardaires sur l’essentiel des médias, à l’influence de l’argent sur les élections [4]. C’est à un tout autre imaginaire social que celui du toujours plus que nous voulons contribuer.

L’évaluation des politiques publiques devrait faire l’objet d’un exercice permanent d’apprentissage collectif, de confrontation continue entre les décisions prises et les résultats obtenus [5].

L’économique

Le texte Pour un retour sur terre déclarait :

« Nous devons métamorphoser les modes de vie des pays les plus riches… tout simplement parce que les causes de destruction du système-Terre ne sont autres que nos niveaux de consommation de ressources énergétiques, minérales, halieutiques, de surfaces, d’eau, de biomasse etc. Un seul exemple, les 10% les plus riches de la population mondiale émettent la moitié des gaz à effet de serre, alors que la moitié la plus pauvre de la population n’émet que 10% de ces mêmes gaz. » [6]

Le système comptable et financier des entreprises et des nations, de même que la théorie économique dominante, nous rendent aveugles à la destruction massive et rapide des ressources planétaires. C’est donc à une révolution de la pensée économique que nous appellent, par exemple, Lagoarde-Segot (pour une théorie écologique financière), Gaël Giraud (L’économie à venir, avec Felwine Sarr) ou Pierre Calame (proposition d’une comptabilité matière/énergie par individu).

Tout reste encore à faire :

  • Pour assurer la gouvernance, pour préciser les formes d’organisation et les processus de décision pertinents pour le maintien d’une orientation, l’ouverture de débats, l’extension et la bonne diffusion de l’eccap.
  • Pour organiser la collaboration à l’eccap de réseaux d’acteurs spécialisés, qui prendraient la responsabilité d’une rubrique au-delà des contributeurs isolés.
  • Pour diversifier la diffusion des contenus, indépendamment des textes académiques, comme nous l’avons fait avec des podcasts sur la thématique du travail en coopérant avec le café associatif du Grin à Clermont-Ferrand (cf lettre 50). C’est dans cette optique, et pour favoriser la construction collective de ce que pourrait être un changement de cap, que l’eccap se rapproche du Réseau des Cafés et Cantines Culturels et Associatifs.

Pour contribuer, vous pouvez écrire à : lettre@eccap.fr

[1] Le Monde du 17 novembre 1989.

[2] Depuis J. Lang , nous avons connu onze ministres de la culture en 20 ans.

[3] En 2017, l’eccap avait rendu compte du livre de J. Testart « L’humanitude au pouvoir. Comment les citoyens peuvent décider du bien commun ».

[4] Voir les deux livres de Julia Cagé.

[5] Voir B. Perret « L’évaluation des politiques publiques » Ed. La découverte 2001.

[6] Propositions pour un retour sur terre. Dominique Bourg et Alii.