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Ces lieux sont créés et gérés par des gens du quartier ou du village. Ils n’ont pas vocation à faire de l’argent. C’est la vie sociale qui est au cœur de leurs préoccupations. Ils s’inscrivent dans l\u0026#8217;économie solidaire et l\u0026#8217;éducation populaire. \u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe RECCCA réunit, depuis 1998, des espaces de partage, de coopération et de convivialité : les cafés et cantines culturels associatifs (CCCA). Leur mission : promouvoir le lien social, favoriser la culture par et pour toustes, faciliter le débat dans une ambiance chaleureuse et accueillante.\u003cbr\u003eQu\u0026#8217;ils se dénomment cafés associatifs, cantines solidaires, tiers-lieux ou espaces hybrides, leur approche est claire : l\u0026#8217;activité commerciale et économique n\u0026#8217;est qu\u0026#8217;un moyen, et pas un but (\u003ca href=\"https://resocafecantineasso.fr/la-charte-du-reseau/\"\u003echarte du réseau\u003c/a\u003e). En effet, ce sont des associations qui ont des activités marchandes : vente de boissons, restauration, épicerie, etc. Elles sont à but non lucratif puisque les excédents monétaires ne sont pas partagés entre les membres. Ces activités marchandes participent à l’économie plurielle des lieux, avec la redistribution des institutions publiques (subventions, prêts de locaux et de matériels…) et les participations de ses membres (cotisations, bénévolat…). Cette économie est un moyen au service de finalités poursuivies par les CCCA : renforcement du vivre-ensemble, démocratie culturelle, convivialité, émancipation. Ce sont avant tout des lieux de cultures régis par les principes de l’éducation populaire (on apprend en faisant ensemble) et animés démocratiquement localement. On peut s’y distraire en famille, créer du lien social avec les habitants du territoire, militer pour un autre monde, débattre et expérimenter, etc. Ce sont des tiers-lieux\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e\u003csup\u003e[2]\u003c/sup\u003e\u003c/a\u003eoù les logiques domestiques, politiques et économiques s’entremêlent. Autrement dit, des espaces publics de proximité.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn cela, ils se différencient des «\u0026nbsp;1000 cafés\u0026nbsp;» du groupe SOS qui suivent une logique commerciale centralisée et donc exogène, avec une finalité économique, comme le rapporte ce \u003ca href=\"https://www.monnaie-locale-ploermel.org/operation-1000-cafes-1000-fois-non/\"\u003etexte\u003c/a\u003e.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSi les cafés et cantines associatifs ont en commun des principes, il n’y a pas un seul modèle type. En fonction des lieux, les activités sont hétérogènes\u0026nbsp;: de la restauration sous diverses formes, du maraîchage, des jardins partagés, des épiceries, des cantines solidaires, des librairies de livres neufs ou d’occasions ou une bibliothèque, une salle pour le spectacle vivant, un espace de co-working, une salle de formation, un atelier d’auto-réparation d’électroménagers, certains se situeront avec un cinéma, d’autres une fabrique de territoire, d’autres des logements, une boulangerie artisanale, etc. Les modes de gestion aussi sont divers\u0026nbsp;: par exemple, un comité d’animation ouvert ou plus classiquement un bureau et conseil d’administration. Ainsi que les thématiques\u0026nbsp;: café-lecture pour la promotion de l’écrit, café-librairie, café-jeux, café-enfant, café-épicerie, café-langue, café citoyen, cantine solidaire, cantine culturelle, cantine et maraîchage, cantine-épicerie, etc.\u003cbr\u003eCette pluralité s’explique par le fait que ces lieux émergent de mobilisations citoyennes au sein de territoires spécifiques, avec des cultures propres\u0026nbsp;: ce ne sont ni des franchises ni des lieux gérés en dehors de leur territoire d’implantation.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePour toutes ces raisons, franchissez la porte d’une cantine ou café associatif près de chez vous, \u003ca href=\"https://resocafecantineasso.fr/\"\u003eils sont répertoriés sur une carte ici\u0026nbsp;\u003c/a\u003e!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003ePour aller plus loin\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cul class=\"wp-block-list\"\u003e\n\u003cli\u003eAllez sur le site du \u003ca href=\"https://resocafecantineasso.fr/\"\u003eRECCCA\u003c/a\u003e (c\u0026#8217;est le groupe qui réunit tous ces cafés et cantines) pour voir les initiatives existantes.\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eLisez le magazine \u003ca href=\"https://www.transrural-initiatives.org/2023/02/cafes-associatifs-chateaux-pour-tous-et-hydrologie-regenerative-au-sommaire-du-transrural-n495/\"\u003eTransrural initiatives\u003c/a\u003e, numéro 495\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eLisez l\u0026#8217;article «\u0026nbsp;\u003ca href=\"https://www.monnaie-locale-ploermel.org/operation-1000-cafes-1000-fois-non/\"\u003eOpération “1000 cafés” : 1000 fois non !\u003c/a\u003e\u0026nbsp;» qui explique les différences avec d\u0026#8217;autres types de lieux\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003e\u003ca href=\"https://www.eccap.fr/article/lalimentation-un-sujet-au-coeur-des-preoccupations-de-cantines-et-des-cafes-culturels-associatifs\"\u003eDes initiatives documentées ici\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\n\u003c/ul\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAutrice de la définition : Florine Garlot œuvre en lien avec le RECCCA depuis 2016 dans le cadre de formations, d’intervention et de recherches-actions. Elle a elle-même participé à la création d’un café associatif et l’a co-animé quelques années (le Grin 2017 – 2021).\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://resocafecantineasso.fr/\"\u003eRéseau des Cafés Culturels et Cantines Associatifs\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e Tiers lieux, d’après le collectif les tiers-lieuses. «\u0026nbsp;S’ils prennent des apparences multiples, ces lieux semblent guidés par une intention commune : créer des espaces de rencontres aux mains de leurs usager·ères, qui permettent l’émancipation des individus par des pratiques issues de l’éducation populaire. Par contraste avec des espaces portés par le secteur marchand (…), nous souhaitons ajouter à cette dénomination une composante essentielle à nos yeux : la vocation non lucrative et non-spéculative (\u0026#8230;). Ainsi, des entrepreneur·euses en font souvent partie, d’autres y sont accompagné·es, mais le cœur du projet se situe ailleurs, dans une volonté de transformation sociale clairement affirmée.\u0026nbsp;»\u003cbr\u003eLa définition complète ici\u0026nbsp;: \u003ca href=\"https://les-tiers-lieuses.org/\" rel=\"nofollow\"\u003ehttps://les-tiers-lieuses.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwMzc="}}},{"id":"cG9zdDoyNDQy","title":"Le Rassemblement National, danger pour la démocratie","uri":"/2024/06/23/le-rassemblement-national-danger-pour-la-democratie/","date":"2024-06-23T19:07:52","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"le-rassemblement-national-danger-pour-la-democratie","content":"\n\u003cp\u003eAndré Koulberg a publié en 2017\u003cem\u003e Le FN et la société française\u003c/em\u003e, (éditions Utopia). Il est membre de la section d\u0026#8217;Aix-en-Provence de la Ligue des droits de l\u0026#8217;Homme. Ce texte participe au combat mené par celle-ci pour la défense de la démocratie et des droits humains.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-large\"\u003e\u003cimg decoding=\"async\" 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alt=\"\"/\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eLa destruction de la démocratie est inscrite dans le programme du Rassemblement National\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes idées du Rassemblement National ont tellement été banalisées ces dernières années que nous ne percevons plus la radicalité antidémocratique des mesures qu\u0026#8217;il prône\u0026nbsp;: discriminations sans limites, sur-pouvoir de l’État, pouvoir de censure sur les médias et tous les moyens d\u0026#8217;expression, surveillance et contrôle des enseignants\u0026#8230; Ce ne sont pas des «\u0026nbsp;points de détail\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eRelisons donc les différents textes programmatiques du RN.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003e\u003cstrong\u003eDiscriminer\u003c/strong\u003e\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Rassemblement National, depuis la reprise en main de Marine Le Pen en 2012, a fait disparaître, au fil des échéances électorales, un certain nombre de dispositions susceptibles de trop choquer ses électeurs et ses électrices. Les blagues antisémites sont proscrites, son discours sécuritaire n\u0026#8217;est plus axé sur le rétablissement de la peine de mort, son discours sur les femmes ne fustige plus les «\u0026nbsp;avortements de confort\u0026nbsp;», etc. mais sur les questions centrales de son programme (immigration, insécurité\u0026#8230;) ses options apparaissent clairement, malgré la rhétorique dans laquelle ils sont enrobés. La simple lecture de ses textes programmatiques permet de prendre la mesure des changements qu\u0026#8217;il voudrait introduire\u0026nbsp;: une remise en cause du régime démocratique que nous connaissons en France depuis 1945. Est-ce qu\u0026#8217;on se rend compte de ce que cela signifie\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Rassemblement National propose d\u0026#8217;organiser un référendum pour changer la constitution. C\u0026#8217;est, notamment, un principe fondamental de nos constitutions qui est visé\u0026nbsp;: le principe de l\u0026#8217;égalité devant la loi. Le titre premier de la constitution de 1958 stipule par exemple que la France «\u0026nbsp;assure l\u0026#8217;égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d\u0026#8217;origine, de race ou de religion\u0026nbsp;». Cette égalité de droit est exactement ce que le RN veut supprimer. C\u0026#8217;est le fameux principe de «\u0026nbsp;préférence nationale\u0026nbsp;» rebaptisé «\u0026nbsp;priorité nationale\u0026nbsp;». Il propose que les étrangers (ou «\u0026nbsp;étrangers extra communautaires\u0026nbsp;») soient discriminés à l\u0026#8217;embauche, lors de l\u0026#8217;acquisition d\u0026#8217;un logement, pour de nombreuses prestations sociales (par exemple «\u0026nbsp;les allocations familiales seront réservées aux Français\u0026nbsp;»), au niveau juridique (la double peine) et dans l\u0026#8217;accès aux soins (suppression quasi complète de l\u0026#8217;aide médicale d’État)\u0026#8230;\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMais, dira-t-on, ce sont des étrangers. N\u0026#8217;est-il pas normal qu\u0026#8217;ils relèvent d\u0026#8217;une législation spécifique\u0026nbsp;? Cela peut être vrai de dispositions ordinaires adaptées à la situation d\u0026#8217;étranger, comme, par exemple, l\u0026#8217;exigence d\u0026#8217;un passeport. Mais cela ne l\u0026#8217;est plus lorsqu\u0026#8217;il s\u0026#8217;agit de droits fondamentaux reconnus par notre constitution et par toutes les conventions internationales. Les étrangers, aussi étrangers qu\u0026#8217;ils soient, sont des êtres humains et, à ce titre, ils doivent bénéficier des droits de l\u0026#8217;homme, dont l\u0026#8217;originalité est justement de concerner tous les êtres humains. Violer ce droit, c\u0026#8217;est basculer dans un autre type de régime, comme, par exemple, celui que nous avons connu en France dans la période de Vichy.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa multiplication des discriminations que le Rassemblement National veut inscrire dans la loi touche aux fonctions vitales des personnes visées\u0026nbsp;: la possibilité de travailler, de se loger, de se soigner\u0026#8230; Ces mesures fabriquent des sortes de sous-humains\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa suppression de l\u0026#8217;aide médicale d’État (sauf «\u0026nbsp;soins urgents\u0026nbsp;», mais vu le temps des procédures ce sera souvent trop tard) peut servir ici d\u0026#8217;exemple type de ces discriminations sans limite, et absurdes. C\u0026#8217;est une mesure qui constitue un véritable scandale moral\u0026nbsp;: laisser un malade sans soin parce qu\u0026#8217;il a une origine étrangère\u0026#8230; C\u0026#8217;est aussi une mesure stupide\u0026nbsp;: au sein de ces populations non soignées se propageront inévitablement des épidémies qui nous frapperont, nous aussi.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePrenons la mesure de ce que représentent ces mesures discriminatoires que voudrait nous imposer le parti de Marine Le Pen, elles ne représentent pas un simple changement législatif, elles nous font changer d\u0026#8217;univers.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCe mépris de l\u0026#8217;humain, cette destruction des droits de l\u0026#8217;homme, de plus, ne concerne pas que les étrangers. Une fois que le principe de l\u0026#8217;égalité des droits est abandonné, la garantie de ce droit n\u0026#8217;existe plus pour personne. Pour tous, ce qui était un droit n\u0026#8217;est plus qu\u0026#8217;une tolérance que l’État peut octroyer, ou retirer, quand il veut. L\u0026#8217;arbitraire peut frapper n\u0026#8217;importe qui. Et, effectivement, l\u0026#8217;expérience historique confirme que dans cette conjoncture, les discriminations s\u0026#8217;étendent à de nombreuses catégories\u0026nbsp;: opposants, minorités, femmes\u0026#8230; Le régime de Vichy, par exemple, discriminait les Juifs, mais aussi les tziganes, les femmes (des femmes fonctionnaires révoquée simplement parce qu\u0026#8217;elles étaient des femmes).\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNon seulement les discriminations prolifèrent mais ceux qui apportent une aide aux discriminés, aujourd\u0026#8217;hui aux sans papiers privés de droit, sont criminalisés. Le RN prévoit de les «\u0026nbsp;poursuivre\u0026nbsp;»\u0026nbsp;: «\u0026nbsp;La loi permettra de poursuivre et de condamner les personnes qui apportent une aide directe ou indirecte aux étrangers qui tentent d\u0026#8217;entrer illégalement sur le territoire et s\u0026#8217;y maintenir\u0026nbsp;». Cela fera beaucoup de Français réprimés pour leurs gestes humanitaires. Où commence l\u0026#8217;aide indirecte\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu lot de discriminations va s\u0026#8217;ajouter le lot de répressions.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003e\u003cstrong\u003eDe l\u0026#8217;arbitraire policier à la police de la pensée\u003c/strong\u003e\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa destruction de l\u0026#8217;égalité des droits, fondement essentiel de nos démocraties, n\u0026#8217;est pas la seule mesure antidémocratique prônée par le Rassemblement National, loin de là\u0026nbsp;! L’État et l\u0026#8217;administration RN ne veulent pas seulement discriminer, ils veulent aussi se doter d\u0026#8217;un sur-pouvoir face à des citoyens de moins en moins susceptibles de défendre leurs droits. Ce choix se lit très clairement dans les textes consacrés à la sécurité et la répression policière.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe RN propose notamment «\u0026nbsp;d\u0026#8217;instaurer une présomption de légitime défense pour les policiers et les gendarmes\u0026nbsp;» afin de ne «\u0026nbsp;jamais craindre\u0026nbsp;» d\u0026#8217;utiliser la force, le parti estimant qu\u0026#8217;il devrait en faire bien plus usage.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes policiers bénéficient évidemment d\u0026#8217;un droit de légitime défense, précisément défini par la loi. Mais leur octroyer une présomption générale de légitime défense a priori, indépendamment de l\u0026#8217;acte commis, ce n\u0026#8217;est plus tenir compte des cas où elle est effective, mais légitimer des actes simplement parce que ce sont des policiers qui les commettent. Et les victimes de ces actes perdent ainsi en grande partie les moyens de se défendre face à des violences arbitraires. Ce ne sont plus des bavures puisque les policiers sont, de par leur statut, en légitime défense.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSi l\u0026#8217;on ajoute à cela l\u0026#8217;aveuglement volontaire du RN face à des dérapages policiers, par exemple les délits de faciès, pourtant documentés depuis longtemps, on ne peut que conclure à l\u0026#8217;existence caractérisée de ce parti à légitimer les pouvoirs répressifs arbitraires et à priver les citoyens de moyens d\u0026#8217;y résister.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eQue reste-t-il de la démocratie s\u0026#8217;il n\u0026#8217;y a plus d\u0026#8217;égalité des droits ni, pour les citoyens, de capacité de résister aux abus et à l\u0026#8217;arbitraire du pouvoir\u0026nbsp;? Pas grand chose. Et pourtant, dans la doctrine RN ce n\u0026#8217;est qu\u0026#8217;une partie des mesures oppressives envisagées. Elle attribue, par exemple, à l’État le droit de limiter gravement un certain nombre de nos libertés fondamentales.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Rassemblement National donne au pouvoir le droit de censurer à peu près tous les moyens d\u0026#8217;expression existant dans un pays au nom de la lutte qu\u0026#8217;il veut mener contre ce qu\u0026#8217;il nomme une «\u0026nbsp;idéologie\u0026nbsp;». Contre une idéologie considérée comme néfaste, les autorités peuvent à peu près tout.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL\u0026#8217;exemple que donne le RN est celui de «\u0026nbsp;l\u0026#8217;idéologie islamiste\u0026nbsp;», propre à faire peur, mais cette peur risque de nous faire oublier les enjeux de la liberté d\u0026#8217;expression qui ne concernent évidemment pas seulement les propos islamistes.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMarine Le Pen a déposé un projet de loi qui «\u0026nbsp;prévoit l\u0026#8217;interdiction de la publication des écrits,y compris par voie électronique ou audiovisuelle ayant pour objet ou pour effet la manifestation ou la diffusion de l\u0026#8217;idéologie islamiste\u0026nbsp;». Mais l\u0026#8217;idéologie, et c\u0026#8217;est le nœud du problème, est une notion très large. Où commence l\u0026#8217;idéologie islamiste\u0026nbsp;? Est-ce que tous ceux qui sont stigmatisés, notamment par le RN, sous le terme d\u0026#8217;\u0026nbsp;«\u0026nbsp;islamo-gauchistes\u0026nbsp;» seront partout censurés\u0026nbsp;? En réalité ce pouvoir de censurer toutes les formes d\u0026#8217;expression au nom de la lutte contre une «\u0026nbsp;idéologie\u0026nbsp;» permet à l’État, de censurer tout ce qu\u0026#8217;il veut car l\u0026#8217;infraction n\u0026#8217;est pas précise, comme peut l\u0026#8217;être par exemple la diffamation définie juridiquement. Elle peut désigner toutes les idées qui déplaisent au gouvernement. Et au nom d\u0026#8217;une incrimination aussi ouverte le RN se donne le droit de censurer tous les médias, les réseaux sociaux, les maisons d\u0026#8217;édition, etc\u0026#8230;\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCette traque idéologique s\u0026#8217;étend partout, et notamment à l\u0026#8217;école. Et là encore, la lutte du pouvoir contre les «\u0026nbsp;idéologies\u0026nbsp;» ouvre à l’État un champ de possibles censures et répressions quasi infini, bien au delà de la seule «\u0026nbsp;idéologie islamiste\u0026nbsp;». Ainsi, par exemple, le RN réprouve depuis longtemps les méthodes pédagogiques actives, égalitaristes (le collège unique), ce qu\u0026#8217;il nomme «\u0026nbsp;la doctrine de l\u0026#8217;école ouverte\u0026nbsp;», etc\u0026#8230; Il qualifie tout cela d\u0026#8217;\u0026nbsp;«\u0026nbsp;idéologie délétère\u0026nbsp;», donc réprimable, ne propose aucun débat mais s\u0026#8217;apprête tout simplement de supprimer les institutions existantes, les instituts nationaux supérieurs des professeurs et de l\u0026#8217;éducation, censés la propager. De l\u0026#8217;incrimination d\u0026#8217;une idéologie qui déplaît au RN à la répression il n\u0026#8217;y a qu\u0026#8217;un pas, vite franchi.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL\u0026#8217;investissement autoritaire de l\u0026#8217;école ne s\u0026#8217;arrête pas là. Le Rassemblement National veut aussi exercer un contrôle général sur les cours assurés par les professeurs dans les classes. Soupçonnés de mal penser (c\u0026#8217;est-à-dire autrement que le RN), rien ne semble plus urgent que de les mettre sous une étroite surveillance des autorités. Les enseignants devront constamment se conformer à la «\u0026nbsp;neutralité\u0026nbsp;» officielle. «\u0026nbsp;l\u0026#8217;exigence de neutralité absolue des membres du corps enseignant\u0026nbsp;» sera partout renforcée. Sous une telle pesante tutelle, cette «\u0026nbsp;neutralité absolue\u0026nbsp;» sera déterminée par le pouvoir. Au lieu de se référer aux disciplines (par exemple l\u0026#8217;histoire telle qu\u0026#8217;elle est faite par les historiens), ce sera «\u0026nbsp;la vérité\u0026nbsp;», «\u0026nbsp;la neutralité\u0026nbsp;» de l’État qu\u0026#8217;il faudra enseigner. Et les autorités y veilleront scrupuleusement. Est prévu un «\u0026nbsp;accroissement du contrôle des corps d\u0026#8217;inspection\u0026nbsp;». Celui-ci aura notamment pour mission une systématique délation des contrevenants à cette «\u0026nbsp;neutralité\u0026nbsp;» d’État\u0026nbsp;: «\u0026nbsp;obligation de signalement des cas problématiques sous peine de sanctions à l\u0026#8217;encontre des encadrants\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous imaginons parfaitement ce que cela peut signifier car, avec un vocabulaire quasi identique des États (notamment des États américains) ont mis en œuvre ce programme. En Floride, par exemple, aujourd\u0026#8217;hui, les manuels scolaires sont expurgés de contenus scientifiques qui contreviennent aux opinions de certains groupes de pression (des évangélistes fondamentalistes opposés à l\u0026#8217;enseignement de la théorie de l\u0026#8217;évolution) et du gouverneur qui les soutient. Les professeurs sont dénoncés par certains de leurs élèves et pratiquent de plus en plus de l\u0026#8217;autocensure.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eUne forte intervention de l’État pour censurer le contenu des matières enseignées et une surveillance autoritaire des enseignants, cela produit toujours les mêmes effets\u0026nbsp;: la fabrication d\u0026#8217;une idéologie d’État, c\u0026#8217;est-à-dire, en terme orwellien, une police de la pensée.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003e\u003cstrong\u003eUne offensive contre la démocratie\u003c/strong\u003e\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Rassemblement National prétend défendre l\u0026#8217;identité de la France mais l\u0026#8217;essentiel du programme qu\u0026#8217;il s\u0026#8217;apprête à appliquer vise à détruire ce qui constitue la singularité de la France depuis des siècles. La présence de personnes à la peau foncée dans le pays ne change pas fondamentalement l\u0026#8217;identité de la France. Ce qui la détruirait ce serait de faire du «\u0026nbsp;pays des droits de l\u0026#8217;homme\u0026nbsp;» dont la devise est «\u0026nbsp;liberté, égalité, fraternité\u0026nbsp;», une société qui rejette l\u0026#8217;égalité des droits et discrimine des populations entières, qui maltraite des groupes transformés en bouc émissaire, qui fait régner un pouvoir arbitraire, qui prive les citoyens de leurs libertés fondamentales, qui impose une idéologie d’État\u0026#8230;\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eOr tout cela se trouve dans les textes programmatiques RN.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCe n\u0026#8217;est pas l\u0026#8217;identité de la France même si cela a existé à certaines périodes de l\u0026#8217;histoire de France comme la période de Vichy. Ce furent quelques épisodes, particulièrement sombres.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCette ombre plane aujourd\u0026#8217;hui sur toutes les prises de position RN\u0026nbsp;. Partout est attisée la haine et le rejet de ceux qui sont perçus comme différents. L\u0026#8217;hostilité envers les homosexuels et tous les déviants des normes hétérosexuelles dominantes n\u0026#8217;a jamais cessé. Camille Froidevaux-Metterie nous le rappelle dans un article publié dans le journal Le Monde le 14 juin \u0026nbsp;\u003cem\u003evoter RN pour les femmes c\u0026#8217;est braquer une arme contre soi\u003c/em\u003e\u0026nbsp;\u0026nbsp;: les députés européens RN ont voté\u0026nbsp;«\u0026nbsp;contre la condamnation des discours de haine envers les personnes LGBTQIA+ en 2019 et contre le fait de déclarer l\u0026#8217;Europe zone de liberté pour ces mêmes personnes en 2021\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa philosophe rappelle aussi que l\u0026#8217;opposition aux droits des femmes est toujours vivace au sein de ce parti, malgré les fréquents clins d’œil de Marine Le Pen à ses électrices. Il suffit, là aussi, d\u0026#8217;étudier les votes des députés RN au parlement européen pour se rendre compte qu\u0026#8217;ils sont systématiquement défavorables aux droits des femmes (voir le rappel précis de tous ces votes dans l\u0026#8217;article de Camille Froidevaux-Metterie).\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEnfin, la haine est attisée, encore plus, de façon obsessionnelle, contre un groupe mal défini mais que tout le monde reconnaît. Il est question d\u0026#8217;\u0026nbsp;«\u0026nbsp;immigrés\u0026nbsp;», bien que souvent ils ne le soient plus depuis des générations\u0026nbsp;; ou d\u0026#8217;\u0026nbsp;»étrangers\u0026nbsp;» ou «\u0026nbsp;étrangers extra-européens\u0026nbsp;», mais on se garde généralement de désigner à la vindicte publique les Ukrainiens, chrétiens à la peau trop blanche. Qui désigne-t-on donc ainsi\u0026nbsp;? Les illustrations du livret programmatique consacré à «\u0026nbsp;l\u0026#8217;immigration\u0026nbsp;» apportent une réponse, on y voit toujours des «\u0026nbsp;Noirs\u0026nbsp;» et des «\u0026nbsp;Arabes\u0026nbsp;» (peut-être aussi quelques Roms).\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDe thématiques en thématiques, les méfaits de ces populations aisément reconnaissables, à défaut d\u0026#8217;être bien définies, leurs crimes, leurs mœurs arriérées, et même les privilèges dont ils bénéficieraient dans la société française, se succèdent sans fin. Ainsi que les discriminations, les exclusions, les mesures toujours plus dures qu\u0026#8217;on souhaite ardemment leur imposer\u0026nbsp;: toujours plus attentatoires aux droits humains les plus élémentaires. On peut parler d\u0026#8217;obsession ethnique. Toute personne familière des discours d\u0026#8217;extrême droite des années 30 ou de la période de Vichy y trouvera des résonances. Or cette obsession xénophobe qui a si souvent joué un rôle majeur dans la destruction des démocraties, est partout dans les discours et les actes du RN et constitue le principal fondement de sa doctrine , encore aujourd\u0026#8217;hui.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePour s\u0026#8217;en convaincre lisons un livret programmatique qui semble complètement éloigné de ces questions d\u0026#8217;immigration et d\u0026#8217;incrimination des étrangers, celui consacré à «\u0026nbsp;l\u0026#8217;écologie\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous allons de surprise en surprise. D\u0026#8217;abord ce discours écologique est avant tout un discours anti-écologtique, dénonçant «\u0026nbsp;l\u0026#8217;écologie punitive\u0026nbsp;» à longueur de pages, dissuadant les Français de changer leur mode de vie, s\u0026#8217;opposant aux mesures, pourtant souvent très limitées, prises par diverses instances nationales ou internationales pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais, vis-à-vis des étrangers, le ton change, la situation climatique exigerait qu\u0026#8217;on restreigne leur nombre et leurs droits et qu\u0026#8217;on réagisse vivement. Une des principales mesures «\u0026nbsp;écologiques\u0026nbsp;» proposées par le RN est la fermeture des frontières et l\u0026#8217;organisation de la préférence nationale non seulement pour les produits français ou les entreprises françaises, mais aussi pour\u0026nbsp;«\u0026nbsp;l\u0026#8217;emploi des Français\u0026nbsp;». On croyait parler écologie, on retourne à l\u0026#8217;obsession ethnique, aux exclusions, aux discriminations\u0026#8230; à cette identité des pages douloureuses de notre histoire.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Rassemblement national a appris à utiliser un langage policé, respectable, à se référer à la république, à la démocratie, et même aux droits de l\u0026#8217;homme, mais derrière ce vernis, c\u0026#8217;est une véritable machine de guerre antidémocratique que révèle la lecture de son programme. Même si nous ne connaissions pas les accointances de Marine Le Pen avec Poutine ou Victor Orban ce programme suffit pour découvrir ses penchants autoritaires\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans la confusion générale, la promotion de mesures inspirées par le discours RN (30 lois successives restreignant les droits des étrangers et, dernièrement, l\u0026#8217;introduction de la préférence nationale dans une loi sur l\u0026#8217;immigration), nous avons perdu la capacité de percevoir la gravité destructrice de ces mises en cause radicales de nos principes et de nos droits. Or ce que nous découvrons à la lecture de ce programme RN ce ne sont pas seulement les réalités catastrophiques que recouvrent ces logiques mais tout un ensemble de mesures qui nous font basculer dans un autre régime, tel que nous n\u0026#8217;en avons pas connu en France métropolitaine depuis la Libération. Ce n\u0026#8217;est plus une évolution, même vers du pire, c\u0026#8217;est un saut dans l\u0026#8217;inconnu.\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDY5NzA="}}},{"id":"cG9zdDoyMzUy","title":"Des acteurs de la société civique questionnent leur place « en Politique » !","uri":"/2024/04/01/des-acteurs-de-la-societe-civique-questionnent-leur-place-en-politique/","date":"2024-04-01T13:03:40","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"des-acteurs-de-la-societe-civique-questionnent-leur-place-en-politique","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"894\" height=\"894\" data-attachment-id=\"2356\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2024/04/01/des-acteurs-de-la-societe-civique-questionnent-leur-place-en-politique/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?fit=894%2C894\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"894,894\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;1\u0026quot;}\" data-image-title=\"bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?fit=300%2C300\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?fit=894%2C894\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=894%2C894\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-2356\" srcset=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?w=894\u0026amp;ssl=1 894w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=300%2C300\u0026amp;ssl=1 300w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=150%2C150\u0026amp;ssl=1 150w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=768%2C768\u0026amp;ssl=1 768w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=800%2C800\u0026amp;ssl=1 800w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=600%2C600\u0026amp;ssl=1 600w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=400%2C400\u0026amp;ssl=1 400w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=200%2C200\u0026amp;ssl=1 200w\" sizes=\"auto, (max-width: 894px) 100vw, 894px\" /\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDerrière ce titre destiné à attirer votre attention, il y a une question qui traverse l’ensemble des organisations de la société civique\u0026nbsp;: Quelle influence avons-nous réellement dans les orientations politiques de nos institutions\u0026nbsp;et comment pouvons nous inscrire dans la durée des expériences nombreuses et utiles qui peuvent être diffusées, et faire levier\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eJusqu’à maintenant, la posture la plus courante a été le plaidoyer. Terme issu des ONG, il est diffusé largement dans le champ des organisations aujourd’hui et il regroupe toutes les formes d’influence sur les pouvoirs publics, du plus discret auprès des cabinets ministériels ou au Parlement au plus visible dans l’espace médiatique ou dans l’espace public. Aujourd’hui, la position du gouvernement est claire\u0026nbsp;: il ne reconnaît pas les corps intermédiaires dans leur capacité de coconstruire des politiques publiques ou d’en être à l’initiative. Les éléments de langage de nombreux élus et responsables expriment souvent l’inverse et c’est, en ce sens, une instrumentalisation qui ne trompe plus personne mais qui accentue l’épuisement et la défiance de nombreux acteurs dont les nouvelles générations.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu sein du Collectif de la transition citoyenne\u003ca href=\"#sdfootnote1sym\" id=\"sdfootnote1anc\"\u003e\u003csup\u003e1\u003c/sup\u003e\u003c/a\u003e (CTC), qui rassemble 33 organisations, ce constat est partagé et la question a été posée à l’occasion d’une grande journée intitulée\u0026nbsp;: Quelle stratégie des mouvements de la société civile pour porter politiquement une société juste et écologique ?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003e\u003cstrong\u003eLe CTC, c’est quoi\u0026nbsp;?\u003c/strong\u003e\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Collectif pour une transition citoyenne (CTC) est un réseau de 33 organisations engagées pour une société plus écologique, sociale et démocratique, réunies autour d’un objectif : renforcer la transition citoyenne et promouvoir ses alternatives. Le CTC encourage les synergies entre acteurs afin d\u0026#8217;engager une transition systémique vers une société plus juste et durable. Pour cela, il soutient l\u0026#8217;engagement citoyen et l\u0026#8217;action collective à travers des projets de sensibilisation (Fête des Possibles), de plaidoyer citoyen auprès des élu·es locaux et nationaux (Pacte pour la Transition Municipale, Pacte pour la Transition Législative) et de convergence locale (Lieux de la Transition). Le CTC constitue également un espace d\u0026#8217;échange entre organisations membres pour se renforcer et de réflexion pour penser et diffuser les alternatives citoyennes auprès des institutions et du grand public.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est aujourd’hui le plus grand réseau associatif qui rassemble les plus grands acteurs de la transition et sous toutes ses formes (de la forme de militance la plus jeune et activiste à des acteurs plus institutionnels et en restant attentif à une dimension inter-générationnelle). C’est pourquoi, au sein de l’Archipel des Confluences, nous avons souhaité investir cet espace pour le consolider et renforcer sa mission d’animation des relations entre réseaux nationaux mais aussi leur déclinaison locale. C’est en ce sens que le projet Transiscope s’est rapproché du CTC.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003e\u003cstrong\u003eRetours sur la journée du 14 mars\u003c/strong\u003e\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNos échanges depuis l’université d’Utopia résonne avec beaucoup d’acteurs sur leur place et leur rôle dans les prochaines années et notamment dans la perspective de 2026 et 2027. Le plaidoyer devenant de plus en plus compliqué, c’est le moment de questionner ses modes de faire et sa stratégie. C\u0026#8217;était tout l\u0026#8217;enjeu de la journée du 14 mars dernier.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSon objet a été posé dans le titre de la journée\u0026nbsp;: Quelle stratégie des mouvements de la société civile pour porter politiquement une société juste et écologique ?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn invitant de nombreux acteurs, membres du CTC mais allant aussi bien au-delà, avec notamment le Pacte pour la Transition, Alternatives Territoriales, la Primaire Populaire, Fréquence Commune, Pacte du Pouvoir de Vivre, Tous Élus, Parties Prenantes, Démocratiser la Politique !, We Are Multitudes, On est Prêt, Terres de Luttes, Labo de l\u0026#8217;ESS, Démocratie Ouverte, Vox Public, L.A. Coalition, Changer De Cap, Attac, Collectif Nourrir, Le bruit qui court, Mouvement Utopia, Colibris, Mouvement pour une Économie Solidaire, Réseau Action Climat, Enercoop, et bien d\u0026#8217;autres\u0026#8230;cette journée devenait ainsi un des rendez-vous que nous avions repéré le 27 janvier dernier comme une date importante de «\u0026nbsp;rebonds\u0026nbsp;» sur laquelle nous avions investi de l’espoir pour une mobilisation politique plus consciente et en lien avec d’autres mouvements.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn effet, pour l’Archipel des confluences dans lequel l’Eccap est investie, elle s’inscrit dans une série de rendez-vous en 2024 qui pourrait dessiner ce que pourrait être une implication de la société civique dans les prochaines années sur les questions de coopérations pour renforcer nos alliances avec d’autres et principalement au niveau des territoires et questionner notre rôle en politique et non, dans la politique. Cette nuance doit clarifier le fait que nos organisations ne souhaitent pas s’engager en remplaçant les partis politiques durant les échéances électorales mais questionner notre place dans la stratégie et l’organisation d’un projet politique, de sa construction et de la mobilisation en appui d’une coalition de partis. Cette journée a permis d’avancer mais n’a pas pu déboucher sur des engagements et des prochains pas concrets.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est une étape qui a été riche d’interactions et de contributions.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe matin, des retours d’expériences ont pu être partagés avec le témoignage de La Primaire populaire puis autour de 3 tables rondes\u0026nbsp;:\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003col class=\"wp-block-list\"\u003e\n\u003cli\u003eDialogue avec les élus et crise de la démocratie\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eParité et inclusion\u0026nbsp;: quel entre-soi dans nos organisations ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eEnjeux de mobilisation et impacts de nos récits.\u003c/li\u003e\n\u003c/ol\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eChaque débat a permis d’aborder des sujets divers et le compte rendu sera bientôt diffusé. Kevin Vacher a pu ainsi présenter le travail de recherche-action qu’il mène actuellement avec Démocratiser la politique sur les enjeux d’inclusion et de diversité. Il reste encore des freins à la représentation des quartiers populaires dans les partis mais aussi parmi les acteurs de la société civique.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’après-midi, nous nous sommes retrouvés en atelier afin de creuser 6 sujets en atelier «\u0026nbsp;en même temps\u0026nbsp;»\u0026nbsp;:\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003col class=\"wp-block-list\"\u003e\n\u003cli\u003eComment faire gagner nos idées : quel positionnement de notre écosystème par rapport aux temps forts électoraux, aux partis, à la prise de pouvoir ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eQuelle parité sociale et inclusivité dans nos organisations et dans nos actions ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eComment organiser et faire vivre une démocratie permanente ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eFace à l\u0026#8217;extrême droite et la montée des discours réactionnaires : quel positionnement, quels récits, quelle stratégie ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eLes réseaux d\u0026#8217;organisations et leur rôle dans le plaidoyer institutionnel : combien, pourquoi, pour qui ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eComment agir dans un contexte de criminalisation et d\u0026#8217;attaques contre le mouvement associatif et militant ?\u003c/li\u003e\n\u003c/ol\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSur l’atelier pour une démocratie permanente, nous avons pu partager de nombreuses expériences mais aussi des désaccords. Le plus important a été sur la nature de notre démocratie\u0026nbsp;: doit-elle rester représentative et institutionnelle car «\u0026nbsp;les gens ne veulent pas participer\u0026nbsp;» ou bien les formes de leur contribution doivent-elles être revues\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl y a là une alerte sur l’amorce d’un fatalisme voir d’un cynisme. Et c’est ce qui m’a le plus marqué au-delà des formes d’animation qui ont fait la part belle aux méthodes et techniques en ayant bien trop d’ambition sur le nombre des thématiques et d’intervenants. Ce fut riche mais les interactions moindres sauf bien sûr l’après-midi en atelier.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMais de ces échanges, il est resté de nombreuses contributions de plus de 70 personnes présentes mais cela n’a pu se terminer par une synthèse et une restitution afin de dégager des prochains pas. C’est pourquoi, les prochains rendez vous seront importants pour poursuivre la dynamique de rebonds, le suivant s\u0026#8217;est tenu les 29 et 30 mars à Marseille autour du Transiscope et de la nécessité de le développer pour être au service de ces alliances.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePierre-Alain CARDONA\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#sdfootnote1anc\" id=\"sdfootnote1sym\"\u003e1\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://transition-citoyenne.org/\"\u003ehttps://transition-citoyenne.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoyMjkz","title":"Culture institutionnelle et culture activiste, des retours d’expériences pour imaginer de nouvelles alliances ?","uri":"/2024/02/15/culture-institutionnelle-et-culture-activiste-des-retours-dexperiences-pour-imaginer-de-nouvelles-alliances/","date":"2024-02-15T10:51:34","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"culture-institutionnelle-et-culture-activiste-des-retours-dexperiences-pour-imaginer-de-nouvelles-alliances","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"474\" height=\"316\" data-attachment-id=\"2279\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2024/02/02/des-confluences-en-mouvement-catalyser-vers-des-mesures-basculantes/archipel/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?fit=474%2C316\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"474,316\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;}\" data-image-title=\"archipel\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?fit=300%2C200\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?fit=474%2C316\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?resize=474%2C316\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-2279\" srcset=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?w=474\u0026amp;ssl=1 474w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?resize=300%2C200\u0026amp;ssl=1 300w\" sizes=\"auto, (max-width: 474px) 100vw, 474px\" /\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLors de la journée de l’archipel des Confluences le 27 janvier dernier, nous avons pu confronter des cultures de mobilisation et de transformation sociale différentes.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eD’un côté, une approche plus institutionnelle, issue des collectivités, à partir de savoirs techniques portés par des élus ou des agents, c’est la Fabrique des Transitions\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e et d’autres réseaux comme l’UNADEL\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e ou l’IRDSU\u003ca href=\"#_ftn3\" id=\"_ftnref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e. Ces deux derniers réseaux mobilisent ensemble de nombreux professionnels dans le Carrefour des métiers, des métiers de l’ingénierie territoriale, si utile aujourd’hui pour appuyer les initiatives de transition.\u003ca href=\"#_ftn4\" id=\"_ftnref4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDe l’autre, une approche activiste, souvent plus jeune, plus «\u0026nbsp;agile\u0026nbsp;» et utilisant tous les codes des mobilisations, gestion de base de données et organisation structurée tout en maîtrisant les enjeux institutionnels pour créer des stratégies et faire levier.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCette approche activiste prend différentes formes. De la plus «\u0026nbsp;efficace et ciblée\u0026nbsp;» du collectif Riposte alimentaire, anciennement Dernière rénovation\u003ca href=\"#_ftn5\" id=\"_ftnref5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e, à celle ancrée sur un parcours inspirant\u0026nbsp;comme Camille Etienne par exemple\u003ca href=\"#_ftn6\" id=\"_ftnref6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e, ou alors croisant avec la sphère électorale avec l’équipe de La Primaire populaire en 2021-2022. Benjamin Ball\u003ca href=\"#_ftn7\" id=\"_ftnref7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e est l’un des pionniers et il contribue aujourd’hui aux dynamiques de confluences pour tisser des liens entre ces cultures militantes et les croiser enfin\u0026nbsp;! Sa prochaine initiative est l’appel à des marches de l’alimentation le 16 octobre 2024.\u003ca href=\"#_ftn8\" id=\"_ftnref8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl y a un enjeu de stratégie qui vont traverser toutes nos rencontres durant cette année 2024. Nos retours d’expériences, les «\u0026nbsp;retex\u0026nbsp;» comme beaucoup les appellent dorénavant, deviennent des réflexes et c’est une très bonne chose. C’est pourquoi, lors de la rencontre du 27 janvier à Paris dans les locaux de la Fondation pour le progrès de l’Homme, nous avions invité Mathilde Imer et Floraine Jullian, issues de la Primaire populaire, et dans un autre domaine, plus institutionnel, Jean-François Caron, initiateur de la Fabrique des transitions. Leur présentation a été riche et des perspectives concrètes ont pu se dessiner.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003eUn Retex de la Primaire populaire pour de nouvelles victoires populaires ?\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eFloraine Jullian, issue du mouvement Coexister, a animé la dernière étape de la Primaire populaire et est devenue depuis l’une des initiatrices de leur nécessaire retour d’expérience\u003ca href=\"#_ftn9\" id=\"_ftnref9\"\u003e[9]\u003c/a\u003e. Ce mouvement a mobilisé en janvier 2022 plus de 500 000 personnes pour choisir un candidat aux élections présidentielles d’avril 2022. Le choix de Christine Taubira puis leur soutien à Jean-Luc Mélenchon, a provoqué beaucoup de réactions. Avec courage et persévérance, ils ont pris le temps de l’analyse et du partage de ces expériences, 19000 personnes y ont contribué, 3 séminaires mobilisant le cœur des organisateurs de 20 à 40 personnes (sources, salariés, volontaires) et bientôt un livre paraîtra pour donner envie à d’autres de reprendre le flambeau. Un appel pour sa publication sera bientôt diffusé.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa grande lucidité de cette équipe a résonné avec notre propre intention\u0026nbsp;: il est indispensable que nos expériences, et nos échecs, ne renforcent pas notre impuissance mais bien une étape pour questionner notre capacité de faire autrement alliance, dynamique, coalition, mouvement, bascule\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003eUn labo des partis pour imaginer d’autres formes ?\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMathilde Imer, à l’initiative de la Primaire populaire avec un collectif de jeunes activistes issus d’un premier mouvement «\u0026nbsp;La rencontre des justices\u0026nbsp;», est investie aujourd’hui dans un projet appelé «\u0026nbsp;le labo des partis\u0026nbsp;»\u003ca href=\"#_ftn10\" id=\"_ftnref10\"\u003e[10]\u003c/a\u003e. Se présentant comme «\u0026nbsp;un centre d’étude et de transformation des partis politiques\u0026nbsp;», elle contribue à une étude dont l’objectif est de publier au printemps 2024, plusieurs modèles du «\u0026nbsp;parti du futur\u0026nbsp;». Cette expérience de recherche-action mixant savoirs citoyens et militants, savoirs techniques et académiques, doit contribuer à éclairer un des points aveugles de notre démocratie\u0026nbsp;: comment les partis peuvent imaginer un fonctionnement permettant de renouer des relations respectueuses avec les acteurs de la société civique.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl y a urgence en effet, dans un champ des partis, de plus en plus étroit, de passer du «\u0026nbsp;je t’aime moi, moi non plus\u0026nbsp;» ou du «\u0026nbsp;fais-moi mal, Johnny, Johnny, fais-moi mal\u0026nbsp;» à un rapport consentant et conscient, équilibré et respectueux, où la domination des mâles alpha doit laisser place à de réels espace de délibération et de coproduction de la transformation sociale.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eQue chaque acteur, chacun à la place qu’il trouve utile et opportun, contribue à la transformation politique de la société, du local, au planétaire, qu’il soit élu, technicien, salarié ou bénévole, jeunes ou vieux, associatifs et retraités, mais aussi «\u0026nbsp;blanc\u0026nbsp;» ou «\u0026nbsp;racisé\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003eFaire mouvement, c’est savoir se dépasser et faire alliance ?\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSouvent, la nécessité de faire alliance est partagée mais les actes et les postures ne le sont pas encore totalement, car la conscience est souvent de façade.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl y a une nécessité que tous ces acteurs, autant de la société civique, activistes ou plus institutionnels, que les responsables des appareils politiques se questionnent et produisent un autre imaginaire institutionnel. C’est un des enjeux du travail aujourd’hui de Mathilde Imer au sein du Labo des partis, et leur travail peut nourrir les prochaines étapes d’une stratégie nécessairement coconstruites pour «\u0026nbsp;faire gagner la justice sociale environnementale et la démocratie\u0026nbsp;», objectif partagé.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est aussi la volonté de Jean-François Caron quand il a créé la Fabrique des transitions suite à son expérience de maire de Loos-en-Gohelle.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes fondamentaux de la Fabrique sont de 3 ordres\u0026nbsp;: une entrée par les territoires, une entrée par le désir de faire ensemble, et une posture de leadership de service en appui à un processus qui doit nous dépasser toutes et tous. Ils ont analysé les «\u0026nbsp;4 fantastiques\u0026nbsp;» de la Transition des territoires\u0026nbsp;comme 4 acteurs qui font levier\u0026nbsp;: Les élus, les agents des collectivités, les acteurs de terrain et les services déconcentrés de l’Etat.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLeur objet commun est de transformer le cadre de pensée des politiques publiques locales à partir de leur impensé et de les mettre en travail avec de l’idéation et du design de services. Mais cette approche nécessairement «\u0026nbsp;auto-centrée\u0026nbsp;» sur les enjeux institutionnels rencontre aujourd’hui l’enjeu d’une alliance bien plus large avec des acteurs plus activistes, plus jeunes notamment sur ces questions.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLors de cette rencontre des Confluences, nous avons pu réaliser l’une de nos premières ambitions, créer des liens et des ponts entre ces réseaux. Ainsi Jean-Baptiste du Collectif des associations citoyennes\u003ca href=\"#_ftn11\" id=\"_ftnref11\"\u003e[11]\u003c/a\u003e a proposé à la Fabrique des Transitions de rejoindre l’Observatoire des libertés associatives et la Coalition\u003ca href=\"#_ftn12\" id=\"_ftnref12\"\u003e[12]\u003c/a\u003e car la place des institutions locales est primordiale dans l’appui aux associations.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eJ’ai pu évoquer l’enjeu de leur présence lors de la prochaine réunion organisée par le Collectif pour la Transition citoyenne le 14 mars prochain sur les questions d’animation de l’espace public et politique par les acteurs d’une société civique qui s’autoriseraient enfin à faire de la «\u0026nbsp;Politique\u0026nbsp;» ou pas\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003eDes 4 Fantastiques au 5\u003csup\u003eème\u003c/sup\u003e élément.\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMême si ces références cinématographiques ne sont pas d’aujourd’hui et ancrent nos générations dans une époque, j’ai pu partager à Jean-François Caron la nécessité d’imaginer comment mobiliser un Tiers Espace associant les 4 fantastiques au 5\u003csup\u003eème\u003c/sup\u003e élément. Ce 5\u003csup\u003eème\u003c/sup\u003e élément incarne «\u0026nbsp;le peuple\u0026nbsp;», celles et ceux pour qui toutes ces politiques publiques sont pensées et produites, c’est un électorat pour certains, des usagers, bénéficiaires, publics pour d’autres, ce sont nos voisins, les petits et les précaires comme évoqués par un intervenant depuis les Comores en visio. Il nous a rappelés aussi qu’ils étaient présents dans les quartiers populaires, urbains et ruraux, mais aussi dans les territoires d’outre-mer.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’enjeu est donc bien là aussi, faire mouvement c’est aussi mobiliser le plus grand nombre. Cela ne se fera pas en un jour, en un point de bascule, mais dans un processus qui doit être bien rythmé, bien articulé, mais en situation de toucher au-delà de nos cercles.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous avons besoin de consolider notre cartographie des tisserands, celles et ceux qui font ces liens nécessaires\u0026nbsp;; notre agenda «\u0026nbsp;politique\u0026nbsp;» partagé pour ouvrir et animer ces espaces publics qui nous manquent tant et catalyser ces liens, et initier un appel à contributions le plus large possible pour initier un mouvement qui puisse dessiner ensemble un avenir en communs\u003ca href=\"#_ftn13\" id=\"_ftnref13\"\u003e[13]\u003c/a\u003e. En ce sens, la rencontre des Confluences du 27 janvier a été un point d’étape utile. Vous pouvez y \u003ca href=\"https://share.mindmanager.com/#publish/LYeL66KaO7j7krwV1Bd45UU3ujoHvFObqxTCw0sq\" data-type=\"link\" data-id=\"https://share.mindmanager.com/#publish/LYeL66KaO7j7krwV1Bd45UU3ujoHvFObqxTCw0sq\" target=\"_blank\" rel=\"noreferrer noopener\"\u003eretrouver ma prise de note en format heuristique\u003c/a\u003e\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://fabriquedestransitions.net/index_fr.html\"\u003ehttps://fabriquedestransitions.net/index_fr.html\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://unadel.org/\"\u003ehttps://unadel.org/\u003c/a\u003e \u0026#8211; Depuis 30 ans l’unadel rassemble et met en réseau les personnes, les collectivités et les organisations qui, dans les territoires, pays, communes et intercommunalités, œuvrent à la construction d’un “autre” développement local, plus ouvert, plus respectueux de l’humain et de la planète\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref3\" id=\"_ftn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"http://www.irdsu.net/\"\u003ehttp://www.irdsu.net/\u003c/a\u003e \u0026#8211; Inter-Réseaux des professionnels du Développement Social et Urbain, le réseau des professionnels de la politique de la ville\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref4\" id=\"_ftn4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://unadel.org/actions-chantiers/le-carrefour-des-metiers-du-developpement-territorial/\"\u003ehttps://unadel.org/actions-chantiers/le-carrefour-des-metiers-du-developpement-territorial/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref5\" id=\"_ftn5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.nouvelobs.com/ecologie/20240128.OBS83817/huit-choses-a-savoir-sur-riposte-alimentaire-le-collectif-ecolo-qui-a-asperge-la-joconde.html\"\u003ehttps://www.nouvelobs.com/ecologie/20240128.OBS83817/huit-choses-a-savoir-sur-riposte-alimentaire-le-collectif-ecolo-qui-a-asperge-la-joconde.html\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref6\" id=\"_ftn6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.linkedin.com/posts/camille-etienne-activiste-climatique_apr%C3%A8s-tant-de-rebondissements-le-parlement-activity-7161641522575171584-pF2F/?originalSubdomain=fr\"\u003ehttps://www.linkedin.com/posts/camille-etienne-activiste-climatique_apr%C3%A8s-tant-de-rebondissements-le-parlement-activity-7161641522575171584-pF2F/?originalSubdomain=fr\u003c/a\u003e – un exemple de sa dernière mobilisation entre mobilisation populaire massive et une stratégie institutionnelle contre les lobbys à Bruxelles.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref7\" id=\"_ftn7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes\"\u003ehttps://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref8\" id=\"_ftn8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.bioconsomacteurs.org/agir/se-mobiliser/vers-des-marches-de-l-alimentation-le-16-octobre-2024\"\u003ehttps://www.bioconsomacteurs.org/agir/se-mobiliser/vers-des-marches-de-l-alimentation-le-16-octobre-2024\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref9\" id=\"_ftn9\"\u003e[9]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.primairepopulaire.fr/\"\u003ehttps://www.primairepopulaire.fr/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref10\" id=\"_ftn10\"\u003e[10]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.lelabodespartis.fr/\"\u003ehttps://www.lelabodespartis.fr/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref11\" id=\"_ftn11\"\u003e[11]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.associations-citoyennes.net/\"\u003ehttps://www.associations-citoyennes.net/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref12\" id=\"_ftn12\"\u003e[12]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.lacoalition.fr/\"\u003ehttps://www.lacoalition.fr/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref13\" id=\"_ftn13\"\u003e[13]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?PirogueRefaireSocieteDocs\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?PirogueRefaireSocieteDocs\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoyMjY1","title":"Des confluences en mouvement, catalyser vers des mesures basculantes 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La journée a rassemblé plus d\u0026#8217;une cinquantaine de personnes autant en visio qu\u0026#8217;en présentiel.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eElle a commencé par un moment en petit groupe de 4 afin que nous prenions le temps de l\u0026#8217;accueil et de l’interconnaissance. En effet, nous voulions ne pas lancer un tour de table qui aurait pris la matinée tout en restant attentif à la qualité de l’accueil. Accueillir est une marque de respect pour les personnes que l\u0026#8217;on invite.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAfin de poursuivre dans cette même posture accueillante, une partie de l\u0026#8217;équipe qui anime l\u0026#8217;archipel des confluences depuis un peu plus d\u0026#8217;un an a présenté l\u0026#8217;intention que nous portions à plusieurs voix démontrant ainsi la diversité de nos parcours mais aussi la lucidité sur nos ambitions. \u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch3 class=\"wp-block-heading\"\u003eUn projet mégalodeste : comment construire une campagne qui dit Non au défaitisme ?\u003c/h3\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eA partir du texte d\u0026#8217;Edgar Morin en préface du dernier \u003cem\u003eManifeste d\u0026#8217;Utopia\u003c/em\u003e et de son titre, \u003cem\u003eRésister et créer\u003c/em\u003e, nous pouvons être dans une ambivalence. Doit-on résister puis créer ou créer puis résister ?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eA l\u0026#8217;Horizon de 2026 et 2027, nous rencontrons deux postures, de nombreuses personnes se préparent déjà à la victoire d\u0026#8217;une coalition droite-extrême droite et à mener une résistance. D\u0026#8217;autres affirment que cette période historique peut nous donner l\u0026#8217;occasion de créer une nouvelle forme de mobilisation qui questionne les rôles et les places des acteurs de la démocratie.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu sein de l\u0026#8217;Archipel, nous avons choisi de se donner les moyens d\u0026#8217;explorer ses formes, et les réseaux qui existent et foisonnent en France dans les marges de notre démocratie malade. Après l\u0026#8217;exploration, il y a la nécessité de relier, de tisser, ce sont les tisserands que nous repérons et sont nombreux mais souvent isolés dans leur territoire ou leur silo thématique. Isolés car ne mobilisons pas suffisamment leurs réseaux dans la nécessité de ces relations. C\u0026#8217;est pourquoi, en 2024, au sein des confluences, nous nous fixons une priorité : explorer, tisser mais surtout catalyser\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e, «\u0026nbsp;c\u0026#8217;est-à-dire contribuer à accélérer des évolutions qui nous paraissent positives ou à réorienter d’autres qui nous paraissent insuffisantes ou moins souhaitables\u0026nbsp;» En effet, la posture du catalyseur, permet de repérer les conditions de faire levier de transformation. Cette dimension plus stratégique a été l\u0026#8217;objet de nos échanges durant cette journée.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch3 class=\"wp-block-heading\"\u003eRendre visible nos prochains rendez-vous ne suffit pas\u003c/h3\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLors du travail par petits groupes, deux dimensions se sont dégagées.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa première autour d\u0026#8217;Alain Caillé et d\u0026#8217;Antoine Valabrègue, ce groupe a proposé de lancer un grand mouvement de mobilisation citoyenne. Leur ambition est de reconstruire un projet de société avec les citoyens\u003ca\u003e.\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa seconde a été de consolider la dynamique de tissage en repérant des événements durant l’année 2024 qui permettent des rencontres. Et la place des tisserands, durant ces rencontres, doit permettre les liens et les rebonds entre ces différentes.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eComment articuler ces deux dimensions\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe premier atelier veut aller vite. Ils ont proposé un plan d\u0026#8217;actions en plusieurs étapes. En février\u0026nbsp;: formaliser et rédiger le projet sur la base d\u0026#8217;un appel à contribution citoyenne puis contacter des réseaux. En mars, mobiliser des personnalités publiques qui soutiennent la démarche et constituer une équipe opérationnelle avec un réseau de soutien. Au second trimestre, créer un site web et développer des contacts internationaux.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eQuels sont les moyens d\u0026#8217;animation de cette initiative\u0026nbsp;? Alain Caillé le premier a évoqué la nécessité d\u0026#8217;avoir 2 à 3 personnes qui \u0026#8220;en font leur affaire\u0026#8221;. L\u0026#8217;appel est lancé et la question des moyens est un des premiers sujets pour les prochaines rencontres. Cette proposition a une dimension plus opérationnelle et met en mouvement une dynamique. Le seul fait d’inscrire des dates sur un calendrier ne fait pas récit, ni ne précise quels sont nos communs.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe chemin peut se dessiner mais pour mobiliser, il faut donner quelques signaux plus clairs d’un projet politique de transformation. C’est sur ce point que cette proposition s’articule avec nécessité avec la stratégie initiale des confluences autour des explorateurs, tisserands et catalyseurs.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est en ce sens que la première dimension du «\u0026nbsp;mouvement\u0026nbsp;» peut s’articuler avec la seconde dimension de la reliance et de la catalyse. L’un peut vite s’épuiser et s’isoler quand l’autre peut relier sans catalyser, sans transformer, sans mettre en mouvement.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch3 class=\"wp-block-heading\"\u003eDes enjeux communs et la nécessité de mobiliser toutes les énergies sur des mesures basculantes ?\u003c/h3\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAinsi, nous pourrions imaginer que cette articulation entre la dynamique des tisserands et l’ambition de mobiliser le plus grand nombre passe par des mesures basculantes. Est-ce que le fait de mettre en débat ces mesures sont susceptibles de mobiliser et de catalyser des dynamiques locales et nationales. La condition serait qu’elles soient en nombre très réduites afin d’éviter des «\u0026nbsp;listes à la Prévert\u0026nbsp;» et très ambitieuses tout en étant iconoclastes.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe prochain rendez-vous est fixé le 14 mars pour une rencontre du Collectif de la transition citoyenne. Le thème est un rebond à notre rencontre, il porte sur la place des citoyen·nes et des organisations de la société civile dans les temps forts électoraux. A cette occasion, nous attendons des dizaines de participants, investis dans des actions locales et réseaux nationaux, une majorité questionne la nécessité de retrouver une autre place dans notre démocratie. Le plaidoyer ne suffit plus. Quelles formes sont à inventer pour que notre démocratie puisse vivre sur d’autres rythmes que celui des élections\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAprès le 14 mars, nous nous retrouverons à Marseille le 29 et 30 mars afin de creuser les enjeux de la cartographie, outils au service de la reconnaissance avec le soutien de \u003ca href=\"https://transiscope.org/\"\u003etransiscope\u003c/a\u003e.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAinsi, l’archipel des confluences a décidé de «\u0026nbsp;hacker » avec bienveillance les événements de nos alliés et les inviter/inciter/inspirer à sortir de leur couloir de nage, faire ce que tout le monde dit\u0026nbsp;! «\u0026nbsp;Sortir de nous-même pour aller à la rencontre de l’autre\u0026nbsp;», cet Autre porte des convictions et des expériences qui ne sont pas exactement ce que je porte\u0026nbsp;: est-ce un problème ou une chance\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDeux enjeux s’ouvrent à nous\u0026nbsp;: faire apparaître les fils entre nous donne de l\u0026#8217;énergie et de la force à l\u0026#8217;ensemble des personnes et des organisations mais se donner des temps pour partager nos retours de ces rencontres est tout aussi indispensable.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu-delà d\u0026#8217;un calendrier de rencontres dans lesquelles nous allons utiliser la stratégie du \u0026#8220;coucou\u0026#8221;, il nous faut poursuivre l\u0026#8217;organisation de temps pour partager ce que l\u0026#8217;on ramène de ces moments et en quoi, étape après étape, rencontre après rencontre, cela tisse un projet, un récit commun.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSortir de nos cercles très typés principalement blancs et âgés, intellectuels diront certains, pleins d\u0026#8217;expériences et de relations à partager diront d\u0026#8217;autres, est d’abord un impératif. Nous savons que nous n’en avons pas les moyens seuls. Cette nécessité nous engage donc à devoir tisser des alliances et surtout à les favoriser. S’allier, ce n’est ni rejoindre, ni phagocyter, ni fusionner. Mais tisser le lien ne suffit plus, la catalyse suppose aussi de débattre et de se mettre d’accord sur des enjeux de fonds, des mesures basculantes. Est-ce suffisant\u0026nbsp;? C’est peu probable mais nous allons expérimenter si cette proposition résonne avec d’autres acteurs et personnes investies.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSur le prochain article, je reviendrai sur la seconde partie de cette journée du 27 janvier autour des retours d’expériences de la Primaire populaire, du labo des partis et de la fabrique de la transition.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Attitudes\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Attitudes\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoyMjYy","title":"S’opposer en proposant, sur toutes les grandes questions politiques","uri":"/2024/02/02/sopposer-en-proposant-sur-toutes-les-grandes-questions-politiques/","date":"2024-02-02T10:47:33","categories":{"nodes":[{"name":"Agir dans et pour une économie plurielle","slug":"agir-dans-et-pour-une-economie-plurielle"},{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"sopposer-en-proposant-sur-toutes-les-grandes-questions-politiques","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"380\" height=\"380\" data-attachment-id=\"2276\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2024/02/02/sopposer-en-proposant-sur-toutes-les-grandes-questions-politiques/creer-1/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?fit=380%2C380\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"380,380\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;}\" data-image-title=\"creer-1\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?fit=300%2C300\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?fit=380%2C380\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?resize=380%2C380\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-2276\" srcset=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?w=380\u0026amp;ssl=1 380w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?resize=300%2C300\u0026amp;ssl=1 300w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?resize=150%2C150\u0026amp;ssl=1 150w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?resize=200%2C200\u0026amp;ssl=1 200w\" sizes=\"auto, (max-width: 380px) 100vw, 380px\" /\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans deux articles précédents de l’ECCAP (\u003ca href=\"https://www.eccap.fr/article/non-au-defaitisme-une-autre-campagne-a-imaginer-ensemble-vers-une-democratie-continue\"\u003eNon au défaitisme\u003c/a\u003e et \u003ca href=\"https://www.eccap.fr/article/en-2024-construire-un-levier-de-transformation-pour-construire-un-chemin-en-commun\"\u003eTisser des liens\u003c/a\u003e) Pierre-Alain Cardona a exposé les conditions à remplir pour aboutir à une démocratie continue et renouvelée\u0026nbsp;: des liens au plan local entre les nombreuses initiatives actives et favorables à un changement de cap. Dans \u003ca href=\"https://www.eccap.fr/article/des-confluences-en-mouvement-catalyser-vers-des-mesures-basculantes\"\u003eun autre article\u003c/a\u003e, Pierre-Alain Cardona nous tient au courant des avancées de cette mise en relation de réseaux, suite à la réunion du 27 janvier 2024 à Paris, pour poursuivre ce tissage de liens entre actions diverses qui contribuent à un changement de cap. \u003cstrong\u003eMais encore faut-il que les partis politiques prennent le relais\u003c/strong\u003e pour contribuer à modifier les règlements, les lois et les institutions. Or aujourd’hui, comme l’écrit Agathe Cagé\u0026nbsp;dans un article d’\u003cem\u003eAOC\u003c/em\u003e :\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e«\u0026nbsp;\u003cem\u003eLes partis de gauche, quant à eux, paraissent avant tout focalisés… sur la promotion de leurs dissensions et de leurs désaccords. Ils font passer au deuxième plan l’opposition aux politiques portées par le gouvernement, et au troisième plan la mise en chantier de l’élaboration d’un projet solide et ambitieux à soumettre aux électrices et aux électeurs.\u0026nbsp;»\u003c/em\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAlors que François Dubet dans un autre article d’\u003cem\u003eAOC\u003c/em\u003e souligne\u003cem\u003e\u0026nbsp;: « il est plus que temps pour la gauche, et sur toutes les grandes questions politiques, de s’opposer en proposant\u0026nbsp;\u003c/em\u003e», car \u003cstrong\u003eon a bien du mal à savoir ce qu’elle ferait si elle arrivait au pouvoir.\u003c/strong\u003e \u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAuparavant cette gauche était portée par un courant de pensée favorable aux progrès social, scientifique et technique\u003cem\u003e, \u003c/em\u003emais François Dubet écrit\u0026nbsp;: \u003cem\u003e« Les dégâts du progrès paraissent l’avoir emporté sur ses bénéfices et les lendemains qui chantent se sont plus encore éloignés. La destruction de la planète et la mondialisation donnent le sentiment de vivre dans un monde dangereux\u0026nbsp;».\u0026nbsp;\u003c/em\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eJusqu’à présent l’orientation de l’Europe a été favorable à la mondialisation\u0026nbsp;; son obsession en faveur de la concurrence, de l’ouverture des marchés, de la limitation des déficits publics a entraîné une «\u0026nbsp;hécatombe\u0026nbsp;» industrielle\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e et contribué, lors des élections, à une augmentation des abstentions et au vote en faveur de Marine Le Pen.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eRemettre au cœur de la politique la question du travail\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eParmi tous les sujets qu’il faudrait aborder pour un véritable changement de cap, la question du travail devrait avoir une place centrale. Concernant les accidents du travail en 2019, il y en a eu 783.600 dont 780 ont été mortels, ce qui donne un ratio de 3,5 accidents mortels pour 100.000 salariés, soit le double de la moyenne européenne. En rapportant le nombre de décès au nombre de travailleurs, nous obtenons un ratio de 3,5 accidents mortels pour 100 000 salariés. En comparant aux résultats des autres pays européens, nous dépassons le double de la moyenne européenne (1,7). Cela fait de la France, le pays européen ayant le plus fort ratio de décès du travail d\u0026#8217;Europe. La suppression du CHSCT (Comité d’hygiène et de sécurité et des conditions de travail) en 2020 sous prétexte de simplification\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003ea été une catastrophe.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLaurent Berger, qui a été secrétaire général de la CFDT depuis 2012 et qui a quitté ses fonctions à la fin du mois de juin 2023, a écrit un livre intitulé \u003cem\u003eDu mépris à la colère. Essai sur la France au travail\u003c/em\u003e en mai 2023. Il écrit\u0026nbsp;:\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e«\u0026nbsp;\u003cem\u003enous devons imposer un cadre politique qui mette ce sujet capital à sa juste place… Il faut redonner de la place au travail dans l’espace démocratique\u003c/em\u003e\u0026nbsp;» (p.113).\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl déplore que les politiques soient passés à côté (p.73). Paul Magnette, président du Parti socialiste belge fait exception. Il a écrit en janvier 2024 :\u0026nbsp;\u003cem\u003eL’autre moitié du monde. Essai sur le sens et la valeur du travail\u003c/em\u003e\u003ca href=\"#_ftn3\" id=\"_ftnref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNos politiques feraient bien de s’inspirer de ces deux livres.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e Voir F.Ruffin «\u0026nbsp;Je vous écris du front de la Somme\u0026nbsp;», Ed. Les liens qui libèrent, sept. 2022,\u0026nbsp; p.35.\u0026nbsp;; voir aussi l’interview de Paul Magnette à France-Inter le 9 janvier 2024.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e Voir l’interview de Sophie Binet Secrétaire générale de la CGT et du Président de la FE/CGC à Mediapart.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref3\" id=\"_ftn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e Voir son interview à France Inter le 9 janvier 2024.\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwMjQ="}}},{"id":"cG9zdDoyMjI2","title":"NON au défaitisme ! Une Autre campagne à imaginer ensemble vers une démocratie continue.","uri":"/2024/01/14/non-au-defaitisme-une-autre-campagne-a-imaginer-ensemble-vers-une-democratie-continue/","date":"2024-01-14T20:41:59","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"non-au-defaitisme-une-autre-campagne-a-imaginer-ensemble-vers-une-democratie-continue","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"928\" height=\"879\" data-attachment-id=\"2236\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2024/01/14/non-au-defaitisme-une-autre-campagne-a-imaginer-ensemble-vers-une-democratie-continue/echelle-alliance-citoyenne/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?fit=928%2C879\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"928,879\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;}\" data-image-title=\"echelle-alliance-citoyenne\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?fit=300%2C284\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?fit=928%2C879\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?resize=928%2C879\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-2236\" srcset=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?w=928\u0026amp;ssl=1 928w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?resize=300%2C284\u0026amp;ssl=1 300w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?resize=768%2C727\u0026amp;ssl=1 768w\" sizes=\"auto, (max-width: 928px) 100vw, 928px\" /\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn ce début d\u0026#8217;année, le moment des vœux peut nous amener à une forme d\u0026#8217;impuissance et de fatalisme tant les crises se succèdent. L\u0026#8217;atmosphère est saturée de violences et de peurs et l\u0026#8217;horizon est sombre. Mais la lucidité permet aussi de regarder ce qui est en germe et ce qui se transforme déjà.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl faut se donner les moyens de coconstruire un récit du côté de la vie, de la justice et de la liberté, du local au mondial, ni plus, ni moins ! Et nous avons déjà de nombreux éléments de ces récits, des chemins et des scenarios avec Négawatt\u003csup\u003e[1]\u003c/sup\u003e et Solagro\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e\u003csup\u003e[2]\u003c/sup\u003e\u003c/a\u003e, et leurs déclinaisons dans des expériences concrètes et durables sur nos territoires, des acteurs et des réseaux qui se croisent, de l’urbain au rural au sein notamment des États généraux du post-urbain, des premiers espaces partagés entre des acteurs issus des quartiers populaires et les nombreuses mobilisations sur le climat et les transitions.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl y a un enjeu de partager et diffuser ces expériences et ces savoirs et notamment à partir d’une cartographie. C’est la raison de notre implication dans le projet du collectif Transiscope\u003ca href=\"#_ftn3\" id=\"_ftnref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e. C’est une première étape afin de rendre visible ces acteurs. La seconde étape est d’ouvrir des espaces d’animations locales de cette communauté. Le 29 et 30 mars prochain à Marseille, un collectif s’est constitué pour animer un réseau d’acteurs afin de coconstruire une carte des initiatives et mouvements d’habitants, reliant quartiers populaires et alternatives de transition.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eRetours d’expériences et cartographie sont des premiers jalons d’une campagne de long terme pour une démocratie permanente.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUne campagne permanente pour une démocratie continue\u0026#8230;\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous avons une démocratie fondée sur une division du travail démocratique entre parti, syndicat et société civile. Durant des années jusqu’à maintenant, chaque organisation devait rester à sa place avec une domination forte des appareils politiques et de leurs professionnels, élus ou techniciens, au pilotage seul des calendrier électoraux.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAujourd’hui, notre démocratie représentative est en crise profonde, ce constat partagé doit nous interroger dans notre imaginaire institutionnelle et notre façon de considérer aussi une campagne. Elle n’est pas qu’électorale. Elle doit se situer le plus en amont afin d’inscrire un autre calendrier et doit se vivre après chaque échéance pour conserver vivante les espaces démocratiques ainsi ouverts.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003e\u0026#8230;Qui s\u0026#8217;inscrit en 2024 dans une perspective sur 6 ans\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e6 ans car nous nous situons dans la perspective des objectifs de développement durable de l’ONU de 2030 mais nous n’oublions pas le calendrier électoral national avec les européennes le 9 juin 2024, les municipales en mars 2026, la présidentielle en avril 2027 et les législatives en juin 2027, puis les départementales et les régionales en mars 2028.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous\u0026nbsp;mesurons que le temps peut devenir un allié dès l’instant où nous l’intégrons dans une stratégie et que nous l’articulons avec des espaces pour permettre de catalyser les énergies mobilisées.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePoser des premiers jalons d’une année 2024, où les rencontres doivent se relier, comme autant de rebonds et contribuer à écrire un récit commun.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe 26 janvier\u0026nbsp;: «\u0026nbsp;Droit de Cité\u0026nbsp;»\u003ca href=\"#_ftn4\" id=\"_ftnref4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e Journée du Mouvement associatif\u003ca href=\"#_ftn5\" id=\"_ftnref5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e à la Cité internationale à Paris.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe 27 janvier\u0026nbsp;: un espace ouvert par l’Archipel des confluences\u003ca href=\"#_ftn6\" id=\"_ftnref6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e aux tisserands pour initier un début de catalyse autour rendez-vous de l’année 2024.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe 14 mars\u0026nbsp;: journée du Collectif pour une transition citoyenne\u003ca href=\"#_ftn7\" id=\"_ftnref7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e (CTC) autour de son identité publique et politique.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes 29 et 30 mars\u0026nbsp;: Deux jours avec Transiscope\u003ca href=\"#_ftn8\" id=\"_ftnref8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e à Marseille et croisement avec les travaux de la pirogue Terra\u003ca href=\"#_ftn9\" id=\"_ftnref9\"\u003e[9]\u003c/a\u003e de l’Archipel des confluences et de nombreux réseaux marseillais dont Alternatiba\u003ca href=\"#_ftn10\" id=\"_ftnref10\"\u003e[10]\u003c/a\u003e, l’Arbre des imaginaires\u003ca href=\"#_ftn11\" id=\"_ftnref11\"\u003e[11]\u003c/a\u003e, Massalia Vox\u003ca href=\"#_ftn12\" id=\"_ftnref12\"\u003e[12]\u003c/a\u003e…\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes 26-27 et 28 avril 2024\u0026nbsp;: Séminaire à Villarceaux du Mouvement pour une économie solidaire\u003ca href=\"#_ftn13\" id=\"_ftnref13\"\u003e[13]\u003c/a\u003e (MES) avec une trentaine d’organisation impliquée dans les transitions pour imaginer ensemble une stratégie commune.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDu mois de juin à septembre, le Tour Alternatiba, partout en France avec une clôture du 4 au 6 octobre à Marseille[\u003ca\u003e5\u003c/a\u003e].\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e5, 6 et 7 Juillet\u0026nbsp;: Les rencontres des Dialogues en Humanité\u003ca href=\"#_ftn14\" id=\"_ftnref14\"\u003e[14]\u003c/a\u003e à Lyon\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDe septembre à octobre, des centaines de rencontres partout en France autour des 10 ans de la Fête des possibles initiée par le Collectif pour une Transition citoyenne.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn novembre, l’Université du mouvement \u003ca\u003e\u003c/a\u003e\u003ca\u003eUtopia\u003c/a\u003e\u003ca href=\"#_ftn15\" id=\"_ftnref15\"\u003e[15]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn décembre, l’Assemblée des alliés de la Fabrique des transitions\u003ca href=\"#_ftn16\" id=\"_ftnref16\"\u003e[16]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAutant de formes pour imaginer une campagne de nos rêves\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est le processus engagé qui peut créer une contagion positive car il n’y pas une organisation centralisée mais de multiples initiatives qui se passent la balle de date en date et qui assument ainsi un leadership croisé.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePour ce faire, nous devons compter sur les tisserands présents dans chaque organisation, celles et ceux qui ont une attention à la relation et donc à leur posture de coopération ouverte\u003ca href=\"#_ftn17\" id=\"_ftnref17\"\u003e[17]\u003c/a\u003e, une intention de relier leurs savoirs, leurs contacts, de tisser pour catalyser.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous nous retrouverons le samedi 27 janvier 2024 à Paris au siège de la Fondation pour le progrès de l’Homme \u0026#8211; Charles Leopold Mayer\u003ca href=\"#_ftn18\" id=\"_ftnref18\"\u003e[18]\u003c/a\u003e pour imaginer ensemble les leviers de cette transformation, ces prochaines dates comme autant d’occasion de catalyser nos ressources.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCette année 2024 permettra l’ouverture de cet espace pour les tisserands qui souhaitent expérimenter de nouvelles formes de catalyse afin de faire levier. Nous sommes convaincus que notre démocratie doit se consolider en dépassant le seul rythme des élections. Notre perspective est une démocratie continue, permanente et qui se vit dans des espaces institutionnels, renouvelés lors des échéances électorales, mais aussi et surtout dans des multiples espaces, institués ou non, formels ou informels, à partir de nos quartiers et des solidarités de voisinage jusqu’au niveau national, européen et international. De l’intime au planétaire selon l’expression de Patrick Viveret, des liens se tissent, déployons les occasions de catalyser ces énergies.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous devons imaginer ensemble dans les prochaines semaines notre stratégie, inscrite dans les prochaines rencontres de cette année 2024, une stratégie renforçant les tisserands mais qui doit toucher ces millions de citoyens inquiets de glisser vers un abime de notre démocratie. Face à des médias, metteurs en scène de nos colères et de nos peurs, nous devons écrire un récit à plusieurs mains, à plusieurs fils, mais suffisamment désirable et puissant pour mobiliser et faire levier de transformation.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eUne année 2024 comme une année bascule, pour mobiliser la société civique, et préparer ensemble les prochaines échéances, 2026, 2027 et 2030. Cette intuition est la nôtre, elle peut nécessairement évoluer et se consolider si vous nous rejoignez\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eA bientôt\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://negawatt.org/index.php\"\u003ehttps://negawatt.org/index.php\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://afterres2050.solagro.org/decouvrir/scenario/\"\u003ehttps://afterres2050.solagro.org/decouvrir/scenario/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref3\" id=\"_ftn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"http://www.transiscope.org\"\u003ewww.transiscope.org\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref4\" id=\"_ftn4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.droitdecite.org/\"\u003ehttps://www.droitdecite.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref5\" id=\"_ftn5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://lemouvementassociatif.org/\"\u003ehttps://lemouvementassociatif.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref6\" id=\"_ftn6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?PagePrincipale\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?PagePrincipale\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref7\" id=\"_ftn7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://transition-citoyenne.org/lecollectif/\"\u003ehttps://transition-citoyenne.org/lecollectif/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref8\" id=\"_ftn8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://transiscope.org/\"\u003ehttps://transiscope.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca 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href=\"https://www.le-mes.org/\"\u003ehttps://www.le-mes.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref14\" id=\"_ftn14\"\u003e[14]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://dialoguesenhumanite.org/\"\u003ehttps://dialoguesenhumanite.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref15\" id=\"_ftn15\"\u003e[15]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"http://www.mouvementutopia.org/\"\u003ehttp://www.mouvementutopia.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref16\" id=\"_ftn16\"\u003e[16]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"http://fabriquedestransitions.net/index_fr.html\"\u003ehttp://fabriquedestransitions.net/index_fr.html\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref17\" id=\"_ftn17\"\u003e[17]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.innovation-pedagogique.fr/article12297.html\"\u003ehttps://www.innovation-pedagogique.fr/article12297.html\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref18\" id=\"_ftn18\"\u003e[18]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.fph.ch/index_fr.html#contenu\"\u003ehttps://www.fph.ch/index_fr.html#contenu\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoyMjIy","title":"En 2024, tisser des liens pour catalyser les rencontres et faire levier de transformation","uri":"/2024/01/14/en-2024-construire-un-levier-de-transformation-pour-construire-un-chemin-en-commun/","date":"2024-01-14T20:35:01","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"en-2024-construire-un-levier-de-transformation-pour-construire-un-chemin-en-commun","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"452\" height=\"413\" data-attachment-id=\"2232\" 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Depuis la dernière Université d’Utopia à Sète, une rencontre s’est tenue à Paris le 16 décembre dernier afin d’en faire le bilan et de tracer les perspectives pour 2024.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eAprès Sète, quel temps et quels espaces en 2024\u0026nbsp;?\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSi le bilan de l’Université de Sète a été très positif, avec de nombreuses rencontres, il reste à consolider de nouvelles alliances entre réseaux d’acteurs. La prochaine étape est cruciale, elle nécessite de poursuivre notre rôle de tisserand afin de catalyser ces alliances pour espérer que les prochaines années ne glissent pas vers une élection présidentielle gagnée par un axe droite/extrême-droite.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu sein de cet espace de confluences, nous partageons deux dimensions essentielles à articuler\u0026nbsp;: le temps et l’espace.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe temps, car le premier enjeu est la coproduction d’un agenda stratégique nous permettant de repérer les différentes étapes et les «\u0026nbsp;séquences\u0026nbsp;» comme l’expriment les communicants, pour mobiliser, consolider, diffuser et faire levier.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’espace, car au-delà de l’espace public qu’il faudra animer et faire vivre, il y a d’abord les espaces à ouvrir pour accueillir et croiser de nombreux réseaux qui, trop souvent, restent «\u0026nbsp;dans leur couloir de nage\u0026nbsp;» ou rattrapés par leur identité racine et la «\u0026nbsp;survie\u0026nbsp;» de leur organisation ou raison d’être.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUn projet mégalodeste dans un contexte inflammable\u0026nbsp;!\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe projet présenté notamment par Patrick Viveret est à la fois mégalo et modeste\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl présente l’enjeu d’organiser «\u0026nbsp;la grande alliance des Forces de vie\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMégalo, car il s’appuie nécessairement sur une analyse systémique et planétaire et à cette échelle, nous mesurons notre influence relative.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNotre monde glisse vers des peurs et des replis, de notre intimité aux voisinages, de notre territoire local au national et jusqu’aux dimensions planétaires qui ne peuvent être oubliées tant sur les enjeux climatiques, écologiques et économiques que sur les enjeux diplomatiques et géopolitiques avec la situation à Gaza qui, à la fois, catalyse et fige les désirs de paix car la colère nous envahit.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCette colère et cette émotion, du 7 octobre en Israël aux jours d’après, sont révélatrices du sentiment d’impuissance qui peuvent nous envahir et de la nécessité d’agir ensemble pour ouvrir, là encore des espaces et du temps à l’expression de notre humanité. C’est pourquoi, nous avons pris l’initiative d’ouvrir des «\u0026nbsp;Places à l’Humanité\u0026nbsp;»\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e à Sète et que nous engageons chacune et chacun, là où il peut, à affirmer que la paix, par une solution politique est le seul chemin. En attendant, que peut-on faire, à notre échelle\u0026nbsp;? Comment agir et se mobiliser au-delà des manifestations\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUn projet mégalodeste expliqué en quelques mots\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est pourquoi, il est utile de se rappeler que si tout est lié, tout ne dépend pas de notre action. Le temps et l’espace sont aussi des données pour chacune et chacun d’entre nous. Notre disponibilité a donc ses limites et c’est pourquoi il est si nécessaire de se sentir lié, relié, à un écosystème qui nous porte comme nous le portons. Cet écosystème a besoin d’une vision partagée, le côté mégalo mais aussi d’un ancrage dans l’action quotidienne, le côté modeste\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAssumant à la fois notre côté mégalo et modeste, nous avons conscience qu’il faut expliquer en quelques mots notre inspiration, notre intention, notre intuition et notre attention pour tenter de mobiliser au-delà de nos cercles et de nos voisinages.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUne inspiration\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eUne inspiration de l’Archipel et de l’imaginaire d’Edouard Glissant autour de la tension créatrice entre l’identité racine et de l’identité relation.\u003ca href=\"#_ftn3\" id=\"_ftnref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’archipel existe tout autour de nous. Il est puissant et multiple. Il peut dégager un sentiment de puissance et de richesse comme un sentiment d’impuissance et d’émiettement. C’est pourquoi, il est indispensable de soutenir les personnes qui portent cette identité-relation et font vivre ainsi les interactions.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUne intuition\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous considérons que la dimension relationnelle est portée par ces individus assumant un rôle d’explorations, de tisserands et de catalyseurs\u003ca href=\"#_ftn4\" id=\"_ftnref4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e. C’est donc autour de ces individus que nous devons travailler à des stratégies de catalyse. Or, les tisserands sont souvent exposés à multiplier leurs relations et à s’épuiser s’ils ne trouvent pas de leviers pour catalyser et transformer modestement leur environnement de vie et d’engagement. Nous devons donc renforcer ces postures essentielles à la vie d’un archipel.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUne intention\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’Archipel des confluences s’est fixé comme intention d’ouvrir un espace à ces tisserands afin de renforcer les liens entre les réseaux et organisations qui tentent de changer de cap. C’est pourquoi, l’équipe de l’Eccap s’est investie dès son lancement en octobre 2022 dans cette aventure. Il y a un enjeu important de documentation de ce processus complexe autant pour contribuer à l’écriture d’un récit commun que capitaliser aussi les nombreuses expériences passées qui méritent d’être analysées. Ces retours d’expériences sont un des premiers matériaux coproduits dans ces espaces relationnels.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUne attention\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAfin de développer notre capacité de tissage et donc de catalyse, nous devons d’abord être attentif à deux exigences individuelles\u0026nbsp;: se questionner et travailler nos propres postures. L’un des premiers freins analysés dans les retours d’expériences des précédentes initiatives des archipels, c’est la difficulté de questionner paradoxalement nos postures vis-à-vis des autres. Pour des personnes se reconnaissant comme des tisserands, cela peut apparaître surprenant. C’est totalement normal tant nos habitus, nos réflexions devenant des réflexes, il est plus simple de questionner les postures des autres que la sienne. Cela est un processus engageant et qui fonctionne mieux car le collectif de travail, les relations de confiance, l’inter-connaissance ont consolidé notre capacité de faire ce pas de côté nécessaire.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eInspiration, intuition, intention et attention s’inscrivent dans le temps et dans l’espace pour imaginer un autre horizon pour 2026, 2027 et 2030. C’est l’enjeu d’une Autre campagne à imaginer ensemble.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePierre-Alain CARDONA\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?AdC-Rencontre270124-1\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?AdC-Rencontre270124-1\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Gaza0\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Gaza0\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref3\" id=\"_ftn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://fr.wikipedia.org/wiki/Édouard_Glissant\"\u003ehttps://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Glissant\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eIdentité Racine :\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e L\u0026#8217;identité racine, selon Glissant, renvoie à l\u0026#8217;ancrage identitaire d\u0026#8217;un individu dans ses origines, ses racines culturelles et ethniques. C\u0026#8217;est la partie de l\u0026#8217;identité qui est souvent associée à la stabilité, à la permanence, et à la recherche d\u0026#8217;une essence fixe. Glissant critique cette conception figée de l\u0026#8217;identité, soulignant que l\u0026#8217;humanité est caractérisée par une diversité dynamique plutôt que par des essences immuables.\u003c/em\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eIdentité Relationnelle :\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e L\u0026#8217;identité relationnelle, en revanche, est liée à la manière dont les individus interagissent, se connectent et se métissent avec d\u0026#8217;autres cultures. C\u0026#8217;est une conception de l\u0026#8217;identité en constante évolution, influencée par les rencontres, les échanges et les relations interculturelles. Glissant encourage à embrasser cette dynamique, à reconnaître la complexité des influences mutuelles entre les cultures, plutôt que de se fixer sur des frontières strictes.\u003c/em\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cem\u003ePour Glissant, l\u0026#8217;identité relationnelle est essentielle pour comprendre et vivre dans un monde marqué par la mondialisation et la cohabitation de multiples cultures. (texte édité suite à une requête sur \u003c/em\u003e\u003ca href=\"https://chat.openai.com\"\u003e\u003cem\u003ehttps://chat.openai.com\u003c/em\u003e\u003c/a\u003e\u003cem\u003e, vérifié et relu par PA Cardona)\u003c/em\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref4\" id=\"_ftn4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Attitudes\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Attitudes\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoxOTky","title":"Ce que nous dit une mère des quartiers populaires","uri":"/2023/07/13/ce-que-nous-dit-une-mere-des-quartiers-populaires/","date":"2023-07-13T20:44:40","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"ce-que-nous-dit-une-mere-des-quartiers-populaires","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-large\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" decoding=\"async\" src=\"https://i0.wp.com/www.interforum.fr/images/DEC/P3/9782348059377.jpg?ssl=1\" alt=\"\"/\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn référence aux émeutes de 2005, F.Ouassak écrivait dans son premier petit livre \u003cem\u003eLa puissance des mères\u003c/em\u003e paru en 2020 :\u0026nbsp;\u003cbr\u003e«\u0026nbsp;Si des voitures ont brulé après la mort de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, c’est la faute de leurs parents, et non de la police, pourtant directement responsable de leur mort. Ils auraient dû tenir en laisse leurs fils – en laisse ou scotchés devant la télévision, peu importe mais ces sauvageons n’avaient pas à circuler librement le soir\u0026nbsp;»\u003csup data-fn=\"cfca20bc-3282-416a-97dd-81c47fd9ab12\" class=\"fn\"\u003e\u003ca href=\"#cfca20bc-3282-416a-97dd-81c47fd9ab12\" id=\"cfca20bc-3282-416a-97dd-81c47fd9ab12-link\"\u003e1\u003c/a\u003e\u003c/sup\u003e. \u003cbr\u003eOn en est donc toujours au même point…\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl est difficile de se mettre à la place de cette mère, on est «\u0026nbsp;dérangé\u0026nbsp;» parfois. Cela a été mon cas. Par exemple quand F.Ouassak échange avec une responsable pour que la cantine accepte que sa fille ne mange pas de viande, ou quand elle rend visite à une pédiatre alors que son fils vient d’être circoncis. La pédiatre croit que le bébé n’est pas propre alors que c’est du «\u0026nbsp;henné qu’il a sur les mains et sur les pieds\u0026nbsp;». Lisez et vous me direz si vous aussi vous êtes «\u0026nbsp;dérangés\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eF.Ouassak est diplômée de Sciences Po Lille en 1998. Elle nous dit «\u0026nbsp;J’ai travaillé il y a une quinzaine d’années à la politique de la ville, et ensuite comme consultante en politiques publiques\u0026nbsp;». Ses ambitions et sa radicalité\u0026nbsp;s’expriment ainsi :\u0026nbsp;«\u0026nbsp;Reprendre le pouvoir qui nous a été confisqué en tant que mères, et prendre plus largement encore le pouvoir politique dans son ensemble »\u003csup data-fn=\"a7c3e753-da3e-4ae1-93cc-f78a507abfd3\" class=\"fn\"\u003e\u003ca href=\"#a7c3e753-da3e-4ae1-93cc-f78a507abfd3\" id=\"a7c3e753-da3e-4ae1-93cc-f78a507abfd3-link\"\u003e2\u003c/a\u003e\u003c/sup\u003e et l’ont amené à contribuer à créer le «\u0026nbsp;Front de mères\u0026nbsp;». Mais sa radicalité n’exclut pas le dialogue, bien au contraire. Dans la préface inédite de la réédition de son premier livre, elle écrit que :\u003cbr\u003e«\u0026nbsp;La sortie du livre a été l’occasion d’échanges riches et enthousiasmants, partout en France comme à l’étranger, dans les quartiers populaires comme en centre-ville, dans les milieux institutionnels, universitaires ou très militants. Quelle fierté d’y porter un point de vue ancré dans les quartiers populaires, ce point de vue que l’on entend si rarement\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe second petit livre de F.Ouassak a pour titre\u003cem\u003e Pour une écologie pirate\u003c/em\u003e paru en mai 2023. Comme pour le premier livre, c’est une mère à l’écoute de ses enfants qui écrit tout en politisant la question. Elle y parle de Verdragon à Bagnolet, première maison de l’écologie populaire, qui vise à réunir les habitantes et habitants des quartiers populaires autour de l’écologie. Portée en commun par Alternatiba et le Front des mères, Verdragon a connu l’opposition de la gauche et de l’extrême droite :\u003cbr\u003e« la violence de la campagne visant à nous chasser du lieu…traduit selon moi l’obsession raciale des cadres des partis de gauche, qui parlent d’une réalité qu’ils ne connaissent que de loin car aucun n’habite les quartiers populaires ». L’autrice écrit également : « Nous avons aussi été soutenus par nombre de personnalités, notamment écologistes, et Alternatiba a été remarquable de fraternité…en menant à nos côtés la lutte pour sauver Verdragon »\u003csup data-fn=\"66b7fb8c-5d54-4b42-b8cc-3068feca8ea6\" class=\"fn\"\u003e\u003ca href=\"#66b7fb8c-5d54-4b42-b8cc-3068feca8ea6\" id=\"66b7fb8c-5d54-4b42-b8cc-3068feca8ea6-link\"\u003e3\u003c/a\u003e\u003c/sup\u003e. \u003cbr\u003eÉcoutons cet appel :« les luttes des quartiers populaires doivent trouver leur place dans le patrimoine écologiste. Mais ce qu’il faut pour rejoindre le nécessaire front contre le désastre climatique, c’est un projet précis, pensé depuis les quartiers populaires »\u003csup data-fn=\"8e9c4c1a-d3a3-4a5c-a205-6a0a34797df0\" class=\"fn\"\u003e\u003ca href=\"#8e9c4c1a-d3a3-4a5c-a205-6a0a34797df0\" id=\"8e9c4c1a-d3a3-4a5c-a205-6a0a34797df0-link\"\u003e4\u003c/a\u003e\u003c/sup\u003e.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eTout le monde perçoit bien la gravité des émeutes et des pillages avec destructions de lieux publics qui vont affecter souvent la vie quotidienne des habitants. De multiples commentaires contradictoires se sont exprimés et les détestations réciproques vont bon train. C’est bien notre société qui est malade comme notre démocratie. Certains convivialistes\u003csup data-fn=\"821d98c7-2ed2-4d4d-b6ad-5acaad39cbc4\" class=\"fn\"\u003e\u003ca href=\"#821d98c7-2ed2-4d4d-b6ad-5acaad39cbc4\" id=\"821d98c7-2ed2-4d4d-b6ad-5acaad39cbc4-link\"\u003e5\u003c/a\u003e\u003c/sup\u003e proposent ce qui pourrait tenir lieu en quelque sorte de thérapie collective. Il s’agirait de prévoir dans la durée des émissions de télévision et de radio qui théâtraliseraient les points de vue divergents des uns et des autres, aussi bien les jeunes révoltés que les policiers ou les éducateurs et bien d’autres acteurs. Avec l’espoir de lutter ainsi contre les préjugés.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eFatima Ouassak annonce «\u0026nbsp;un prochain livre qui mettra un point final au triptyque avec la question de l’organisation de la société\u0026nbsp;». Nous l’attendons.\u003c/p\u003e\n\n\n\u003col class=\"wp-block-footnotes\"\u003e\u003cli id=\"cfca20bc-3282-416a-97dd-81c47fd9ab12\"\u003e\u003cem\u003eLa puissance des mères\u003c/em\u003e, page 17. \u003ca href=\"#cfca20bc-3282-416a-97dd-81c47fd9ab12-link\" aria-label=\"Aller à la note de bas de page 1\"\u003e↩︎\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\u003cli id=\"a7c3e753-da3e-4ae1-93cc-f78a507abfd3\"\u003eIdem, p.131 \u003ca href=\"#a7c3e753-da3e-4ae1-93cc-f78a507abfd3-link\" aria-label=\"Aller à la note de bas de page 2\"\u003e↩︎\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\u003cli id=\"66b7fb8c-5d54-4b42-b8cc-3068feca8ea6\"\u003ePour une écologie pirate p.102 et 106. \u003ca href=\"#66b7fb8c-5d54-4b42-b8cc-3068feca8ea6-link\" aria-label=\"Aller à la note de bas de page 3\"\u003e↩︎\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\u003cli id=\"8e9c4c1a-d3a3-4a5c-a205-6a0a34797df0\"\u003ePage 108. \u003ca href=\"#8e9c4c1a-d3a3-4a5c-a205-6a0a34797df0-link\" aria-label=\"Aller à la note de bas de page 4\"\u003e↩︎\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\u003cli id=\"821d98c7-2ed2-4d4d-b6ad-5acaad39cbc4\"\u003eDes échanges entre convivialistes sont en cours, notamment entre Fahrad Khosrokhavar et Alain Caillé. \u003ca href=\"#821d98c7-2ed2-4d4d-b6ad-5acaad39cbc4-link\" aria-label=\"Aller à la note de bas de page 5\"\u003e↩︎\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\u003c/ol\u003e","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwMjQ="}}},{"id":"cG9zdDoxOTcw","title":"La fabrique de l’émancipation, vers de nouveaux rapports entre science, action et démocratie.","uri":"/2023/07/02/la-fabrique-de-lemancipation-vers-de-nouveaux-rapports-entre-science-action-et-democratie/","date":"2023-07-02T12:31:28","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie face à toutes les formes de domination","slug":"une-democratie-face-a-toutes-les-formes-de-domination"},{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"la-fabrique-de-lemancipation-vers-de-nouveaux-rapports-entre-science-action-et-democratie","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-large\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" decoding=\"async\" src=\"https://i0.wp.com/ref.lamartinieregroupe.com/media/9782021484878/grande/148487_couverture_Hres_0.jpg?ssl=1\" alt=\"\"/\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eJean-Louis Laville et Bruno Frère ont entrepris il y a quelques années un travail précieux. Leur ouvrage commun est ambitieux\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e. Il est à la fois une contribution dense autour des penseurs de la théorie critique au service de celles et ceux qui expérimentent et agissent sur le terrain des transitions démocratiques, sociales, économiques et écologiques. Il leur permet notamment de rendre accessible ces analyses auprès d’acteurs qui n’ont que peu de temps à consacrer à cette dimension théorique pourtant essentielle.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eFaire dialoguer les savoirs expérientiel et théorique, dans une relation égalitaire, sans surplomb est un enjeu épistémologique et politique. C’est pourquoi cet ouvrage est ambitieux.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes auteurs analysent durant 4 chapitres, les écrits de la théorie critique et ce, depuis ses débuts, des écoles de Francfort à Bourdieu puis avec une attention au tissage, ils relient, mettent en tension, leurs accords et désaccords, en actualisant sur les dernières années avec les apports critiques de Luc Botlanski et Bruno Latour.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e«\u0026nbsp;L\u0026#8217;attention portée aux absences et aux émergences par les épistémologies du Sud parce qu\u0026#8217;elle assume le pari de la confiance faite aux acteurs, prolonge l\u0026#8217;identification des espaces publics autonomes chez Habermas, comme le souci de la description des actions collectives chez Latour\u0026nbsp;; en ajoutant que certaines des épreuves repérées par Boltanski dans la confrontation aux institutions peuvent donner naissance à une modification du cadre institutionnel comme le défend Honneth.\u0026nbsp;»\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCe paragraphe est un exemple de l’exercice de relecture et de reliance entre auteurs. Après cette première partie très riche et dense autour des théoriciens de la critique sociale et de leurs apports respectifs, en respectant le moment de leur écriture et donc des apports de chacun au fil de l’histoire du XXème siècle, les auteurs, au chapitre 5, s’appuient sur les épistémologies du sud, à partir de la sociologie des absences et des émergences, pour interroger la pensée occidentalo-centrée de la critique du capitalisme.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est l’autre dimension intéressante et utile de cet ouvrage\u0026nbsp;: nous décentrer d’une lecture, certes critique du capitalisme mais une critique ocidentalo-centrée. Le monde est celui que nous avons imaginé et ancré profondément depuis des siècles. Cet imaginaire de \u003cstrong\u003e\u003cem\u003enotre monde\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e, nous l’avons expliqué et déployé par une «\u0026nbsp;domination culturelle et intellectuelle\u0026nbsp;» l’imaginaire \u003cstrong\u003e\u003cem\u003edu monde\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCet apport permet d’ouvrir des perspectives très utiles sur les conditions de production des savoirs et de leur croisement, à partir des expériences de solidarité face aux injustices.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eA quelles conditions, elles deviennent alors sources de transformation\u0026nbsp;? Une transformation de la réalité sociale et sociétale pour celles et ceux qui expérimentent mais tout autant une transformation possible des manières d’analyser et de théoriser ces pratiques.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu chapitre 6 et 7, ils portent l’ambition d’une nouvelle sociologie critique au service des acteurs et notamment celles et ceux qui agissent dans le champ de l’économie solidaire et sociale. Avec les savoirs croisés des deux auteurs, la question de la transformation et sa dimension institutionnelle devient un enjeu stratégique et politique. Comment il est possible alors de rendre vivante et puissante une démocratie ancrée sur des dynamiques locales complémentaires des réponses classiques de nos institutions publiques.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes auteurs sont au service de la reconnaissance d’un nouvel espace de transformation, croisant les formes de savoirs, d’écriture et d’agir au service d’une émancipation, enfin possible car fabriquer par les premiers concernés.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn ce sens, c’est à partir des expériences démocratiques, écologiques et solidaires que l’émancipation se fabrique et plus uniquement dans le regard que porte le sociologue sur des personnes «\u0026nbsp;à émanciper\u0026nbsp;»\u0026nbsp;: regard surplombant souvent, extractivisme des données et des paroles quelques fois pour alimenter des ouvrages et des travaux de recherche sans une attention à la restitution et au dialogue des savoirs.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eAu-delà du livre, ouvrir des espaces pour dialoguer et imaginer la poursuite de ce travail.\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAfin de poursuivre ce travail au-delà d’un livre, Jean-Louis Laville et Bruno Frère ont souhaité dialoguer avec des personnalités issues autant du monde de la recherche et de l’université que des acteurs investis dans des domaines ou territoires où s’inventent chaque jour des manières de faire, d’élaborer des stratégies de transformation sociales, économiques ou sociétales.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans un monde «\u0026nbsp;en transition\u0026nbsp;», les expériences sont sources de savoirs, et les espaces de production de ses savoirs en action ne sont plus isolés, ils se croisent, se frottent, peuvent s’hybrider et féconder à leur tour de nouvelles énergies, le plus souvent à partir d’un besoin de solidarités et d’organisations collectives comme les associations. Cette journée organisée au CNAM le 2 juin dernier est un premier rendez-vous qui en appelle d’autres.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans sa présentation, cette journée est «\u0026nbsp;construite autour de commentaires formulés par des auteurs ayant abordé des thématiques proches et de réactions émanant d’acteurs de mouvements sociaux, de responsables du mouvement associatif, de l’éducation populaire, de l’économie sociale et solidaire. L’accent mis sur le croisement des savoirs académiques et expérientiels appelle de nouveaux liens entre mobilisations, pouvoir d’agir et changements institutionnels. D’où la mise en place de recherches participatives et un nouveau regard porté sur l’émancipation.\u0026nbsp;»\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa journée a été d’une très grande densité. Elle a vu se succéder de nombreux dialogues avec des apports très riches de la critique négative à cette nouvelle posture de critique constructive pour faire écho à la réflexion de ces auteurs. En s’appuyant sur l’apport des pragmatistes et des épistémologies du sud, ils ouvrent un nouveau champ de renforcement des résistances invisibilisées ou des luttes actuelles.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSe sont succédés à la tribune Didier Raciné, rédacteur en chef de la Revue AltersMédia, Jean-Claude Ruano Borbalan, titulaire de la Chaire médiation des techniques et des sciences en société au Cnam\u0026nbsp;; Arnaud Macé – professeur d\u0026#8217;histoire de la philosophie ancienne à l’Université de Franche-Comté\u0026nbsp;; Christian Laval, professeur émérite de sociologie à l’Université Paris Nanterre, auteur de Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle, (avec Philippe Dardot)\u0026nbsp;; Yves Sintomer, professeur à l\u0026#8217;Université de Paris 8 et chercheur au Cresppa, Quentin Deluermoz \u0026#8211; historien, professeur à l\u0026#8217;Université Paris Cité, spécialiste d\u0026#8217;histoire sociale et culturelle des ordres et désordres au XIXe siècle (France, Europe, empire)\u0026nbsp;; Sylvaine Bulle, professeure de sociologie, ENSA Val de Seine. Luiz Martinez Andrade – chercheur-philosophe \u0026#8211; Université catholique de Louvain \u0026#8211; Genauto Carvalho de França Filho – professeur en sciences de gestion à l’Université, auteur de Solidarité et organisation. Penser une autre gestion.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu côté de ces universitaires, des acteurs et praticiens ont pu apporter leur regard à partir de leur expérience, source de savoirs\u0026nbsp;: Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif et Michel Jezequel, Vice-président d’ESS France\u0026nbsp;; Caroline Besse \u0026#8211; directrice d’une association d’éducation populaire et Anne-Claire Devoge – militante de l’éducation populaire\u0026nbsp;; Gustave Massiah \u0026#8211; membre fondateur de l\u0026#8217;aitec (association internationale des techniciens, experts et chercheurs) et du cedetim (centre d\u0026#8217;études et d\u0026#8217;initiatives de solidarité internationale) en dialogue avec votre serviteur, où j’ai pu ainsi partager l’expérience que nous menons à Marseille autour des enjeux d’une fabrique de la ville dans des espaces autonomes, des tiers espaces, comme peut l’être le Collège des maîtrises d’usage (CoMU) au sein du quartier de Noailles à Marseille. La journée s’est conclue avec des acteurs culturels qui ont ainsi pu présenter les enjeux de mobilisation d’un secteur soumis aux contraintes budgétaires et à la rationalisation des moyens de production. Luc de Larminat – co-directeur d’Opale (Pôle Ressources Culture \u0026amp; ESS) et Cécile Offroy – chargée de recherche, Opale \u0026#8211; Iris (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeuxsociaux) ont fait un retour sur un itinéraire de coopération entre acteurs et chercheurs. Enfin, Marie-Catherine Henry – Cause Comune, Patricia Coler – Union fédérale d’intervention des structures cultuelles, Anne-Laure Federici – Réseau des territoires pour l’économie solidaire, et Marianne Langlet, Collectif des associations citoyennes avec Carole Orchamp, Réseau national des maisons des associations ont partagé leur expérience d’espace acteurs-chercheurs.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eComment alors rendre compte avec précision de cette journée tant elle fut riche\u0026nbsp;? Il est prévu prochainement une diffusion des contributions de chaque intervenant. Cette rencontre est une première et elle en appelle d’autres tant les enjeux sont essentiels.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est en permettant ce dialogue entre savoirs et entre continents mais aussi entre nos mondes et nos imaginaires souvent cloisonnés que le changement de Cap sera possible. L’encyclopédie du changement de cap en commun que nous poursuivons s’inscrit dans cette perspective.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e Frère et Laville, La fabrique de l’émancipation. Repenser la critique du capitalisme à partir des expériences démocratiques, écologiques et solidaires. Edition Le Seuil. 2022\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e Ibid. page 207.\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoxOTUw","title":"La déréalisation du monde, ou le syndrome de Don Quichotte","uri":"/2023/06/15/la-derealisation-du-monde-ou-le-syndrome-de-don-quichotte/","date":"2023-06-15T09:44:49","categories":{"nodes":[{"name":"Enchanter nos mondes","slug":"enchanter-nos-mondes"},{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"la-derealisation-du-monde-ou-le-syndrome-de-don-quichotte","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"218\" height=\"231\" data-attachment-id=\"1951\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2023/06/15/la-derealisation-du-monde-ou-le-syndrome-de-don-quichotte/donquichotte/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2023/06/donquichotte.png?fit=218%2C231\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"218,231\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;}\" data-image-title=\"donquichotte\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2023/06/donquichotte.png?fit=218%2C231\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2023/06/donquichotte.png?fit=218%2C231\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2023/06/donquichotte.png?resize=218%2C231\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-1951\"/\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa réalité, le présent, l’avenir surtout sont plus que sombres… Aux\u0026nbsp; angoisses métaphysiques éternelles (nous sommes des êtres mortels, limités, particuliers, etc) qui produisent depuis toujours, ainsi que le déplorait Pascal, une fuite vers le divertissement, s’ajoutent celles de l’époque.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe défi climatique, environnemental, la crise de l’énergie, les projets de psychopathes dangereux car puissants qui nous préparent l’humanité augmentée, les dangers de l’intelligence artificielle, tout cela se combine avec la marchandisation croissante de la société, et enfin l’orientation vers la généralisation de la société de surveillance sur le modèle chinois (le projet de loi sur les jeux olympiques de 2024 en France en offre des prémices). Est-il nécessaire de rappeler qu’à tout cela vient s’ajouter la guerre, et les risques croissants d’embrasement du monde..\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est pourtant bien dans la même galaxie que, lorsqu’on interroge nos contemporains en leur demandant s’ils sont heureux, et voient leur propre avenir avec optimisme, on obtient des chiffres impressionnants. Selon une enquête publiée en novembre 2021 par Elabe, l’Institut Montaigne en partenariat avec la SNCF et franceinfo, 78% des Français se déclarent heureux et 57% des Français envisagent leur avenir personnel avec optimisme\u003cstrong\u003e. \u003c/strong\u003eCes chiffres sont respectivement en hausse de cinq et dix points par rapport à l’année 2018.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eComment interpréter ce paradoxe, sinon par le fait que la plupart ne voient plus la réalité telle qu’elle est, mais telle qu’ils l’hallucinent\u0026nbsp;? Mais aussi que ces hallucinations sont – parfois volontairement –produites par le système capitaliste, et singulièrement par sa version néolibérale dans laquelle nous vivons.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDaniel Bell (\u003ca href=\"#_edn1\" id=\"_ednref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e) avait déjà montré que le capitalisme produisait des comportements incompatibles avec les valeurs et croyances traditionnelles, et se retournait en quelque sorte contre la culture qui l’a engendré. Par exemple, l’épargne, une vertu traditionnelle («\u0026nbsp;la cigale et la fourmi\u0026nbsp;»\u0026nbsp;!) , entre en collision avec l’invention du crédit à la consommation, qui permet d’accéder à la\u0026nbsp; jouissance de l’objet, avant l’effort d’abstinence nécessaire pour se le procurer. Nous sommes à l’ère de la surconsommation.\u0026nbsp; D’ailleurs l’épargne n’est plus encouragée par les pouvoirs publics\u0026nbsp;; on constate au contraire la récurrente tentation de sanctionner fiscalement les gros épargnants.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePolanyi a montré (\u003ca href=\"#_edn2\" id=\"_ednref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e) que l’encastrement de la société dans l’économie , caractéristique du capitalisme, conduisait à des catastrophes sociales.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn fait, les injonctions contradictoires sont permanentes\u0026nbsp;;\u0026nbsp; notamment entre les communications des pouvoirs publics, en matière de santé et d’énergie notamment, et la publicité. D’un côté le covoiturage, le vélo, les transports en commun, de l’autre des agences de tourisme invitant aux voyages lointains, et les constructeurs automobiles suggérant la puissance de leurs modèles… On pourrait multiplier les exemples.. Ce jeudi 25 mai encore, notre ministre Bruno Le Maire exaltait à Point-à-Pitre\u0026nbsp; l’extension du grand port maritime de la Guadeloupe\u0026nbsp; en stigmatisant la décroissance, et en incitant à développer les\u0026nbsp; transports. On oppose en chacun le consommateur et le citoyen\u0026nbsp;; notre société est devenue une machine à fabriquer de la schizophrénie.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eOn peut penser qu’on ne peut résoudre ces contradictions que par la fuite. Fuite dans les paradis artificiels ou le suicide, au pire, mais plus généralement fuite dans la fiction,\u0026nbsp; solution la plus facile pour échapper à la folie. Mais dans une fiction qui ne se présente pas comme telle, mais au contraire tient lieu de réalité. Il se fait qu’en plus, l’évolution de nos technologies facilite considérablement cette bascule mentale en dehors de la réalité. .\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCharles Péguy avait pressenti cette propension à sortir de la réalité, en affirmant «\u0026nbsp;\u003cem\u003eIl faut toujours dire ce que l\u0026#8217;on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l\u0026#8217;on voit\u003c/em\u003e.\u0026#8221;\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans son ouvrage «\u0026nbsp;le réel et son double\u0026nbsp;», (\u003ca href=\"#_edn3\" id=\"_ednref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e) Clément Rosset évoquait la possibilité de cette transposition radicale, avec quelques exemples littéraires à l’appui.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMolière d’abord. . Le misanthrope voit bien que Célimène est une cocotte ; mais il est aveugle, il n’accorde pas ses actes à sa perception.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans la pièce «\u0026nbsp;Boubouroche\u0026nbsp;» de Courteline, le personnage portant ce nom surprend sa femme en flagrant délit d’adultère, mais refuse en quelque sorte d’admettre la situation, et accepte une explication invraisemblable de son épouse, détournant ensuite sa colère sur un voisin.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eProust, dans \u003cem\u003ela recherche\u003c/em\u003e, nous donne deux autres exemples\u0026nbsp;: Dans un amour de Swann\u003cstrong\u003e, \u003c/strong\u003eSwann donne de l’argent à Odett\u003cstrong\u003ee\u003c/strong\u003e, mais refuse de voir que c’est une femme entretenue ; il distingue la femme aimée et la femme payée. Plus loin dans la recherche, Saint-Loup, un ami du narrateur aime Rachel\u0026nbsp;; or celle-ci est une ancienne prostituée\u0026nbsp;; elle est un moment apostrophée par d’anciennes «\u0026nbsp;poules\u0026nbsp;» la connaissant\u0026nbsp;; Saint-Loup n’en tient aucun compte.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMais le plus instructif reste Don Quichotte.. Don Quichotte s’est fabriqué une réalité alternative, comme on dit maintenant, en dévorant tous les livres de chevalerie de son époque. Puis il s’est lancé sur les routes, avec son écuyer Sancho Panza, en transposant toutes les visions de la réalité pour les intégrer à son univers mental.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’épisode des moulins à vent pris pour des géants à combattre est connu\u0026nbsp;; mais cela fonctionne en permanence\u0026nbsp;; une hôtellerie est vue comme un château, avec ses tourelles et ses chapiteaux, les filles perdues qui s’y trouvent sont de belles demoiselles. Dans la poussière, des troupeaux de moutons se transforment en armées, et le vin des outres transpercées devient le sang de géants terrassés. Mais c’est surtout la transformation d’une paysanne très ordinaire en Dulcinée «\u0026nbsp;plus haute Princesse de la terre\u0026nbsp;» qui est exemplaire. Jamais ce ne sont de pures hallucinations, mais il y a toujours un composé subtil d’éléments réels et de fabrication imaginaire. Et face aux évidences éventuelles se mettent en marche des processus de rationalisation qui permettent de persister dans l’irréel\u0026nbsp;: pour Don Quichotte, c’est l’enchanteur Frestron qui le persécute, et lui trouble les sens, en l’empêchant de voir la vérité, à savoir celle de son monde enchanté, de lui faire voir par exemple une pauvre paysanne à la place de Dulcinée..\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDe tels personnages existent dans la réalité contemporaine. Liz Truzz, première ministre britannique pendant six semaines, annonçait le 20 octobre 2022 sa démission. Fascinée dès l’enfance par Margaret Thatcher\u0026nbsp;; petite fille âgée de sept ans, elle a joué le personnage de Margaret Thatcher dans une pièce de théâtre à l\u0026#8217;école. \u0026nbsp;Elle s’habille comme elle, se fait photographier dans les mêmes postures, très souvent. Ses déclarations, puis son programme sont calqués sur le modèle de son idole… mais en complet décalage avec son époque, son échec est cuisant.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe modèle s’applique aussi peut-être à Poutine, si on accepte l’hypothèse (crédible) qu’il est sincère. Son fantasme se construit à partir d’images de la grande Russie tsariste, et il se voit comme une réincarnation\u0026nbsp; de Pierre le Grand, et produit les catastrophes que l’on sait.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu-delà de phénomènes individuels que l’on pourrait qualifier de pathologiques, ce syndrome de Don Quichotte est quelque chose qui concerne en fait\u0026nbsp; la très grande majorité de nos contemporains. Sans aller, comme l’évêque Berkeley au XVIIIème siècle, jusqu’à douter de l’existence de la réalité matérielle, il faut prendre conscience que non seulement, le monde extérieur n’est perçu qu’à travers nos perceptions, mais aussi que ces perceptions sont en même temps – plus que des reconstructions \u0026#8211; des constructions de nos cerveaux. De plus, ces visions des choses et des gens de ce monde nous proviennent, dans leur immense majorité, à travers ces miroirs déformants que sont les écrans, petits ou grands. Ainsi, avec le développement des nouvelles technologies de la communication, la distance entre nos imaginaires et la réalité se creuse de façon inexorable, et les comportements que ces imaginaires induisent sont de moins en moins compatibles avec les impératifs d’une vie sociale apaisée, de moins en moins compatibles aussi avec le débat, lui-même indispensable à la démocratie.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe déni du réel peut s’expliquer de différentes façons\u0026nbsp;; pour Nietzsche, (dans «\u0026nbsp;par delà le bien et le mal\u0026nbsp;»), l’orgueil l’emporte sur la mémoire\u0026nbsp;: «\u0026nbsp;\u003cem\u003evoilà ce que j’ai fait dit ma mémoire\u0026nbsp;; je n’ai pu faire cela, dit mon orgueil qui reste inflexible, et finalement, c’est la mémoire qui cède\u003c/em\u003e\u0026nbsp;»\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePour Michel Onfray, il est un des traits de la décadence, du retour au cerveau reptilien pour beaucoup de nos comportements, du fait de la déficience du système éducatif et de la remise en cause de toutes les formes d’autorité.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa psychanalyse considère que le déni est un phénomène de défense produit par des conflits , des angoisses, des malaises auxquels le sujet ne peut faire face consciemment.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes neurosciences montrent que la réalité n’est perçue que de façon parcellaire, et que sa construction implique la mobilisation de nos images mentales\u0026nbsp;; les réseaux sollicités dans le cerveau sont les mêmes, qu’il s’agisse de la réalité extérieure, ou de nos représentations. De ce fait nous ne pouvons rien percevoir sans en même temps construire du sens à ces perceptions. «\u0026nbsp;Au cinéma intérieur, nous sommes les auteurs du film que nous percevons. Nous sommes la caméra, nous sommes présents au montage, nous sommes le projecteur, nous sommes la salle, nous sommes les spectateurs\u0026nbsp;(\u003ca href=\"#_edn4\" id=\"_ednref4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e)\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl faut donc comprendre comment se construisent ces images mentales, comment s’élaborent nos imaginaires, qui se projettent ensuite sur la réalité\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eParfois la réalité alternative est volontairement produite par le pouvoir politique. On se souvient des «\u0026nbsp;villages Potemkine\u0026nbsp;», du nom du ministre (et amant) de Catherine II qui faisait construire des décors de villages et payait des figurants pour lui laisser croire que tout allait bien et que la Russie profonde était prospère…. Ces pratiques n’ont pas vraiment disparu avec l’URSS. Les étrangers y étaient accueillis dans des sites «\u0026nbsp;vitrines\u0026nbsp;», comme Stalino (aujourd’hui Donetsk), ou Arek, complexe de vacances situé sur la côte de la mer Noire, en Crimée. Aujourd’hui encore, on peut constater la distance qu’il y a entre les défilés de la place rouge,\u0026nbsp; les armes mirobolantes brandies par Poutine pour terroriser l’Occident, sous forme de maquettes et d’exemplaires, tel le char Armata ou le fameux missile Sarmate, et l’état de délabrement des forces russes en Ukraine.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eOn sait également les nombreuses ingérences russes dans les élections de pays démocratiques, comme le scandale de Cambridge Analytica en 2018, ou encore le ciblage par des pirates informatiques du parti d’Emmanuel Macron en 2017.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa Chine, de Mao Tsé Tung à Xi Jinping n’est pas en reste pour ce qui est des mises en scènes fallacieuses.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNos démocraties ne sont pas exemptes de tentatives de manipulation de l’opinion. Des acteurs étrangers ont\u0026nbsp; été accusés d\u0026#8217;ingérence dans les élections en Allemagne, en Espagne et dans d\u0026#8217;autres pays européens. Selon enquête menée par un consortium de médias appelé Forbidden Stories, “Team Jorge\u0026nbsp;» est une entreprise israélienne utilisée pour des dizaines d’élections, notamment en Afrique.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est en même temps souvent par la voie de la théorie, philosophique, historique ou sociale que se construisent les dénis de réalité.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSans parler des religions, beaucoup de théories sont devenues des dogmes, considérant que la réalité empirique n’est qu’une fallacieuse et trompeuse trace d’une vérité qui se trouve précisément dans la doctrine..\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn affirmant, dans le manifeste du parti communiste, que toute l’histoire était l’histoire de la lutte des classes, le marxisme imposait une grille d’analyse de toute la réalité économique et sociale. Les difficultés de l’école, la domination masculine, le retard du tiers monde, les mauvaises conditions de travail, etc tout s’expliquait par la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat, et la nationalisation des moyens de production était \u0026nbsp;le remède universel.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans le sillage du marxisme se sont développées d’autres théories holistes, comme le structuralisme, avant qu’on n’en revienne à des analyses prenant mieux en compte la réalité empirique, (comme celles d’Alain Touraine qui vient de disparaître), ou tenant de l’individualisme méthodologique, comme celles de Raymond Boudon.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eOn peut se demander si on assiste par à un retour de l’idéologie et du dogmatisme avec la culture woke, quand un grand nombre de problèmes politiques et sociaux s’analysent à partir d’un principe unique\u0026nbsp;; comme aux temps du marxisme, le paradigme de la domination est la grille obligée\u0026nbsp;: le privilège blanc pour les relations avec les «\u0026nbsp;racisés\u0026nbsp;», le racisme systémique pour les violences policières, la domination masculine pour les problèmes des femmes, la domination des hétéros sur les LGBT+\u0026nbsp; en matière de discriminations sexuelles, et la persistance d’un colonialisme culturel pour expliquer par exemple les problèmes des banlieues.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe schéma est toujours le même\u0026nbsp;; la réalité empirique doit se conformer à la vérité, celle qui est dans la théorie, et elle pèse peu par rapport aux enjeux politiques ou universitaire qui amènent les acteurs à y jouer leur propre avenir.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa construction sociale de la réalité passe aujourd’hui, pour la plupart de nos contemporains, par de nouveaux moyens d’information et de communication, qui sont l’équivalent de ce qu’étaient les livres de chevalerie pour Don Quichotte.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eParfois de façon flagrante\u0026nbsp;; les «\u0026nbsp;bidonnages\u0026nbsp;» en matière de presse écrite, (certains sont avérés au Spiegel en 2018, et dans le New York Time), comme dans l’audio-visuel ne sont pas rares..(des images de la destruction du barrage ukrainien de Kakhovka, les 5 et 6 juin, relayées par \u0026nbsp;BFMTV et France 2 datent en fait de novembre 2022 ) De ce fait la confiance dans ces médias diminue et de plus en plus de personnes sont dans l’évitement de l’information (36% en 2023 contre 21% en 2017)\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMais il faut surtout évoquer le temps énorme passé devant les séries\u0026nbsp;: 55 minutes par jour en moyenne pour les français (Selon une étude réalisée en 2019 par Médiamétrie)\u0026nbsp;; elles jouent un rôle énorme en matière de formation politique, et les personnages et épisodes en sont discutés, et font l’objet de prises de position et de disputes par les particuliers, et même dans certaines émissions, exactement au même titre que la réalité.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes actualités dans la plupart des médias sont traitées sous l’angle du divertissement, et réciproquement, elles s’introduisent dans les émissions de variétés, brouillant encore la frontière entre la réalité et son double.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa confusion est telle que parfois des séries ont un effet sur le comportement d’hommes politiques\u0026nbsp;; ce fut le cas pour \u003cem\u003eGame of thrones\u003c/em\u003e qui a été utilisé par Pablo Iglesias, leader de Podemos, mais surtout, pour l’itinéraire politique stupéfiant de Zelinski, qui a reproduit très fidèlement dans la réalité ce qu’il avait d’abord produit en fiction («\u0026nbsp;serviteur du peuple\u0026nbsp;») pour parvenir au pouvoir en s’appuyant dessus..\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl faut enfin mentionner l’emprise des jeux vidéos. En France il y a 58% de joueurs réguliers en 2021,\u003cbr\u003e\u0026nbsp;73% des Français jouent au moins occasionnellement, soit plus de 38 millions de personnes, le smartphone étant le support le plus plébiscité. Comme pour Don Quichotte, il s’agit bien d’un univers enchanté, échappatoire aux limites de la condition humaine, synergie de l’archaïsme et du développement technologique. Outre leur instrumentalisation pour certaines campagnes d’intérêt public, cela est devenu pour les jeunes le principal vecteur d’apprentissage de l’histoire. Énormément de jeux ont pour thème des grands moments de l’histoire, qui sont traités en fonction de leur intérêt marchand, plutôt que par souci de vérité historique. Les grandes batailles et les massacres font évidemment vendre mieux que les évolutions longues ou les négociations.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eReste évidemment le rôle des réseaux dans la formation des représentations\u0026nbsp;; tout a déjà été dit sur ce sujet (voir mon article sur les réseaux). Terreau favorable à la diffusion de l’idéologie de la Silicon Valley, à la propagation des fake news et des théories complotistes.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe bouquet final aurait dû être celui des métavers, qui au fond, cumulent toutes les caractéristiques des médias précédents. Certes, celui de Zuckerberg semble avoir fait long feu ; mais il serait prématuré d’y voir un échec définitif. Dans le cas d’un succès, c’est alors quasiment tout ce qui se fait dans la « vraie vie » qui pourrait prendre place dans cet univers virtuel. L’échec, au moins provisoire, de cette tentative est d’ailleurs explicable parce que précisément, on retrouve dans le métavers les mêmes vicissitudes que dans la réalité (par exemple des comportements violents, du harcèlement….). Preuve que ce qui est recherché est autre chose, une fuite de la réalité, un enchantement…\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa crise que nous traversons est certes économique, sociale, écologique, institutionnelle…mais elle est d’abord une crise de notre rapport à la réalité. Elle est d’abord une colonisation par les grandes puissances de nos\u0026nbsp; imaginaires. Il n’y aura pas de véritable changement de société si on ne trouve pas le moyen de les maîtriser. L’irruption de l’intelligence artificielle pourrait nous en donner les moyens, comme elle pourrait achever de nous couper de la réalité. C’est un enjeu politique considérable. Plutôt que de continuer à travestir la réalité, il importerait maintenant de la changer.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ednref1\" id=\"_edn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e les contradictions culturelles du capitalisme 1976\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ednref2\" id=\"_edn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e la grande transformation 1944\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ednref3\" id=\"_edn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e le réel et son double\u0026nbsp;; essai sur l’illusion Folio essais 1993\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ednref4\" id=\"_edn4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e «\u0026nbsp;le cinéma intérieur, projection privée au cœur de la conscience» Lionel Naccache Odile Jacob 2020\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDY5Nzg="}}}]}},"posts":[{"id":"cG9zdDoyNTQ5","title":"Les Café et Cantines Culturels Associatifs (CCCA)","uri":"/2024/10/10/les-cafe-cantines-culturels-associatifs-ccca/","date":"2024-10-10T13:22:31","categories":{"nodes":[{"name":"Agir dans et pour une économie plurielle","slug":"agir-dans-et-pour-une-economie-plurielle"},{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"les-cafe-cantines-culturels-associatifs-ccca","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-large\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"768\" height=\"1024\" data-attachment-id=\"2558\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2024/10/10/les-cafe-cantines-culturels-associatifs-ccca/augustes/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?fit=862%2C1149\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"862,1149\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;}\" data-image-title=\"Augustes\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?fit=225%2C300\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?fit=768%2C1024\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?resize=768%2C1024\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-2558\" srcset=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?resize=768%2C1024\u0026amp;ssl=1 768w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?resize=225%2C300\u0026amp;ssl=1 225w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?resize=600%2C800\u0026amp;ssl=1 600w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?resize=450%2C600\u0026amp;ssl=1 450w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?resize=300%2C400\u0026amp;ssl=1 300w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?resize=150%2C200\u0026amp;ssl=1 150w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/10/Augustes.jpg?w=862\u0026amp;ssl=1 862w\" sizes=\"auto, (max-width: 768px) 100vw, 768px\" /\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes cantines et cafés culturels associatifs membres du réseau RECCCA\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e sont des lieux dans lesquels on peut se retrouver pour discuter, boire un verre, parfois manger, et faire des activités ensemble. Ces lieux sont créés et gérés par des gens du quartier ou du village. Ils n’ont pas vocation à faire de l’argent. C’est la vie sociale qui est au cœur de leurs préoccupations. Ils s’inscrivent dans l\u0026#8217;économie solidaire et l\u0026#8217;éducation populaire. \u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe RECCCA réunit, depuis 1998, des espaces de partage, de coopération et de convivialité : les cafés et cantines culturels associatifs (CCCA). Leur mission : promouvoir le lien social, favoriser la culture par et pour toustes, faciliter le débat dans une ambiance chaleureuse et accueillante.\u003cbr\u003eQu\u0026#8217;ils se dénomment cafés associatifs, cantines solidaires, tiers-lieux ou espaces hybrides, leur approche est claire : l\u0026#8217;activité commerciale et économique n\u0026#8217;est qu\u0026#8217;un moyen, et pas un but (\u003ca href=\"https://resocafecantineasso.fr/la-charte-du-reseau/\"\u003echarte du réseau\u003c/a\u003e). En effet, ce sont des associations qui ont des activités marchandes : vente de boissons, restauration, épicerie, etc. Elles sont à but non lucratif puisque les excédents monétaires ne sont pas partagés entre les membres. Ces activités marchandes participent à l’économie plurielle des lieux, avec la redistribution des institutions publiques (subventions, prêts de locaux et de matériels…) et les participations de ses membres (cotisations, bénévolat…). Cette économie est un moyen au service de finalités poursuivies par les CCCA : renforcement du vivre-ensemble, démocratie culturelle, convivialité, émancipation. Ce sont avant tout des lieux de cultures régis par les principes de l’éducation populaire (on apprend en faisant ensemble) et animés démocratiquement localement. On peut s’y distraire en famille, créer du lien social avec les habitants du territoire, militer pour un autre monde, débattre et expérimenter, etc. Ce sont des tiers-lieux\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e\u003csup\u003e[2]\u003c/sup\u003e\u003c/a\u003eoù les logiques domestiques, politiques et économiques s’entremêlent. Autrement dit, des espaces publics de proximité.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn cela, ils se différencient des «\u0026nbsp;1000 cafés\u0026nbsp;» du groupe SOS qui suivent une logique commerciale centralisée et donc exogène, avec une finalité économique, comme le rapporte ce \u003ca href=\"https://www.monnaie-locale-ploermel.org/operation-1000-cafes-1000-fois-non/\"\u003etexte\u003c/a\u003e.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSi les cafés et cantines associatifs ont en commun des principes, il n’y a pas un seul modèle type. En fonction des lieux, les activités sont hétérogènes\u0026nbsp;: de la restauration sous diverses formes, du maraîchage, des jardins partagés, des épiceries, des cantines solidaires, des librairies de livres neufs ou d’occasions ou une bibliothèque, une salle pour le spectacle vivant, un espace de co-working, une salle de formation, un atelier d’auto-réparation d’électroménagers, certains se situeront avec un cinéma, d’autres une fabrique de territoire, d’autres des logements, une boulangerie artisanale, etc. Les modes de gestion aussi sont divers\u0026nbsp;: par exemple, un comité d’animation ouvert ou plus classiquement un bureau et conseil d’administration. Ainsi que les thématiques\u0026nbsp;: café-lecture pour la promotion de l’écrit, café-librairie, café-jeux, café-enfant, café-épicerie, café-langue, café citoyen, cantine solidaire, cantine culturelle, cantine et maraîchage, cantine-épicerie, etc.\u003cbr\u003eCette pluralité s’explique par le fait que ces lieux émergent de mobilisations citoyennes au sein de territoires spécifiques, avec des cultures propres\u0026nbsp;: ce ne sont ni des franchises ni des lieux gérés en dehors de leur territoire d’implantation.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePour toutes ces raisons, franchissez la porte d’une cantine ou café associatif près de chez vous, \u003ca href=\"https://resocafecantineasso.fr/\"\u003eils sont répertoriés sur une carte ici\u0026nbsp;\u003c/a\u003e!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003ePour aller plus loin\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cul class=\"wp-block-list\"\u003e\n\u003cli\u003eAllez sur le site du \u003ca href=\"https://resocafecantineasso.fr/\"\u003eRECCCA\u003c/a\u003e (c\u0026#8217;est le groupe qui réunit tous ces cafés et cantines) pour voir les initiatives existantes.\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eLisez le magazine \u003ca href=\"https://www.transrural-initiatives.org/2023/02/cafes-associatifs-chateaux-pour-tous-et-hydrologie-regenerative-au-sommaire-du-transrural-n495/\"\u003eTransrural initiatives\u003c/a\u003e, numéro 495\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eLisez l\u0026#8217;article «\u0026nbsp;\u003ca href=\"https://www.monnaie-locale-ploermel.org/operation-1000-cafes-1000-fois-non/\"\u003eOpération “1000 cafés” : 1000 fois non !\u003c/a\u003e\u0026nbsp;» qui explique les différences avec d\u0026#8217;autres types de lieux\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003e\u003ca href=\"https://www.eccap.fr/article/lalimentation-un-sujet-au-coeur-des-preoccupations-de-cantines-et-des-cafes-culturels-associatifs\"\u003eDes initiatives documentées ici\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\n\u003c/ul\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAutrice de la définition : Florine Garlot œuvre en lien avec le RECCCA depuis 2016 dans le cadre de formations, d’intervention et de recherches-actions. Elle a elle-même participé à la création d’un café associatif et l’a co-animé quelques années (le Grin 2017 – 2021).\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://resocafecantineasso.fr/\"\u003eRéseau des Cafés Culturels et Cantines Associatifs\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e Tiers lieux, d’après le collectif les tiers-lieuses. «\u0026nbsp;S’ils prennent des apparences multiples, ces lieux semblent guidés par une intention commune : créer des espaces de rencontres aux mains de leurs usager·ères, qui permettent l’émancipation des individus par des pratiques issues de l’éducation populaire. Par contraste avec des espaces portés par le secteur marchand (…), nous souhaitons ajouter à cette dénomination une composante essentielle à nos yeux : la vocation non lucrative et non-spéculative (\u0026#8230;). Ainsi, des entrepreneur·euses en font souvent partie, d’autres y sont accompagné·es, mais le cœur du projet se situe ailleurs, dans une volonté de transformation sociale clairement affirmée.\u0026nbsp;»\u003cbr\u003eLa définition complète ici\u0026nbsp;: \u003ca href=\"https://les-tiers-lieuses.org/\" rel=\"nofollow\"\u003ehttps://les-tiers-lieuses.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwMzc="}}},{"id":"cG9zdDoyNDQy","title":"Le Rassemblement National, danger pour la démocratie","uri":"/2024/06/23/le-rassemblement-national-danger-pour-la-democratie/","date":"2024-06-23T19:07:52","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"le-rassemblement-national-danger-pour-la-democratie","content":"\n\u003cp\u003eAndré Koulberg a publié en 2017\u003cem\u003e Le FN et la société française\u003c/em\u003e, (éditions Utopia). Il est membre de la section d\u0026#8217;Aix-en-Provence de la Ligue des droits de l\u0026#8217;Homme. Ce texte participe au combat mené par celle-ci pour la défense de la démocratie et des droits humains.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-large\"\u003e\u003cimg decoding=\"async\" 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alt=\"\"/\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eLa destruction de la démocratie est inscrite dans le programme du Rassemblement National\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes idées du Rassemblement National ont tellement été banalisées ces dernières années que nous ne percevons plus la radicalité antidémocratique des mesures qu\u0026#8217;il prône\u0026nbsp;: discriminations sans limites, sur-pouvoir de l’État, pouvoir de censure sur les médias et tous les moyens d\u0026#8217;expression, surveillance et contrôle des enseignants\u0026#8230; Ce ne sont pas des «\u0026nbsp;points de détail\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eRelisons donc les différents textes programmatiques du RN.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003e\u003cstrong\u003eDiscriminer\u003c/strong\u003e\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Rassemblement National, depuis la reprise en main de Marine Le Pen en 2012, a fait disparaître, au fil des échéances électorales, un certain nombre de dispositions susceptibles de trop choquer ses électeurs et ses électrices. Les blagues antisémites sont proscrites, son discours sécuritaire n\u0026#8217;est plus axé sur le rétablissement de la peine de mort, son discours sur les femmes ne fustige plus les «\u0026nbsp;avortements de confort\u0026nbsp;», etc. mais sur les questions centrales de son programme (immigration, insécurité\u0026#8230;) ses options apparaissent clairement, malgré la rhétorique dans laquelle ils sont enrobés. La simple lecture de ses textes programmatiques permet de prendre la mesure des changements qu\u0026#8217;il voudrait introduire\u0026nbsp;: une remise en cause du régime démocratique que nous connaissons en France depuis 1945. Est-ce qu\u0026#8217;on se rend compte de ce que cela signifie\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Rassemblement National propose d\u0026#8217;organiser un référendum pour changer la constitution. C\u0026#8217;est, notamment, un principe fondamental de nos constitutions qui est visé\u0026nbsp;: le principe de l\u0026#8217;égalité devant la loi. Le titre premier de la constitution de 1958 stipule par exemple que la France «\u0026nbsp;assure l\u0026#8217;égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d\u0026#8217;origine, de race ou de religion\u0026nbsp;». Cette égalité de droit est exactement ce que le RN veut supprimer. C\u0026#8217;est le fameux principe de «\u0026nbsp;préférence nationale\u0026nbsp;» rebaptisé «\u0026nbsp;priorité nationale\u0026nbsp;». Il propose que les étrangers (ou «\u0026nbsp;étrangers extra communautaires\u0026nbsp;») soient discriminés à l\u0026#8217;embauche, lors de l\u0026#8217;acquisition d\u0026#8217;un logement, pour de nombreuses prestations sociales (par exemple «\u0026nbsp;les allocations familiales seront réservées aux Français\u0026nbsp;»), au niveau juridique (la double peine) et dans l\u0026#8217;accès aux soins (suppression quasi complète de l\u0026#8217;aide médicale d’État)\u0026#8230;\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMais, dira-t-on, ce sont des étrangers. N\u0026#8217;est-il pas normal qu\u0026#8217;ils relèvent d\u0026#8217;une législation spécifique\u0026nbsp;? Cela peut être vrai de dispositions ordinaires adaptées à la situation d\u0026#8217;étranger, comme, par exemple, l\u0026#8217;exigence d\u0026#8217;un passeport. Mais cela ne l\u0026#8217;est plus lorsqu\u0026#8217;il s\u0026#8217;agit de droits fondamentaux reconnus par notre constitution et par toutes les conventions internationales. Les étrangers, aussi étrangers qu\u0026#8217;ils soient, sont des êtres humains et, à ce titre, ils doivent bénéficier des droits de l\u0026#8217;homme, dont l\u0026#8217;originalité est justement de concerner tous les êtres humains. Violer ce droit, c\u0026#8217;est basculer dans un autre type de régime, comme, par exemple, celui que nous avons connu en France dans la période de Vichy.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa multiplication des discriminations que le Rassemblement National veut inscrire dans la loi touche aux fonctions vitales des personnes visées\u0026nbsp;: la possibilité de travailler, de se loger, de se soigner\u0026#8230; Ces mesures fabriquent des sortes de sous-humains\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa suppression de l\u0026#8217;aide médicale d’État (sauf «\u0026nbsp;soins urgents\u0026nbsp;», mais vu le temps des procédures ce sera souvent trop tard) peut servir ici d\u0026#8217;exemple type de ces discriminations sans limite, et absurdes. C\u0026#8217;est une mesure qui constitue un véritable scandale moral\u0026nbsp;: laisser un malade sans soin parce qu\u0026#8217;il a une origine étrangère\u0026#8230; C\u0026#8217;est aussi une mesure stupide\u0026nbsp;: au sein de ces populations non soignées se propageront inévitablement des épidémies qui nous frapperont, nous aussi.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePrenons la mesure de ce que représentent ces mesures discriminatoires que voudrait nous imposer le parti de Marine Le Pen, elles ne représentent pas un simple changement législatif, elles nous font changer d\u0026#8217;univers.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCe mépris de l\u0026#8217;humain, cette destruction des droits de l\u0026#8217;homme, de plus, ne concerne pas que les étrangers. Une fois que le principe de l\u0026#8217;égalité des droits est abandonné, la garantie de ce droit n\u0026#8217;existe plus pour personne. Pour tous, ce qui était un droit n\u0026#8217;est plus qu\u0026#8217;une tolérance que l’État peut octroyer, ou retirer, quand il veut. L\u0026#8217;arbitraire peut frapper n\u0026#8217;importe qui. Et, effectivement, l\u0026#8217;expérience historique confirme que dans cette conjoncture, les discriminations s\u0026#8217;étendent à de nombreuses catégories\u0026nbsp;: opposants, minorités, femmes\u0026#8230; Le régime de Vichy, par exemple, discriminait les Juifs, mais aussi les tziganes, les femmes (des femmes fonctionnaires révoquée simplement parce qu\u0026#8217;elles étaient des femmes).\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNon seulement les discriminations prolifèrent mais ceux qui apportent une aide aux discriminés, aujourd\u0026#8217;hui aux sans papiers privés de droit, sont criminalisés. Le RN prévoit de les «\u0026nbsp;poursuivre\u0026nbsp;»\u0026nbsp;: «\u0026nbsp;La loi permettra de poursuivre et de condamner les personnes qui apportent une aide directe ou indirecte aux étrangers qui tentent d\u0026#8217;entrer illégalement sur le territoire et s\u0026#8217;y maintenir\u0026nbsp;». Cela fera beaucoup de Français réprimés pour leurs gestes humanitaires. Où commence l\u0026#8217;aide indirecte\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu lot de discriminations va s\u0026#8217;ajouter le lot de répressions.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003e\u003cstrong\u003eDe l\u0026#8217;arbitraire policier à la police de la pensée\u003c/strong\u003e\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa destruction de l\u0026#8217;égalité des droits, fondement essentiel de nos démocraties, n\u0026#8217;est pas la seule mesure antidémocratique prônée par le Rassemblement National, loin de là\u0026nbsp;! L’État et l\u0026#8217;administration RN ne veulent pas seulement discriminer, ils veulent aussi se doter d\u0026#8217;un sur-pouvoir face à des citoyens de moins en moins susceptibles de défendre leurs droits. Ce choix se lit très clairement dans les textes consacrés à la sécurité et la répression policière.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe RN propose notamment «\u0026nbsp;d\u0026#8217;instaurer une présomption de légitime défense pour les policiers et les gendarmes\u0026nbsp;» afin de ne «\u0026nbsp;jamais craindre\u0026nbsp;» d\u0026#8217;utiliser la force, le parti estimant qu\u0026#8217;il devrait en faire bien plus usage.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes policiers bénéficient évidemment d\u0026#8217;un droit de légitime défense, précisément défini par la loi. Mais leur octroyer une présomption générale de légitime défense a priori, indépendamment de l\u0026#8217;acte commis, ce n\u0026#8217;est plus tenir compte des cas où elle est effective, mais légitimer des actes simplement parce que ce sont des policiers qui les commettent. Et les victimes de ces actes perdent ainsi en grande partie les moyens de se défendre face à des violences arbitraires. Ce ne sont plus des bavures puisque les policiers sont, de par leur statut, en légitime défense.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSi l\u0026#8217;on ajoute à cela l\u0026#8217;aveuglement volontaire du RN face à des dérapages policiers, par exemple les délits de faciès, pourtant documentés depuis longtemps, on ne peut que conclure à l\u0026#8217;existence caractérisée de ce parti à légitimer les pouvoirs répressifs arbitraires et à priver les citoyens de moyens d\u0026#8217;y résister.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eQue reste-t-il de la démocratie s\u0026#8217;il n\u0026#8217;y a plus d\u0026#8217;égalité des droits ni, pour les citoyens, de capacité de résister aux abus et à l\u0026#8217;arbitraire du pouvoir\u0026nbsp;? Pas grand chose. Et pourtant, dans la doctrine RN ce n\u0026#8217;est qu\u0026#8217;une partie des mesures oppressives envisagées. Elle attribue, par exemple, à l’État le droit de limiter gravement un certain nombre de nos libertés fondamentales.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Rassemblement National donne au pouvoir le droit de censurer à peu près tous les moyens d\u0026#8217;expression existant dans un pays au nom de la lutte qu\u0026#8217;il veut mener contre ce qu\u0026#8217;il nomme une «\u0026nbsp;idéologie\u0026nbsp;». Contre une idéologie considérée comme néfaste, les autorités peuvent à peu près tout.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL\u0026#8217;exemple que donne le RN est celui de «\u0026nbsp;l\u0026#8217;idéologie islamiste\u0026nbsp;», propre à faire peur, mais cette peur risque de nous faire oublier les enjeux de la liberté d\u0026#8217;expression qui ne concernent évidemment pas seulement les propos islamistes.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMarine Le Pen a déposé un projet de loi qui «\u0026nbsp;prévoit l\u0026#8217;interdiction de la publication des écrits,y compris par voie électronique ou audiovisuelle ayant pour objet ou pour effet la manifestation ou la diffusion de l\u0026#8217;idéologie islamiste\u0026nbsp;». Mais l\u0026#8217;idéologie, et c\u0026#8217;est le nœud du problème, est une notion très large. Où commence l\u0026#8217;idéologie islamiste\u0026nbsp;? Est-ce que tous ceux qui sont stigmatisés, notamment par le RN, sous le terme d\u0026#8217;\u0026nbsp;«\u0026nbsp;islamo-gauchistes\u0026nbsp;» seront partout censurés\u0026nbsp;? En réalité ce pouvoir de censurer toutes les formes d\u0026#8217;expression au nom de la lutte contre une «\u0026nbsp;idéologie\u0026nbsp;» permet à l’État, de censurer tout ce qu\u0026#8217;il veut car l\u0026#8217;infraction n\u0026#8217;est pas précise, comme peut l\u0026#8217;être par exemple la diffamation définie juridiquement. Elle peut désigner toutes les idées qui déplaisent au gouvernement. Et au nom d\u0026#8217;une incrimination aussi ouverte le RN se donne le droit de censurer tous les médias, les réseaux sociaux, les maisons d\u0026#8217;édition, etc\u0026#8230;\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCette traque idéologique s\u0026#8217;étend partout, et notamment à l\u0026#8217;école. Et là encore, la lutte du pouvoir contre les «\u0026nbsp;idéologies\u0026nbsp;» ouvre à l’État un champ de possibles censures et répressions quasi infini, bien au delà de la seule «\u0026nbsp;idéologie islamiste\u0026nbsp;». Ainsi, par exemple, le RN réprouve depuis longtemps les méthodes pédagogiques actives, égalitaristes (le collège unique), ce qu\u0026#8217;il nomme «\u0026nbsp;la doctrine de l\u0026#8217;école ouverte\u0026nbsp;», etc\u0026#8230; Il qualifie tout cela d\u0026#8217;\u0026nbsp;«\u0026nbsp;idéologie délétère\u0026nbsp;», donc réprimable, ne propose aucun débat mais s\u0026#8217;apprête tout simplement de supprimer les institutions existantes, les instituts nationaux supérieurs des professeurs et de l\u0026#8217;éducation, censés la propager. De l\u0026#8217;incrimination d\u0026#8217;une idéologie qui déplaît au RN à la répression il n\u0026#8217;y a qu\u0026#8217;un pas, vite franchi.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL\u0026#8217;investissement autoritaire de l\u0026#8217;école ne s\u0026#8217;arrête pas là. Le Rassemblement National veut aussi exercer un contrôle général sur les cours assurés par les professeurs dans les classes. Soupçonnés de mal penser (c\u0026#8217;est-à-dire autrement que le RN), rien ne semble plus urgent que de les mettre sous une étroite surveillance des autorités. Les enseignants devront constamment se conformer à la «\u0026nbsp;neutralité\u0026nbsp;» officielle. «\u0026nbsp;l\u0026#8217;exigence de neutralité absolue des membres du corps enseignant\u0026nbsp;» sera partout renforcée. Sous une telle pesante tutelle, cette «\u0026nbsp;neutralité absolue\u0026nbsp;» sera déterminée par le pouvoir. Au lieu de se référer aux disciplines (par exemple l\u0026#8217;histoire telle qu\u0026#8217;elle est faite par les historiens), ce sera «\u0026nbsp;la vérité\u0026nbsp;», «\u0026nbsp;la neutralité\u0026nbsp;» de l’État qu\u0026#8217;il faudra enseigner. Et les autorités y veilleront scrupuleusement. Est prévu un «\u0026nbsp;accroissement du contrôle des corps d\u0026#8217;inspection\u0026nbsp;». Celui-ci aura notamment pour mission une systématique délation des contrevenants à cette «\u0026nbsp;neutralité\u0026nbsp;» d’État\u0026nbsp;: «\u0026nbsp;obligation de signalement des cas problématiques sous peine de sanctions à l\u0026#8217;encontre des encadrants\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous imaginons parfaitement ce que cela peut signifier car, avec un vocabulaire quasi identique des États (notamment des États américains) ont mis en œuvre ce programme. En Floride, par exemple, aujourd\u0026#8217;hui, les manuels scolaires sont expurgés de contenus scientifiques qui contreviennent aux opinions de certains groupes de pression (des évangélistes fondamentalistes opposés à l\u0026#8217;enseignement de la théorie de l\u0026#8217;évolution) et du gouverneur qui les soutient. Les professeurs sont dénoncés par certains de leurs élèves et pratiquent de plus en plus de l\u0026#8217;autocensure.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eUne forte intervention de l’État pour censurer le contenu des matières enseignées et une surveillance autoritaire des enseignants, cela produit toujours les mêmes effets\u0026nbsp;: la fabrication d\u0026#8217;une idéologie d’État, c\u0026#8217;est-à-dire, en terme orwellien, une police de la pensée.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003e\u003cstrong\u003eUne offensive contre la démocratie\u003c/strong\u003e\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Rassemblement National prétend défendre l\u0026#8217;identité de la France mais l\u0026#8217;essentiel du programme qu\u0026#8217;il s\u0026#8217;apprête à appliquer vise à détruire ce qui constitue la singularité de la France depuis des siècles. La présence de personnes à la peau foncée dans le pays ne change pas fondamentalement l\u0026#8217;identité de la France. Ce qui la détruirait ce serait de faire du «\u0026nbsp;pays des droits de l\u0026#8217;homme\u0026nbsp;» dont la devise est «\u0026nbsp;liberté, égalité, fraternité\u0026nbsp;», une société qui rejette l\u0026#8217;égalité des droits et discrimine des populations entières, qui maltraite des groupes transformés en bouc émissaire, qui fait régner un pouvoir arbitraire, qui prive les citoyens de leurs libertés fondamentales, qui impose une idéologie d’État\u0026#8230;\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eOr tout cela se trouve dans les textes programmatiques RN.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCe n\u0026#8217;est pas l\u0026#8217;identité de la France même si cela a existé à certaines périodes de l\u0026#8217;histoire de France comme la période de Vichy. Ce furent quelques épisodes, particulièrement sombres.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCette ombre plane aujourd\u0026#8217;hui sur toutes les prises de position RN\u0026nbsp;. Partout est attisée la haine et le rejet de ceux qui sont perçus comme différents. L\u0026#8217;hostilité envers les homosexuels et tous les déviants des normes hétérosexuelles dominantes n\u0026#8217;a jamais cessé. Camille Froidevaux-Metterie nous le rappelle dans un article publié dans le journal Le Monde le 14 juin \u0026nbsp;\u003cem\u003evoter RN pour les femmes c\u0026#8217;est braquer une arme contre soi\u003c/em\u003e\u0026nbsp;\u0026nbsp;: les députés européens RN ont voté\u0026nbsp;«\u0026nbsp;contre la condamnation des discours de haine envers les personnes LGBTQIA+ en 2019 et contre le fait de déclarer l\u0026#8217;Europe zone de liberté pour ces mêmes personnes en 2021\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa philosophe rappelle aussi que l\u0026#8217;opposition aux droits des femmes est toujours vivace au sein de ce parti, malgré les fréquents clins d’œil de Marine Le Pen à ses électrices. Il suffit, là aussi, d\u0026#8217;étudier les votes des députés RN au parlement européen pour se rendre compte qu\u0026#8217;ils sont systématiquement défavorables aux droits des femmes (voir le rappel précis de tous ces votes dans l\u0026#8217;article de Camille Froidevaux-Metterie).\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEnfin, la haine est attisée, encore plus, de façon obsessionnelle, contre un groupe mal défini mais que tout le monde reconnaît. Il est question d\u0026#8217;\u0026nbsp;«\u0026nbsp;immigrés\u0026nbsp;», bien que souvent ils ne le soient plus depuis des générations\u0026nbsp;; ou d\u0026#8217;\u0026nbsp;»étrangers\u0026nbsp;» ou «\u0026nbsp;étrangers extra-européens\u0026nbsp;», mais on se garde généralement de désigner à la vindicte publique les Ukrainiens, chrétiens à la peau trop blanche. Qui désigne-t-on donc ainsi\u0026nbsp;? Les illustrations du livret programmatique consacré à «\u0026nbsp;l\u0026#8217;immigration\u0026nbsp;» apportent une réponse, on y voit toujours des «\u0026nbsp;Noirs\u0026nbsp;» et des «\u0026nbsp;Arabes\u0026nbsp;» (peut-être aussi quelques Roms).\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDe thématiques en thématiques, les méfaits de ces populations aisément reconnaissables, à défaut d\u0026#8217;être bien définies, leurs crimes, leurs mœurs arriérées, et même les privilèges dont ils bénéficieraient dans la société française, se succèdent sans fin. Ainsi que les discriminations, les exclusions, les mesures toujours plus dures qu\u0026#8217;on souhaite ardemment leur imposer\u0026nbsp;: toujours plus attentatoires aux droits humains les plus élémentaires. On peut parler d\u0026#8217;obsession ethnique. Toute personne familière des discours d\u0026#8217;extrême droite des années 30 ou de la période de Vichy y trouvera des résonances. Or cette obsession xénophobe qui a si souvent joué un rôle majeur dans la destruction des démocraties, est partout dans les discours et les actes du RN et constitue le principal fondement de sa doctrine , encore aujourd\u0026#8217;hui.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePour s\u0026#8217;en convaincre lisons un livret programmatique qui semble complètement éloigné de ces questions d\u0026#8217;immigration et d\u0026#8217;incrimination des étrangers, celui consacré à «\u0026nbsp;l\u0026#8217;écologie\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous allons de surprise en surprise. D\u0026#8217;abord ce discours écologique est avant tout un discours anti-écologtique, dénonçant «\u0026nbsp;l\u0026#8217;écologie punitive\u0026nbsp;» à longueur de pages, dissuadant les Français de changer leur mode de vie, s\u0026#8217;opposant aux mesures, pourtant souvent très limitées, prises par diverses instances nationales ou internationales pour lutter contre le réchauffement climatique. Mais, vis-à-vis des étrangers, le ton change, la situation climatique exigerait qu\u0026#8217;on restreigne leur nombre et leurs droits et qu\u0026#8217;on réagisse vivement. Une des principales mesures «\u0026nbsp;écologiques\u0026nbsp;» proposées par le RN est la fermeture des frontières et l\u0026#8217;organisation de la préférence nationale non seulement pour les produits français ou les entreprises françaises, mais aussi pour\u0026nbsp;«\u0026nbsp;l\u0026#8217;emploi des Français\u0026nbsp;». On croyait parler écologie, on retourne à l\u0026#8217;obsession ethnique, aux exclusions, aux discriminations\u0026#8230; à cette identité des pages douloureuses de notre histoire.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Rassemblement national a appris à utiliser un langage policé, respectable, à se référer à la république, à la démocratie, et même aux droits de l\u0026#8217;homme, mais derrière ce vernis, c\u0026#8217;est une véritable machine de guerre antidémocratique que révèle la lecture de son programme. Même si nous ne connaissions pas les accointances de Marine Le Pen avec Poutine ou Victor Orban ce programme suffit pour découvrir ses penchants autoritaires\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans la confusion générale, la promotion de mesures inspirées par le discours RN (30 lois successives restreignant les droits des étrangers et, dernièrement, l\u0026#8217;introduction de la préférence nationale dans une loi sur l\u0026#8217;immigration), nous avons perdu la capacité de percevoir la gravité destructrice de ces mises en cause radicales de nos principes et de nos droits. Or ce que nous découvrons à la lecture de ce programme RN ce ne sont pas seulement les réalités catastrophiques que recouvrent ces logiques mais tout un ensemble de mesures qui nous font basculer dans un autre régime, tel que nous n\u0026#8217;en avons pas connu en France métropolitaine depuis la Libération. Ce n\u0026#8217;est plus une évolution, même vers du pire, c\u0026#8217;est un saut dans l\u0026#8217;inconnu.\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDY5NzA="}}},{"id":"cG9zdDoyMzUy","title":"Des acteurs de la société civique questionnent leur place « en Politique » !","uri":"/2024/04/01/des-acteurs-de-la-societe-civique-questionnent-leur-place-en-politique/","date":"2024-04-01T13:03:40","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"des-acteurs-de-la-societe-civique-questionnent-leur-place-en-politique","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"894\" height=\"894\" data-attachment-id=\"2356\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2024/04/01/des-acteurs-de-la-societe-civique-questionnent-leur-place-en-politique/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?fit=894%2C894\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"894,894\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;1\u0026quot;}\" data-image-title=\"bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?fit=300%2C300\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?fit=894%2C894\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=894%2C894\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-2356\" srcset=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?w=894\u0026amp;ssl=1 894w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=300%2C300\u0026amp;ssl=1 300w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=150%2C150\u0026amp;ssl=1 150w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=768%2C768\u0026amp;ssl=1 768w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=800%2C800\u0026amp;ssl=1 800w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=600%2C600\u0026amp;ssl=1 600w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=400%2C400\u0026amp;ssl=1 400w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/04/bridge_illustration_by_icondesire_d8wh58q-pre.jpg?resize=200%2C200\u0026amp;ssl=1 200w\" sizes=\"auto, (max-width: 894px) 100vw, 894px\" /\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDerrière ce titre destiné à attirer votre attention, il y a une question qui traverse l’ensemble des organisations de la société civique\u0026nbsp;: Quelle influence avons-nous réellement dans les orientations politiques de nos institutions\u0026nbsp;et comment pouvons nous inscrire dans la durée des expériences nombreuses et utiles qui peuvent être diffusées, et faire levier\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eJusqu’à maintenant, la posture la plus courante a été le plaidoyer. Terme issu des ONG, il est diffusé largement dans le champ des organisations aujourd’hui et il regroupe toutes les formes d’influence sur les pouvoirs publics, du plus discret auprès des cabinets ministériels ou au Parlement au plus visible dans l’espace médiatique ou dans l’espace public. Aujourd’hui, la position du gouvernement est claire\u0026nbsp;: il ne reconnaît pas les corps intermédiaires dans leur capacité de coconstruire des politiques publiques ou d’en être à l’initiative. Les éléments de langage de nombreux élus et responsables expriment souvent l’inverse et c’est, en ce sens, une instrumentalisation qui ne trompe plus personne mais qui accentue l’épuisement et la défiance de nombreux acteurs dont les nouvelles générations.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu sein du Collectif de la transition citoyenne\u003ca href=\"#sdfootnote1sym\" id=\"sdfootnote1anc\"\u003e\u003csup\u003e1\u003c/sup\u003e\u003c/a\u003e (CTC), qui rassemble 33 organisations, ce constat est partagé et la question a été posée à l’occasion d’une grande journée intitulée\u0026nbsp;: Quelle stratégie des mouvements de la société civile pour porter politiquement une société juste et écologique ?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003e\u003cstrong\u003eLe CTC, c’est quoi\u0026nbsp;?\u003c/strong\u003e\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe Collectif pour une transition citoyenne (CTC) est un réseau de 33 organisations engagées pour une société plus écologique, sociale et démocratique, réunies autour d’un objectif : renforcer la transition citoyenne et promouvoir ses alternatives. Le CTC encourage les synergies entre acteurs afin d\u0026#8217;engager une transition systémique vers une société plus juste et durable. Pour cela, il soutient l\u0026#8217;engagement citoyen et l\u0026#8217;action collective à travers des projets de sensibilisation (Fête des Possibles), de plaidoyer citoyen auprès des élu·es locaux et nationaux (Pacte pour la Transition Municipale, Pacte pour la Transition Législative) et de convergence locale (Lieux de la Transition). Le CTC constitue également un espace d\u0026#8217;échange entre organisations membres pour se renforcer et de réflexion pour penser et diffuser les alternatives citoyennes auprès des institutions et du grand public.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est aujourd’hui le plus grand réseau associatif qui rassemble les plus grands acteurs de la transition et sous toutes ses formes (de la forme de militance la plus jeune et activiste à des acteurs plus institutionnels et en restant attentif à une dimension inter-générationnelle). C’est pourquoi, au sein de l’Archipel des Confluences, nous avons souhaité investir cet espace pour le consolider et renforcer sa mission d’animation des relations entre réseaux nationaux mais aussi leur déclinaison locale. C’est en ce sens que le projet Transiscope s’est rapproché du CTC.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003e\u003cstrong\u003eRetours sur la journée du 14 mars\u003c/strong\u003e\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNos échanges depuis l’université d’Utopia résonne avec beaucoup d’acteurs sur leur place et leur rôle dans les prochaines années et notamment dans la perspective de 2026 et 2027. Le plaidoyer devenant de plus en plus compliqué, c’est le moment de questionner ses modes de faire et sa stratégie. C\u0026#8217;était tout l\u0026#8217;enjeu de la journée du 14 mars dernier.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSon objet a été posé dans le titre de la journée\u0026nbsp;: Quelle stratégie des mouvements de la société civile pour porter politiquement une société juste et écologique ?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn invitant de nombreux acteurs, membres du CTC mais allant aussi bien au-delà, avec notamment le Pacte pour la Transition, Alternatives Territoriales, la Primaire Populaire, Fréquence Commune, Pacte du Pouvoir de Vivre, Tous Élus, Parties Prenantes, Démocratiser la Politique !, We Are Multitudes, On est Prêt, Terres de Luttes, Labo de l\u0026#8217;ESS, Démocratie Ouverte, Vox Public, L.A. Coalition, Changer De Cap, Attac, Collectif Nourrir, Le bruit qui court, Mouvement Utopia, Colibris, Mouvement pour une Économie Solidaire, Réseau Action Climat, Enercoop, et bien d\u0026#8217;autres\u0026#8230;cette journée devenait ainsi un des rendez-vous que nous avions repéré le 27 janvier dernier comme une date importante de «\u0026nbsp;rebonds\u0026nbsp;» sur laquelle nous avions investi de l’espoir pour une mobilisation politique plus consciente et en lien avec d’autres mouvements.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn effet, pour l’Archipel des confluences dans lequel l’Eccap est investie, elle s’inscrit dans une série de rendez-vous en 2024 qui pourrait dessiner ce que pourrait être une implication de la société civique dans les prochaines années sur les questions de coopérations pour renforcer nos alliances avec d’autres et principalement au niveau des territoires et questionner notre rôle en politique et non, dans la politique. Cette nuance doit clarifier le fait que nos organisations ne souhaitent pas s’engager en remplaçant les partis politiques durant les échéances électorales mais questionner notre place dans la stratégie et l’organisation d’un projet politique, de sa construction et de la mobilisation en appui d’une coalition de partis. Cette journée a permis d’avancer mais n’a pas pu déboucher sur des engagements et des prochains pas concrets.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est une étape qui a été riche d’interactions et de contributions.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe matin, des retours d’expériences ont pu être partagés avec le témoignage de La Primaire populaire puis autour de 3 tables rondes\u0026nbsp;:\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003col class=\"wp-block-list\"\u003e\n\u003cli\u003eDialogue avec les élus et crise de la démocratie\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eParité et inclusion\u0026nbsp;: quel entre-soi dans nos organisations ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eEnjeux de mobilisation et impacts de nos récits.\u003c/li\u003e\n\u003c/ol\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eChaque débat a permis d’aborder des sujets divers et le compte rendu sera bientôt diffusé. Kevin Vacher a pu ainsi présenter le travail de recherche-action qu’il mène actuellement avec Démocratiser la politique sur les enjeux d’inclusion et de diversité. Il reste encore des freins à la représentation des quartiers populaires dans les partis mais aussi parmi les acteurs de la société civique.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’après-midi, nous nous sommes retrouvés en atelier afin de creuser 6 sujets en atelier «\u0026nbsp;en même temps\u0026nbsp;»\u0026nbsp;:\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003col class=\"wp-block-list\"\u003e\n\u003cli\u003eComment faire gagner nos idées : quel positionnement de notre écosystème par rapport aux temps forts électoraux, aux partis, à la prise de pouvoir ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eQuelle parité sociale et inclusivité dans nos organisations et dans nos actions ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eComment organiser et faire vivre une démocratie permanente ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eFace à l\u0026#8217;extrême droite et la montée des discours réactionnaires : quel positionnement, quels récits, quelle stratégie ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eLes réseaux d\u0026#8217;organisations et leur rôle dans le plaidoyer institutionnel : combien, pourquoi, pour qui ?\u003c/li\u003e\n\n\n\n\u003cli\u003eComment agir dans un contexte de criminalisation et d\u0026#8217;attaques contre le mouvement associatif et militant ?\u003c/li\u003e\n\u003c/ol\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSur l’atelier pour une démocratie permanente, nous avons pu partager de nombreuses expériences mais aussi des désaccords. Le plus important a été sur la nature de notre démocratie\u0026nbsp;: doit-elle rester représentative et institutionnelle car «\u0026nbsp;les gens ne veulent pas participer\u0026nbsp;» ou bien les formes de leur contribution doivent-elles être revues\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl y a là une alerte sur l’amorce d’un fatalisme voir d’un cynisme. Et c’est ce qui m’a le plus marqué au-delà des formes d’animation qui ont fait la part belle aux méthodes et techniques en ayant bien trop d’ambition sur le nombre des thématiques et d’intervenants. Ce fut riche mais les interactions moindres sauf bien sûr l’après-midi en atelier.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMais de ces échanges, il est resté de nombreuses contributions de plus de 70 personnes présentes mais cela n’a pu se terminer par une synthèse et une restitution afin de dégager des prochains pas. C’est pourquoi, les prochains rendez vous seront importants pour poursuivre la dynamique de rebonds, le suivant s\u0026#8217;est tenu les 29 et 30 mars à Marseille autour du Transiscope et de la nécessité de le développer pour être au service de ces alliances.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePierre-Alain CARDONA\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#sdfootnote1anc\" id=\"sdfootnote1sym\"\u003e1\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://transition-citoyenne.org/\"\u003ehttps://transition-citoyenne.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoyMjkz","title":"Culture institutionnelle et culture activiste, des retours d’expériences pour imaginer de nouvelles alliances ?","uri":"/2024/02/15/culture-institutionnelle-et-culture-activiste-des-retours-dexperiences-pour-imaginer-de-nouvelles-alliances/","date":"2024-02-15T10:51:34","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"culture-institutionnelle-et-culture-activiste-des-retours-dexperiences-pour-imaginer-de-nouvelles-alliances","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"474\" height=\"316\" data-attachment-id=\"2279\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2024/02/02/des-confluences-en-mouvement-catalyser-vers-des-mesures-basculantes/archipel/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?fit=474%2C316\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"474,316\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;}\" data-image-title=\"archipel\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?fit=300%2C200\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?fit=474%2C316\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?resize=474%2C316\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-2279\" srcset=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?w=474\u0026amp;ssl=1 474w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/archipel.webp?resize=300%2C200\u0026amp;ssl=1 300w\" sizes=\"auto, (max-width: 474px) 100vw, 474px\" /\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLors de la journée de l’archipel des Confluences le 27 janvier dernier, nous avons pu confronter des cultures de mobilisation et de transformation sociale différentes.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eD’un côté, une approche plus institutionnelle, issue des collectivités, à partir de savoirs techniques portés par des élus ou des agents, c’est la Fabrique des Transitions\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e et d’autres réseaux comme l’UNADEL\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e ou l’IRDSU\u003ca href=\"#_ftn3\" id=\"_ftnref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e. Ces deux derniers réseaux mobilisent ensemble de nombreux professionnels dans le Carrefour des métiers, des métiers de l’ingénierie territoriale, si utile aujourd’hui pour appuyer les initiatives de transition.\u003ca href=\"#_ftn4\" id=\"_ftnref4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDe l’autre, une approche activiste, souvent plus jeune, plus «\u0026nbsp;agile\u0026nbsp;» et utilisant tous les codes des mobilisations, gestion de base de données et organisation structurée tout en maîtrisant les enjeux institutionnels pour créer des stratégies et faire levier.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCette approche activiste prend différentes formes. De la plus «\u0026nbsp;efficace et ciblée\u0026nbsp;» du collectif Riposte alimentaire, anciennement Dernière rénovation\u003ca href=\"#_ftn5\" id=\"_ftnref5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e, à celle ancrée sur un parcours inspirant\u0026nbsp;comme Camille Etienne par exemple\u003ca href=\"#_ftn6\" id=\"_ftnref6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e, ou alors croisant avec la sphère électorale avec l’équipe de La Primaire populaire en 2021-2022. Benjamin Ball\u003ca href=\"#_ftn7\" id=\"_ftnref7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e est l’un des pionniers et il contribue aujourd’hui aux dynamiques de confluences pour tisser des liens entre ces cultures militantes et les croiser enfin\u0026nbsp;! Sa prochaine initiative est l’appel à des marches de l’alimentation le 16 octobre 2024.\u003ca href=\"#_ftn8\" id=\"_ftnref8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl y a un enjeu de stratégie qui vont traverser toutes nos rencontres durant cette année 2024. Nos retours d’expériences, les «\u0026nbsp;retex\u0026nbsp;» comme beaucoup les appellent dorénavant, deviennent des réflexes et c’est une très bonne chose. C’est pourquoi, lors de la rencontre du 27 janvier à Paris dans les locaux de la Fondation pour le progrès de l’Homme, nous avions invité Mathilde Imer et Floraine Jullian, issues de la Primaire populaire, et dans un autre domaine, plus institutionnel, Jean-François Caron, initiateur de la Fabrique des transitions. Leur présentation a été riche et des perspectives concrètes ont pu se dessiner.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003eUn Retex de la Primaire populaire pour de nouvelles victoires populaires ?\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eFloraine Jullian, issue du mouvement Coexister, a animé la dernière étape de la Primaire populaire et est devenue depuis l’une des initiatrices de leur nécessaire retour d’expérience\u003ca href=\"#_ftn9\" id=\"_ftnref9\"\u003e[9]\u003c/a\u003e. Ce mouvement a mobilisé en janvier 2022 plus de 500 000 personnes pour choisir un candidat aux élections présidentielles d’avril 2022. Le choix de Christine Taubira puis leur soutien à Jean-Luc Mélenchon, a provoqué beaucoup de réactions. Avec courage et persévérance, ils ont pris le temps de l’analyse et du partage de ces expériences, 19000 personnes y ont contribué, 3 séminaires mobilisant le cœur des organisateurs de 20 à 40 personnes (sources, salariés, volontaires) et bientôt un livre paraîtra pour donner envie à d’autres de reprendre le flambeau. Un appel pour sa publication sera bientôt diffusé.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa grande lucidité de cette équipe a résonné avec notre propre intention\u0026nbsp;: il est indispensable que nos expériences, et nos échecs, ne renforcent pas notre impuissance mais bien une étape pour questionner notre capacité de faire autrement alliance, dynamique, coalition, mouvement, bascule\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003eUn labo des partis pour imaginer d’autres formes ?\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMathilde Imer, à l’initiative de la Primaire populaire avec un collectif de jeunes activistes issus d’un premier mouvement «\u0026nbsp;La rencontre des justices\u0026nbsp;», est investie aujourd’hui dans un projet appelé «\u0026nbsp;le labo des partis\u0026nbsp;»\u003ca href=\"#_ftn10\" id=\"_ftnref10\"\u003e[10]\u003c/a\u003e. Se présentant comme «\u0026nbsp;un centre d’étude et de transformation des partis politiques\u0026nbsp;», elle contribue à une étude dont l’objectif est de publier au printemps 2024, plusieurs modèles du «\u0026nbsp;parti du futur\u0026nbsp;». Cette expérience de recherche-action mixant savoirs citoyens et militants, savoirs techniques et académiques, doit contribuer à éclairer un des points aveugles de notre démocratie\u0026nbsp;: comment les partis peuvent imaginer un fonctionnement permettant de renouer des relations respectueuses avec les acteurs de la société civique.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl y a urgence en effet, dans un champ des partis, de plus en plus étroit, de passer du «\u0026nbsp;je t’aime moi, moi non plus\u0026nbsp;» ou du «\u0026nbsp;fais-moi mal, Johnny, Johnny, fais-moi mal\u0026nbsp;» à un rapport consentant et conscient, équilibré et respectueux, où la domination des mâles alpha doit laisser place à de réels espace de délibération et de coproduction de la transformation sociale.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eQue chaque acteur, chacun à la place qu’il trouve utile et opportun, contribue à la transformation politique de la société, du local, au planétaire, qu’il soit élu, technicien, salarié ou bénévole, jeunes ou vieux, associatifs et retraités, mais aussi «\u0026nbsp;blanc\u0026nbsp;» ou «\u0026nbsp;racisé\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003eFaire mouvement, c’est savoir se dépasser et faire alliance ?\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSouvent, la nécessité de faire alliance est partagée mais les actes et les postures ne le sont pas encore totalement, car la conscience est souvent de façade.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl y a une nécessité que tous ces acteurs, autant de la société civique, activistes ou plus institutionnels, que les responsables des appareils politiques se questionnent et produisent un autre imaginaire institutionnel. C’est un des enjeux du travail aujourd’hui de Mathilde Imer au sein du Labo des partis, et leur travail peut nourrir les prochaines étapes d’une stratégie nécessairement coconstruites pour «\u0026nbsp;faire gagner la justice sociale environnementale et la démocratie\u0026nbsp;», objectif partagé.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est aussi la volonté de Jean-François Caron quand il a créé la Fabrique des transitions suite à son expérience de maire de Loos-en-Gohelle.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes fondamentaux de la Fabrique sont de 3 ordres\u0026nbsp;: une entrée par les territoires, une entrée par le désir de faire ensemble, et une posture de leadership de service en appui à un processus qui doit nous dépasser toutes et tous. Ils ont analysé les «\u0026nbsp;4 fantastiques\u0026nbsp;» de la Transition des territoires\u0026nbsp;comme 4 acteurs qui font levier\u0026nbsp;: Les élus, les agents des collectivités, les acteurs de terrain et les services déconcentrés de l’Etat.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLeur objet commun est de transformer le cadre de pensée des politiques publiques locales à partir de leur impensé et de les mettre en travail avec de l’idéation et du design de services. Mais cette approche nécessairement «\u0026nbsp;auto-centrée\u0026nbsp;» sur les enjeux institutionnels rencontre aujourd’hui l’enjeu d’une alliance bien plus large avec des acteurs plus activistes, plus jeunes notamment sur ces questions.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLors de cette rencontre des Confluences, nous avons pu réaliser l’une de nos premières ambitions, créer des liens et des ponts entre ces réseaux. Ainsi Jean-Baptiste du Collectif des associations citoyennes\u003ca href=\"#_ftn11\" id=\"_ftnref11\"\u003e[11]\u003c/a\u003e a proposé à la Fabrique des Transitions de rejoindre l’Observatoire des libertés associatives et la Coalition\u003ca href=\"#_ftn12\" id=\"_ftnref12\"\u003e[12]\u003c/a\u003e car la place des institutions locales est primordiale dans l’appui aux associations.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eJ’ai pu évoquer l’enjeu de leur présence lors de la prochaine réunion organisée par le Collectif pour la Transition citoyenne le 14 mars prochain sur les questions d’animation de l’espace public et politique par les acteurs d’une société civique qui s’autoriseraient enfin à faire de la «\u0026nbsp;Politique\u0026nbsp;» ou pas\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch2 class=\"wp-block-heading\"\u003eDes 4 Fantastiques au 5\u003csup\u003eème\u003c/sup\u003e élément.\u003c/h2\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMême si ces références cinématographiques ne sont pas d’aujourd’hui et ancrent nos générations dans une époque, j’ai pu partager à Jean-François Caron la nécessité d’imaginer comment mobiliser un Tiers Espace associant les 4 fantastiques au 5\u003csup\u003eème\u003c/sup\u003e élément. Ce 5\u003csup\u003eème\u003c/sup\u003e élément incarne «\u0026nbsp;le peuple\u0026nbsp;», celles et ceux pour qui toutes ces politiques publiques sont pensées et produites, c’est un électorat pour certains, des usagers, bénéficiaires, publics pour d’autres, ce sont nos voisins, les petits et les précaires comme évoqués par un intervenant depuis les Comores en visio. Il nous a rappelés aussi qu’ils étaient présents dans les quartiers populaires, urbains et ruraux, mais aussi dans les territoires d’outre-mer.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’enjeu est donc bien là aussi, faire mouvement c’est aussi mobiliser le plus grand nombre. Cela ne se fera pas en un jour, en un point de bascule, mais dans un processus qui doit être bien rythmé, bien articulé, mais en situation de toucher au-delà de nos cercles.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous avons besoin de consolider notre cartographie des tisserands, celles et ceux qui font ces liens nécessaires\u0026nbsp;; notre agenda «\u0026nbsp;politique\u0026nbsp;» partagé pour ouvrir et animer ces espaces publics qui nous manquent tant et catalyser ces liens, et initier un appel à contributions le plus large possible pour initier un mouvement qui puisse dessiner ensemble un avenir en communs\u003ca href=\"#_ftn13\" id=\"_ftnref13\"\u003e[13]\u003c/a\u003e. En ce sens, la rencontre des Confluences du 27 janvier a été un point d’étape utile. Vous pouvez y \u003ca href=\"https://share.mindmanager.com/#publish/LYeL66KaO7j7krwV1Bd45UU3ujoHvFObqxTCw0sq\" data-type=\"link\" data-id=\"https://share.mindmanager.com/#publish/LYeL66KaO7j7krwV1Bd45UU3ujoHvFObqxTCw0sq\" target=\"_blank\" rel=\"noreferrer noopener\"\u003eretrouver ma prise de note en format heuristique\u003c/a\u003e\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://fabriquedestransitions.net/index_fr.html\"\u003ehttps://fabriquedestransitions.net/index_fr.html\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://unadel.org/\"\u003ehttps://unadel.org/\u003c/a\u003e \u0026#8211; Depuis 30 ans l’unadel rassemble et met en réseau les personnes, les collectivités et les organisations qui, dans les territoires, pays, communes et intercommunalités, œuvrent à la construction d’un “autre” développement local, plus ouvert, plus respectueux de l’humain et de la planète\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref3\" id=\"_ftn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"http://www.irdsu.net/\"\u003ehttp://www.irdsu.net/\u003c/a\u003e \u0026#8211; Inter-Réseaux des professionnels du Développement Social et Urbain, le réseau des professionnels de la politique de la ville\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref4\" id=\"_ftn4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://unadel.org/actions-chantiers/le-carrefour-des-metiers-du-developpement-territorial/\"\u003ehttps://unadel.org/actions-chantiers/le-carrefour-des-metiers-du-developpement-territorial/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref5\" id=\"_ftn5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.nouvelobs.com/ecologie/20240128.OBS83817/huit-choses-a-savoir-sur-riposte-alimentaire-le-collectif-ecolo-qui-a-asperge-la-joconde.html\"\u003ehttps://www.nouvelobs.com/ecologie/20240128.OBS83817/huit-choses-a-savoir-sur-riposte-alimentaire-le-collectif-ecolo-qui-a-asperge-la-joconde.html\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref6\" id=\"_ftn6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.linkedin.com/posts/camille-etienne-activiste-climatique_apr%C3%A8s-tant-de-rebondissements-le-parlement-activity-7161641522575171584-pF2F/?originalSubdomain=fr\"\u003ehttps://www.linkedin.com/posts/camille-etienne-activiste-climatique_apr%C3%A8s-tant-de-rebondissements-le-parlement-activity-7161641522575171584-pF2F/?originalSubdomain=fr\u003c/a\u003e – un exemple de sa dernière mobilisation entre mobilisation populaire massive et une stratégie institutionnelle contre les lobbys à Bruxelles.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref7\" id=\"_ftn7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes\"\u003ehttps://www.streetpress.com/sujet/1448648139-benjamin-ball-militant-jedi-indignes\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref8\" id=\"_ftn8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.bioconsomacteurs.org/agir/se-mobiliser/vers-des-marches-de-l-alimentation-le-16-octobre-2024\"\u003ehttps://www.bioconsomacteurs.org/agir/se-mobiliser/vers-des-marches-de-l-alimentation-le-16-octobre-2024\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref9\" id=\"_ftn9\"\u003e[9]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.primairepopulaire.fr/\"\u003ehttps://www.primairepopulaire.fr/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref10\" id=\"_ftn10\"\u003e[10]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.lelabodespartis.fr/\"\u003ehttps://www.lelabodespartis.fr/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref11\" id=\"_ftn11\"\u003e[11]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.associations-citoyennes.net/\"\u003ehttps://www.associations-citoyennes.net/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref12\" id=\"_ftn12\"\u003e[12]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.lacoalition.fr/\"\u003ehttps://www.lacoalition.fr/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref13\" id=\"_ftn13\"\u003e[13]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?PirogueRefaireSocieteDocs\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?PirogueRefaireSocieteDocs\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoyMjY1","title":"Des confluences en mouvement, catalyser vers des mesures basculantes 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La journée a rassemblé plus d\u0026#8217;une cinquantaine de personnes autant en visio qu\u0026#8217;en présentiel.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eElle a commencé par un moment en petit groupe de 4 afin que nous prenions le temps de l\u0026#8217;accueil et de l’interconnaissance. En effet, nous voulions ne pas lancer un tour de table qui aurait pris la matinée tout en restant attentif à la qualité de l’accueil. Accueillir est une marque de respect pour les personnes que l\u0026#8217;on invite.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAfin de poursuivre dans cette même posture accueillante, une partie de l\u0026#8217;équipe qui anime l\u0026#8217;archipel des confluences depuis un peu plus d\u0026#8217;un an a présenté l\u0026#8217;intention que nous portions à plusieurs voix démontrant ainsi la diversité de nos parcours mais aussi la lucidité sur nos ambitions. \u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch3 class=\"wp-block-heading\"\u003eUn projet mégalodeste : comment construire une campagne qui dit Non au défaitisme ?\u003c/h3\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eA partir du texte d\u0026#8217;Edgar Morin en préface du dernier \u003cem\u003eManifeste d\u0026#8217;Utopia\u003c/em\u003e et de son titre, \u003cem\u003eRésister et créer\u003c/em\u003e, nous pouvons être dans une ambivalence. Doit-on résister puis créer ou créer puis résister ?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eA l\u0026#8217;Horizon de 2026 et 2027, nous rencontrons deux postures, de nombreuses personnes se préparent déjà à la victoire d\u0026#8217;une coalition droite-extrême droite et à mener une résistance. D\u0026#8217;autres affirment que cette période historique peut nous donner l\u0026#8217;occasion de créer une nouvelle forme de mobilisation qui questionne les rôles et les places des acteurs de la démocratie.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu sein de l\u0026#8217;Archipel, nous avons choisi de se donner les moyens d\u0026#8217;explorer ses formes, et les réseaux qui existent et foisonnent en France dans les marges de notre démocratie malade. Après l\u0026#8217;exploration, il y a la nécessité de relier, de tisser, ce sont les tisserands que nous repérons et sont nombreux mais souvent isolés dans leur territoire ou leur silo thématique. Isolés car ne mobilisons pas suffisamment leurs réseaux dans la nécessité de ces relations. C\u0026#8217;est pourquoi, en 2024, au sein des confluences, nous nous fixons une priorité : explorer, tisser mais surtout catalyser\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e, «\u0026nbsp;c\u0026#8217;est-à-dire contribuer à accélérer des évolutions qui nous paraissent positives ou à réorienter d’autres qui nous paraissent insuffisantes ou moins souhaitables\u0026nbsp;» En effet, la posture du catalyseur, permet de repérer les conditions de faire levier de transformation. Cette dimension plus stratégique a été l\u0026#8217;objet de nos échanges durant cette journée.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch3 class=\"wp-block-heading\"\u003eRendre visible nos prochains rendez-vous ne suffit pas\u003c/h3\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLors du travail par petits groupes, deux dimensions se sont dégagées.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa première autour d\u0026#8217;Alain Caillé et d\u0026#8217;Antoine Valabrègue, ce groupe a proposé de lancer un grand mouvement de mobilisation citoyenne. Leur ambition est de reconstruire un projet de société avec les citoyens\u003ca\u003e.\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa seconde a été de consolider la dynamique de tissage en repérant des événements durant l’année 2024 qui permettent des rencontres. Et la place des tisserands, durant ces rencontres, doit permettre les liens et les rebonds entre ces différentes.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eComment articuler ces deux dimensions\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe premier atelier veut aller vite. Ils ont proposé un plan d\u0026#8217;actions en plusieurs étapes. En février\u0026nbsp;: formaliser et rédiger le projet sur la base d\u0026#8217;un appel à contribution citoyenne puis contacter des réseaux. En mars, mobiliser des personnalités publiques qui soutiennent la démarche et constituer une équipe opérationnelle avec un réseau de soutien. Au second trimestre, créer un site web et développer des contacts internationaux.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eQuels sont les moyens d\u0026#8217;animation de cette initiative\u0026nbsp;? Alain Caillé le premier a évoqué la nécessité d\u0026#8217;avoir 2 à 3 personnes qui \u0026#8220;en font leur affaire\u0026#8221;. L\u0026#8217;appel est lancé et la question des moyens est un des premiers sujets pour les prochaines rencontres. Cette proposition a une dimension plus opérationnelle et met en mouvement une dynamique. Le seul fait d’inscrire des dates sur un calendrier ne fait pas récit, ni ne précise quels sont nos communs.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe chemin peut se dessiner mais pour mobiliser, il faut donner quelques signaux plus clairs d’un projet politique de transformation. C’est sur ce point que cette proposition s’articule avec nécessité avec la stratégie initiale des confluences autour des explorateurs, tisserands et catalyseurs.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est en ce sens que la première dimension du «\u0026nbsp;mouvement\u0026nbsp;» peut s’articuler avec la seconde dimension de la reliance et de la catalyse. L’un peut vite s’épuiser et s’isoler quand l’autre peut relier sans catalyser, sans transformer, sans mettre en mouvement.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003ch3 class=\"wp-block-heading\"\u003eDes enjeux communs et la nécessité de mobiliser toutes les énergies sur des mesures basculantes ?\u003c/h3\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAinsi, nous pourrions imaginer que cette articulation entre la dynamique des tisserands et l’ambition de mobiliser le plus grand nombre passe par des mesures basculantes. Est-ce que le fait de mettre en débat ces mesures sont susceptibles de mobiliser et de catalyser des dynamiques locales et nationales. La condition serait qu’elles soient en nombre très réduites afin d’éviter des «\u0026nbsp;listes à la Prévert\u0026nbsp;» et très ambitieuses tout en étant iconoclastes.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe prochain rendez-vous est fixé le 14 mars pour une rencontre du Collectif de la transition citoyenne. Le thème est un rebond à notre rencontre, il porte sur la place des citoyen·nes et des organisations de la société civile dans les temps forts électoraux. A cette occasion, nous attendons des dizaines de participants, investis dans des actions locales et réseaux nationaux, une majorité questionne la nécessité de retrouver une autre place dans notre démocratie. Le plaidoyer ne suffit plus. Quelles formes sont à inventer pour que notre démocratie puisse vivre sur d’autres rythmes que celui des élections\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAprès le 14 mars, nous nous retrouverons à Marseille le 29 et 30 mars afin de creuser les enjeux de la cartographie, outils au service de la reconnaissance avec le soutien de \u003ca href=\"https://transiscope.org/\"\u003etransiscope\u003c/a\u003e.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAinsi, l’archipel des confluences a décidé de «\u0026nbsp;hacker » avec bienveillance les événements de nos alliés et les inviter/inciter/inspirer à sortir de leur couloir de nage, faire ce que tout le monde dit\u0026nbsp;! «\u0026nbsp;Sortir de nous-même pour aller à la rencontre de l’autre\u0026nbsp;», cet Autre porte des convictions et des expériences qui ne sont pas exactement ce que je porte\u0026nbsp;: est-ce un problème ou une chance\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDeux enjeux s’ouvrent à nous\u0026nbsp;: faire apparaître les fils entre nous donne de l\u0026#8217;énergie et de la force à l\u0026#8217;ensemble des personnes et des organisations mais se donner des temps pour partager nos retours de ces rencontres est tout aussi indispensable.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu-delà d\u0026#8217;un calendrier de rencontres dans lesquelles nous allons utiliser la stratégie du \u0026#8220;coucou\u0026#8221;, il nous faut poursuivre l\u0026#8217;organisation de temps pour partager ce que l\u0026#8217;on ramène de ces moments et en quoi, étape après étape, rencontre après rencontre, cela tisse un projet, un récit commun.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSortir de nos cercles très typés principalement blancs et âgés, intellectuels diront certains, pleins d\u0026#8217;expériences et de relations à partager diront d\u0026#8217;autres, est d’abord un impératif. Nous savons que nous n’en avons pas les moyens seuls. Cette nécessité nous engage donc à devoir tisser des alliances et surtout à les favoriser. S’allier, ce n’est ni rejoindre, ni phagocyter, ni fusionner. Mais tisser le lien ne suffit plus, la catalyse suppose aussi de débattre et de se mettre d’accord sur des enjeux de fonds, des mesures basculantes. Est-ce suffisant\u0026nbsp;? C’est peu probable mais nous allons expérimenter si cette proposition résonne avec d’autres acteurs et personnes investies.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSur le prochain article, je reviendrai sur la seconde partie de cette journée du 27 janvier autour des retours d’expériences de la Primaire populaire, du labo des partis et de la fabrique de la transition.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Attitudes\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Attitudes\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoyMjYy","title":"S’opposer en proposant, sur toutes les grandes questions politiques","uri":"/2024/02/02/sopposer-en-proposant-sur-toutes-les-grandes-questions-politiques/","date":"2024-02-02T10:47:33","categories":{"nodes":[{"name":"Agir dans et pour une économie plurielle","slug":"agir-dans-et-pour-une-economie-plurielle"},{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"sopposer-en-proposant-sur-toutes-les-grandes-questions-politiques","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"380\" height=\"380\" data-attachment-id=\"2276\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2024/02/02/sopposer-en-proposant-sur-toutes-les-grandes-questions-politiques/creer-1/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?fit=380%2C380\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"380,380\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;}\" data-image-title=\"creer-1\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?fit=300%2C300\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?fit=380%2C380\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?resize=380%2C380\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-2276\" srcset=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?w=380\u0026amp;ssl=1 380w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?resize=300%2C300\u0026amp;ssl=1 300w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?resize=150%2C150\u0026amp;ssl=1 150w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/02/creer-1.webp?resize=200%2C200\u0026amp;ssl=1 200w\" sizes=\"auto, (max-width: 380px) 100vw, 380px\" /\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans deux articles précédents de l’ECCAP (\u003ca href=\"https://www.eccap.fr/article/non-au-defaitisme-une-autre-campagne-a-imaginer-ensemble-vers-une-democratie-continue\"\u003eNon au défaitisme\u003c/a\u003e et \u003ca href=\"https://www.eccap.fr/article/en-2024-construire-un-levier-de-transformation-pour-construire-un-chemin-en-commun\"\u003eTisser des liens\u003c/a\u003e) Pierre-Alain Cardona a exposé les conditions à remplir pour aboutir à une démocratie continue et renouvelée\u0026nbsp;: des liens au plan local entre les nombreuses initiatives actives et favorables à un changement de cap. Dans \u003ca href=\"https://www.eccap.fr/article/des-confluences-en-mouvement-catalyser-vers-des-mesures-basculantes\"\u003eun autre article\u003c/a\u003e, Pierre-Alain Cardona nous tient au courant des avancées de cette mise en relation de réseaux, suite à la réunion du 27 janvier 2024 à Paris, pour poursuivre ce tissage de liens entre actions diverses qui contribuent à un changement de cap. \u003cstrong\u003eMais encore faut-il que les partis politiques prennent le relais\u003c/strong\u003e pour contribuer à modifier les règlements, les lois et les institutions. Or aujourd’hui, comme l’écrit Agathe Cagé\u0026nbsp;dans un article d’\u003cem\u003eAOC\u003c/em\u003e :\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e«\u0026nbsp;\u003cem\u003eLes partis de gauche, quant à eux, paraissent avant tout focalisés… sur la promotion de leurs dissensions et de leurs désaccords. Ils font passer au deuxième plan l’opposition aux politiques portées par le gouvernement, et au troisième plan la mise en chantier de l’élaboration d’un projet solide et ambitieux à soumettre aux électrices et aux électeurs.\u0026nbsp;»\u003c/em\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAlors que François Dubet dans un autre article d’\u003cem\u003eAOC\u003c/em\u003e souligne\u003cem\u003e\u0026nbsp;: « il est plus que temps pour la gauche, et sur toutes les grandes questions politiques, de s’opposer en proposant\u0026nbsp;\u003c/em\u003e», car \u003cstrong\u003eon a bien du mal à savoir ce qu’elle ferait si elle arrivait au pouvoir.\u003c/strong\u003e \u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAuparavant cette gauche était portée par un courant de pensée favorable aux progrès social, scientifique et technique\u003cem\u003e, \u003c/em\u003emais François Dubet écrit\u0026nbsp;: \u003cem\u003e« Les dégâts du progrès paraissent l’avoir emporté sur ses bénéfices et les lendemains qui chantent se sont plus encore éloignés. La destruction de la planète et la mondialisation donnent le sentiment de vivre dans un monde dangereux\u0026nbsp;».\u0026nbsp;\u003c/em\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eJusqu’à présent l’orientation de l’Europe a été favorable à la mondialisation\u0026nbsp;; son obsession en faveur de la concurrence, de l’ouverture des marchés, de la limitation des déficits publics a entraîné une «\u0026nbsp;hécatombe\u0026nbsp;» industrielle\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e et contribué, lors des élections, à une augmentation des abstentions et au vote en faveur de Marine Le Pen.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eRemettre au cœur de la politique la question du travail\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eParmi tous les sujets qu’il faudrait aborder pour un véritable changement de cap, la question du travail devrait avoir une place centrale. Concernant les accidents du travail en 2019, il y en a eu 783.600 dont 780 ont été mortels, ce qui donne un ratio de 3,5 accidents mortels pour 100.000 salariés, soit le double de la moyenne européenne. En rapportant le nombre de décès au nombre de travailleurs, nous obtenons un ratio de 3,5 accidents mortels pour 100 000 salariés. En comparant aux résultats des autres pays européens, nous dépassons le double de la moyenne européenne (1,7). Cela fait de la France, le pays européen ayant le plus fort ratio de décès du travail d\u0026#8217;Europe. La suppression du CHSCT (Comité d’hygiène et de sécurité et des conditions de travail) en 2020 sous prétexte de simplification\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003ea été une catastrophe.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLaurent Berger, qui a été secrétaire général de la CFDT depuis 2012 et qui a quitté ses fonctions à la fin du mois de juin 2023, a écrit un livre intitulé \u003cem\u003eDu mépris à la colère. Essai sur la France au travail\u003c/em\u003e en mai 2023. Il écrit\u0026nbsp;:\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e«\u0026nbsp;\u003cem\u003enous devons imposer un cadre politique qui mette ce sujet capital à sa juste place… Il faut redonner de la place au travail dans l’espace démocratique\u003c/em\u003e\u0026nbsp;» (p.113).\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl déplore que les politiques soient passés à côté (p.73). Paul Magnette, président du Parti socialiste belge fait exception. Il a écrit en janvier 2024 :\u0026nbsp;\u003cem\u003eL’autre moitié du monde. Essai sur le sens et la valeur du travail\u003c/em\u003e\u003ca href=\"#_ftn3\" id=\"_ftnref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNos politiques feraient bien de s’inspirer de ces deux livres.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e Voir F.Ruffin «\u0026nbsp;Je vous écris du front de la Somme\u0026nbsp;», Ed. Les liens qui libèrent, sept. 2022,\u0026nbsp; p.35.\u0026nbsp;; voir aussi l’interview de Paul Magnette à France-Inter le 9 janvier 2024.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e Voir l’interview de Sophie Binet Secrétaire générale de la CGT et du Président de la FE/CGC à Mediapart.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref3\" id=\"_ftn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e Voir son interview à France Inter le 9 janvier 2024.\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwMjQ="}}},{"id":"cG9zdDoyMjI2","title":"NON au défaitisme ! Une Autre campagne à imaginer ensemble vers une démocratie continue.","uri":"/2024/01/14/non-au-defaitisme-une-autre-campagne-a-imaginer-ensemble-vers-une-democratie-continue/","date":"2024-01-14T20:41:59","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"non-au-defaitisme-une-autre-campagne-a-imaginer-ensemble-vers-une-democratie-continue","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"928\" height=\"879\" data-attachment-id=\"2236\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2024/01/14/non-au-defaitisme-une-autre-campagne-a-imaginer-ensemble-vers-une-democratie-continue/echelle-alliance-citoyenne/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?fit=928%2C879\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"928,879\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;}\" data-image-title=\"echelle-alliance-citoyenne\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?fit=300%2C284\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?fit=928%2C879\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?resize=928%2C879\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-2236\" srcset=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?w=928\u0026amp;ssl=1 928w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?resize=300%2C284\u0026amp;ssl=1 300w, https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2024/01/echelle-alliance-citoyenne.png?resize=768%2C727\u0026amp;ssl=1 768w\" sizes=\"auto, (max-width: 928px) 100vw, 928px\" /\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn ce début d\u0026#8217;année, le moment des vœux peut nous amener à une forme d\u0026#8217;impuissance et de fatalisme tant les crises se succèdent. L\u0026#8217;atmosphère est saturée de violences et de peurs et l\u0026#8217;horizon est sombre. Mais la lucidité permet aussi de regarder ce qui est en germe et ce qui se transforme déjà.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl faut se donner les moyens de coconstruire un récit du côté de la vie, de la justice et de la liberté, du local au mondial, ni plus, ni moins ! Et nous avons déjà de nombreux éléments de ces récits, des chemins et des scenarios avec Négawatt\u003csup\u003e[1]\u003c/sup\u003e et Solagro\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e\u003csup\u003e[2]\u003c/sup\u003e\u003c/a\u003e, et leurs déclinaisons dans des expériences concrètes et durables sur nos territoires, des acteurs et des réseaux qui se croisent, de l’urbain au rural au sein notamment des États généraux du post-urbain, des premiers espaces partagés entre des acteurs issus des quartiers populaires et les nombreuses mobilisations sur le climat et les transitions.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl y a un enjeu de partager et diffuser ces expériences et ces savoirs et notamment à partir d’une cartographie. C’est la raison de notre implication dans le projet du collectif Transiscope\u003ca href=\"#_ftn3\" id=\"_ftnref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e. C’est une première étape afin de rendre visible ces acteurs. La seconde étape est d’ouvrir des espaces d’animations locales de cette communauté. Le 29 et 30 mars prochain à Marseille, un collectif s’est constitué pour animer un réseau d’acteurs afin de coconstruire une carte des initiatives et mouvements d’habitants, reliant quartiers populaires et alternatives de transition.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eRetours d’expériences et cartographie sont des premiers jalons d’une campagne de long terme pour une démocratie permanente.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUne campagne permanente pour une démocratie continue\u0026#8230;\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous avons une démocratie fondée sur une division du travail démocratique entre parti, syndicat et société civile. Durant des années jusqu’à maintenant, chaque organisation devait rester à sa place avec une domination forte des appareils politiques et de leurs professionnels, élus ou techniciens, au pilotage seul des calendrier électoraux.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAujourd’hui, notre démocratie représentative est en crise profonde, ce constat partagé doit nous interroger dans notre imaginaire institutionnelle et notre façon de considérer aussi une campagne. Elle n’est pas qu’électorale. Elle doit se situer le plus en amont afin d’inscrire un autre calendrier et doit se vivre après chaque échéance pour conserver vivante les espaces démocratiques ainsi ouverts.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003e\u0026#8230;Qui s\u0026#8217;inscrit en 2024 dans une perspective sur 6 ans\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e6 ans car nous nous situons dans la perspective des objectifs de développement durable de l’ONU de 2030 mais nous n’oublions pas le calendrier électoral national avec les européennes le 9 juin 2024, les municipales en mars 2026, la présidentielle en avril 2027 et les législatives en juin 2027, puis les départementales et les régionales en mars 2028.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous\u0026nbsp;mesurons que le temps peut devenir un allié dès l’instant où nous l’intégrons dans une stratégie et que nous l’articulons avec des espaces pour permettre de catalyser les énergies mobilisées.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePoser des premiers jalons d’une année 2024, où les rencontres doivent se relier, comme autant de rebonds et contribuer à écrire un récit commun.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe 26 janvier\u0026nbsp;: «\u0026nbsp;Droit de Cité\u0026nbsp;»\u003ca href=\"#_ftn4\" id=\"_ftnref4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e Journée du Mouvement associatif\u003ca href=\"#_ftn5\" id=\"_ftnref5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e à la Cité internationale à Paris.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe 27 janvier\u0026nbsp;: un espace ouvert par l’Archipel des confluences\u003ca href=\"#_ftn6\" id=\"_ftnref6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e aux tisserands pour initier un début de catalyse autour rendez-vous de l’année 2024.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe 14 mars\u0026nbsp;: journée du Collectif pour une transition citoyenne\u003ca href=\"#_ftn7\" id=\"_ftnref7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e (CTC) autour de son identité publique et politique.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes 29 et 30 mars\u0026nbsp;: Deux jours avec Transiscope\u003ca href=\"#_ftn8\" id=\"_ftnref8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e à Marseille et croisement avec les travaux de la pirogue Terra\u003ca href=\"#_ftn9\" id=\"_ftnref9\"\u003e[9]\u003c/a\u003e de l’Archipel des confluences et de nombreux réseaux marseillais dont Alternatiba\u003ca href=\"#_ftn10\" id=\"_ftnref10\"\u003e[10]\u003c/a\u003e, l’Arbre des imaginaires\u003ca href=\"#_ftn11\" id=\"_ftnref11\"\u003e[11]\u003c/a\u003e, Massalia Vox\u003ca href=\"#_ftn12\" id=\"_ftnref12\"\u003e[12]\u003c/a\u003e…\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes 26-27 et 28 avril 2024\u0026nbsp;: Séminaire à Villarceaux du Mouvement pour une économie solidaire\u003ca href=\"#_ftn13\" id=\"_ftnref13\"\u003e[13]\u003c/a\u003e (MES) avec une trentaine d’organisation impliquée dans les transitions pour imaginer ensemble une stratégie commune.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDu mois de juin à septembre, le Tour Alternatiba, partout en France avec une clôture du 4 au 6 octobre à Marseille[\u003ca\u003e5\u003c/a\u003e].\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e5, 6 et 7 Juillet\u0026nbsp;: Les rencontres des Dialogues en Humanité\u003ca href=\"#_ftn14\" id=\"_ftnref14\"\u003e[14]\u003c/a\u003e à Lyon\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDe septembre à octobre, des centaines de rencontres partout en France autour des 10 ans de la Fête des possibles initiée par le Collectif pour une Transition citoyenne.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn novembre, l’Université du mouvement \u003ca\u003e\u003c/a\u003e\u003ca\u003eUtopia\u003c/a\u003e\u003ca href=\"#_ftn15\" id=\"_ftnref15\"\u003e[15]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn décembre, l’Assemblée des alliés de la Fabrique des transitions\u003ca href=\"#_ftn16\" id=\"_ftnref16\"\u003e[16]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAutant de formes pour imaginer une campagne de nos rêves\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est le processus engagé qui peut créer une contagion positive car il n’y pas une organisation centralisée mais de multiples initiatives qui se passent la balle de date en date et qui assument ainsi un leadership croisé.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePour ce faire, nous devons compter sur les tisserands présents dans chaque organisation, celles et ceux qui ont une attention à la relation et donc à leur posture de coopération ouverte\u003ca href=\"#_ftn17\" id=\"_ftnref17\"\u003e[17]\u003c/a\u003e, une intention de relier leurs savoirs, leurs contacts, de tisser pour catalyser.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous nous retrouverons le samedi 27 janvier 2024 à Paris au siège de la Fondation pour le progrès de l’Homme \u0026#8211; Charles Leopold Mayer\u003ca href=\"#_ftn18\" id=\"_ftnref18\"\u003e[18]\u003c/a\u003e pour imaginer ensemble les leviers de cette transformation, ces prochaines dates comme autant d’occasion de catalyser nos ressources.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCette année 2024 permettra l’ouverture de cet espace pour les tisserands qui souhaitent expérimenter de nouvelles formes de catalyse afin de faire levier. Nous sommes convaincus que notre démocratie doit se consolider en dépassant le seul rythme des élections. Notre perspective est une démocratie continue, permanente et qui se vit dans des espaces institutionnels, renouvelés lors des échéances électorales, mais aussi et surtout dans des multiples espaces, institués ou non, formels ou informels, à partir de nos quartiers et des solidarités de voisinage jusqu’au niveau national, européen et international. De l’intime au planétaire selon l’expression de Patrick Viveret, des liens se tissent, déployons les occasions de catalyser ces énergies.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous devons imaginer ensemble dans les prochaines semaines notre stratégie, inscrite dans les prochaines rencontres de cette année 2024, une stratégie renforçant les tisserands mais qui doit toucher ces millions de citoyens inquiets de glisser vers un abime de notre démocratie. Face à des médias, metteurs en scène de nos colères et de nos peurs, nous devons écrire un récit à plusieurs mains, à plusieurs fils, mais suffisamment désirable et puissant pour mobiliser et faire levier de transformation.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eUne année 2024 comme une année bascule, pour mobiliser la société civique, et préparer ensemble les prochaines échéances, 2026, 2027 et 2030. Cette intuition est la nôtre, elle peut nécessairement évoluer et se consolider si vous nous rejoignez\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eA bientôt\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://negawatt.org/index.php\"\u003ehttps://negawatt.org/index.php\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://afterres2050.solagro.org/decouvrir/scenario/\"\u003ehttps://afterres2050.solagro.org/decouvrir/scenario/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref3\" id=\"_ftn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"http://www.transiscope.org\"\u003ewww.transiscope.org\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref4\" id=\"_ftn4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.droitdecite.org/\"\u003ehttps://www.droitdecite.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref5\" id=\"_ftn5\"\u003e[5]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://lemouvementassociatif.org/\"\u003ehttps://lemouvementassociatif.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref6\" id=\"_ftn6\"\u003e[6]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?PagePrincipale\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?PagePrincipale\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref7\" id=\"_ftn7\"\u003e[7]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://transition-citoyenne.org/lecollectif/\"\u003ehttps://transition-citoyenne.org/lecollectif/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref8\" id=\"_ftn8\"\u003e[8]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://transiscope.org/\"\u003ehttps://transiscope.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca 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href=\"https://www.le-mes.org/\"\u003ehttps://www.le-mes.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref14\" id=\"_ftn14\"\u003e[14]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://dialoguesenhumanite.org/\"\u003ehttps://dialoguesenhumanite.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref15\" id=\"_ftn15\"\u003e[15]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"http://www.mouvementutopia.org/\"\u003ehttp://www.mouvementutopia.org/\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref16\" id=\"_ftn16\"\u003e[16]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"http://fabriquedestransitions.net/index_fr.html\"\u003ehttp://fabriquedestransitions.net/index_fr.html\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref17\" id=\"_ftn17\"\u003e[17]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.innovation-pedagogique.fr/article12297.html\"\u003ehttps://www.innovation-pedagogique.fr/article12297.html\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref18\" id=\"_ftn18\"\u003e[18]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.fph.ch/index_fr.html#contenu\"\u003ehttps://www.fph.ch/index_fr.html#contenu\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoyMjIy","title":"En 2024, tisser des liens pour catalyser les rencontres et faire levier de transformation","uri":"/2024/01/14/en-2024-construire-un-levier-de-transformation-pour-construire-un-chemin-en-commun/","date":"2024-01-14T20:35:01","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"en-2024-construire-un-levier-de-transformation-pour-construire-un-chemin-en-commun","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"452\" height=\"413\" data-attachment-id=\"2232\" 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Depuis la dernière Université d’Utopia à Sète, une rencontre s’est tenue à Paris le 16 décembre dernier afin d’en faire le bilan et de tracer les perspectives pour 2024.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eAprès Sète, quel temps et quels espaces en 2024\u0026nbsp;?\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSi le bilan de l’Université de Sète a été très positif, avec de nombreuses rencontres, il reste à consolider de nouvelles alliances entre réseaux d’acteurs. La prochaine étape est cruciale, elle nécessite de poursuivre notre rôle de tisserand afin de catalyser ces alliances pour espérer que les prochaines années ne glissent pas vers une élection présidentielle gagnée par un axe droite/extrême-droite.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu sein de cet espace de confluences, nous partageons deux dimensions essentielles à articuler\u0026nbsp;: le temps et l’espace.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe temps, car le premier enjeu est la coproduction d’un agenda stratégique nous permettant de repérer les différentes étapes et les «\u0026nbsp;séquences\u0026nbsp;» comme l’expriment les communicants, pour mobiliser, consolider, diffuser et faire levier.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’espace, car au-delà de l’espace public qu’il faudra animer et faire vivre, il y a d’abord les espaces à ouvrir pour accueillir et croiser de nombreux réseaux qui, trop souvent, restent «\u0026nbsp;dans leur couloir de nage\u0026nbsp;» ou rattrapés par leur identité racine et la «\u0026nbsp;survie\u0026nbsp;» de leur organisation ou raison d’être.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUn projet mégalodeste dans un contexte inflammable\u0026nbsp;!\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe projet présenté notamment par Patrick Viveret est à la fois mégalo et modeste\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl présente l’enjeu d’organiser «\u0026nbsp;la grande alliance des Forces de vie\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMégalo, car il s’appuie nécessairement sur une analyse systémique et planétaire et à cette échelle, nous mesurons notre influence relative.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNotre monde glisse vers des peurs et des replis, de notre intimité aux voisinages, de notre territoire local au national et jusqu’aux dimensions planétaires qui ne peuvent être oubliées tant sur les enjeux climatiques, écologiques et économiques que sur les enjeux diplomatiques et géopolitiques avec la situation à Gaza qui, à la fois, catalyse et fige les désirs de paix car la colère nous envahit.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCette colère et cette émotion, du 7 octobre en Israël aux jours d’après, sont révélatrices du sentiment d’impuissance qui peuvent nous envahir et de la nécessité d’agir ensemble pour ouvrir, là encore des espaces et du temps à l’expression de notre humanité. C’est pourquoi, nous avons pris l’initiative d’ouvrir des «\u0026nbsp;Places à l’Humanité\u0026nbsp;»\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e à Sète et que nous engageons chacune et chacun, là où il peut, à affirmer que la paix, par une solution politique est le seul chemin. En attendant, que peut-on faire, à notre échelle\u0026nbsp;? Comment agir et se mobiliser au-delà des manifestations\u0026nbsp;?\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUn projet mégalodeste expliqué en quelques mots\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est pourquoi, il est utile de se rappeler que si tout est lié, tout ne dépend pas de notre action. Le temps et l’espace sont aussi des données pour chacune et chacun d’entre nous. Notre disponibilité a donc ses limites et c’est pourquoi il est si nécessaire de se sentir lié, relié, à un écosystème qui nous porte comme nous le portons. Cet écosystème a besoin d’une vision partagée, le côté mégalo mais aussi d’un ancrage dans l’action quotidienne, le côté modeste\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAssumant à la fois notre côté mégalo et modeste, nous avons conscience qu’il faut expliquer en quelques mots notre inspiration, notre intention, notre intuition et notre attention pour tenter de mobiliser au-delà de nos cercles et de nos voisinages.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUne inspiration\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eUne inspiration de l’Archipel et de l’imaginaire d’Edouard Glissant autour de la tension créatrice entre l’identité racine et de l’identité relation.\u003ca href=\"#_ftn3\" id=\"_ftnref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’archipel existe tout autour de nous. Il est puissant et multiple. Il peut dégager un sentiment de puissance et de richesse comme un sentiment d’impuissance et d’émiettement. C’est pourquoi, il est indispensable de soutenir les personnes qui portent cette identité-relation et font vivre ainsi les interactions.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUne intuition\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNous considérons que la dimension relationnelle est portée par ces individus assumant un rôle d’explorations, de tisserands et de catalyseurs\u003ca href=\"#_ftn4\" id=\"_ftnref4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e. C’est donc autour de ces individus que nous devons travailler à des stratégies de catalyse. Or, les tisserands sont souvent exposés à multiplier leurs relations et à s’épuiser s’ils ne trouvent pas de leviers pour catalyser et transformer modestement leur environnement de vie et d’engagement. Nous devons donc renforcer ces postures essentielles à la vie d’un archipel.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUne intention\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’Archipel des confluences s’est fixé comme intention d’ouvrir un espace à ces tisserands afin de renforcer les liens entre les réseaux et organisations qui tentent de changer de cap. C’est pourquoi, l’équipe de l’Eccap s’est investie dès son lancement en octobre 2022 dans cette aventure. Il y a un enjeu important de documentation de ce processus complexe autant pour contribuer à l’écriture d’un récit commun que capitaliser aussi les nombreuses expériences passées qui méritent d’être analysées. Ces retours d’expériences sont un des premiers matériaux coproduits dans ces espaces relationnels.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eUne attention\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAfin de développer notre capacité de tissage et donc de catalyse, nous devons d’abord être attentif à deux exigences individuelles\u0026nbsp;: se questionner et travailler nos propres postures. L’un des premiers freins analysés dans les retours d’expériences des précédentes initiatives des archipels, c’est la difficulté de questionner paradoxalement nos postures vis-à-vis des autres. Pour des personnes se reconnaissant comme des tisserands, cela peut apparaître surprenant. C’est totalement normal tant nos habitus, nos réflexions devenant des réflexes, il est plus simple de questionner les postures des autres que la sienne. Cela est un processus engageant et qui fonctionne mieux car le collectif de travail, les relations de confiance, l’inter-connaissance ont consolidé notre capacité de faire ce pas de côté nécessaire.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eInspiration, intuition, intention et attention s’inscrivent dans le temps et dans l’espace pour imaginer un autre horizon pour 2026, 2027 et 2030. C’est l’enjeu d’une Autre campagne à imaginer ensemble.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePierre-Alain CARDONA\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?AdC-Rencontre270124-1\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?AdC-Rencontre270124-1\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Gaza0\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Gaza0\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref3\" id=\"_ftn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://fr.wikipedia.org/wiki/Édouard_Glissant\"\u003ehttps://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Glissant\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eIdentité Racine :\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e L\u0026#8217;identité racine, selon Glissant, renvoie à l\u0026#8217;ancrage identitaire d\u0026#8217;un individu dans ses origines, ses racines culturelles et ethniques. C\u0026#8217;est la partie de l\u0026#8217;identité qui est souvent associée à la stabilité, à la permanence, et à la recherche d\u0026#8217;une essence fixe. Glissant critique cette conception figée de l\u0026#8217;identité, soulignant que l\u0026#8217;humanité est caractérisée par une diversité dynamique plutôt que par des essences immuables.\u003c/em\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003e\u003cem\u003eIdentité Relationnelle :\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u003cem\u003e L\u0026#8217;identité relationnelle, en revanche, est liée à la manière dont les individus interagissent, se connectent et se métissent avec d\u0026#8217;autres cultures. C\u0026#8217;est une conception de l\u0026#8217;identité en constante évolution, influencée par les rencontres, les échanges et les relations interculturelles. Glissant encourage à embrasser cette dynamique, à reconnaître la complexité des influences mutuelles entre les cultures, plutôt que de se fixer sur des frontières strictes.\u003c/em\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cem\u003ePour Glissant, l\u0026#8217;identité relationnelle est essentielle pour comprendre et vivre dans un monde marqué par la mondialisation et la cohabitation de multiples cultures. (texte édité suite à une requête sur \u003c/em\u003e\u003ca href=\"https://chat.openai.com\"\u003e\u003cem\u003ehttps://chat.openai.com\u003c/em\u003e\u003c/a\u003e\u003cem\u003e, vérifié et relu par PA Cardona)\u003c/em\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref4\" id=\"_ftn4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e \u003ca href=\"https://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Attitudes\"\u003ehttps://www.archipel-confluences.org/WikiAdC/?Attitudes\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoxOTky","title":"Ce que nous dit une mère des quartiers populaires","uri":"/2023/07/13/ce-que-nous-dit-une-mere-des-quartiers-populaires/","date":"2023-07-13T20:44:40","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"ce-que-nous-dit-une-mere-des-quartiers-populaires","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-large\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" decoding=\"async\" src=\"https://i0.wp.com/www.interforum.fr/images/DEC/P3/9782348059377.jpg?ssl=1\" alt=\"\"/\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn référence aux émeutes de 2005, F.Ouassak écrivait dans son premier petit livre \u003cem\u003eLa puissance des mères\u003c/em\u003e paru en 2020 :\u0026nbsp;\u003cbr\u003e«\u0026nbsp;Si des voitures ont brulé après la mort de deux adolescents, Zyed Benna et Bouna Traoré, c’est la faute de leurs parents, et non de la police, pourtant directement responsable de leur mort. Ils auraient dû tenir en laisse leurs fils – en laisse ou scotchés devant la télévision, peu importe mais ces sauvageons n’avaient pas à circuler librement le soir\u0026nbsp;»\u003csup data-fn=\"cfca20bc-3282-416a-97dd-81c47fd9ab12\" class=\"fn\"\u003e\u003ca href=\"#cfca20bc-3282-416a-97dd-81c47fd9ab12\" id=\"cfca20bc-3282-416a-97dd-81c47fd9ab12-link\"\u003e1\u003c/a\u003e\u003c/sup\u003e. \u003cbr\u003eOn en est donc toujours au même point…\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl est difficile de se mettre à la place de cette mère, on est «\u0026nbsp;dérangé\u0026nbsp;» parfois. Cela a été mon cas. Par exemple quand F.Ouassak échange avec une responsable pour que la cantine accepte que sa fille ne mange pas de viande, ou quand elle rend visite à une pédiatre alors que son fils vient d’être circoncis. La pédiatre croit que le bébé n’est pas propre alors que c’est du «\u0026nbsp;henné qu’il a sur les mains et sur les pieds\u0026nbsp;». Lisez et vous me direz si vous aussi vous êtes «\u0026nbsp;dérangés\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eF.Ouassak est diplômée de Sciences Po Lille en 1998. Elle nous dit «\u0026nbsp;J’ai travaillé il y a une quinzaine d’années à la politique de la ville, et ensuite comme consultante en politiques publiques\u0026nbsp;». Ses ambitions et sa radicalité\u0026nbsp;s’expriment ainsi :\u0026nbsp;«\u0026nbsp;Reprendre le pouvoir qui nous a été confisqué en tant que mères, et prendre plus largement encore le pouvoir politique dans son ensemble »\u003csup data-fn=\"a7c3e753-da3e-4ae1-93cc-f78a507abfd3\" class=\"fn\"\u003e\u003ca href=\"#a7c3e753-da3e-4ae1-93cc-f78a507abfd3\" id=\"a7c3e753-da3e-4ae1-93cc-f78a507abfd3-link\"\u003e2\u003c/a\u003e\u003c/sup\u003e et l’ont amené à contribuer à créer le «\u0026nbsp;Front de mères\u0026nbsp;». Mais sa radicalité n’exclut pas le dialogue, bien au contraire. Dans la préface inédite de la réédition de son premier livre, elle écrit que :\u003cbr\u003e«\u0026nbsp;La sortie du livre a été l’occasion d’échanges riches et enthousiasmants, partout en France comme à l’étranger, dans les quartiers populaires comme en centre-ville, dans les milieux institutionnels, universitaires ou très militants. Quelle fierté d’y porter un point de vue ancré dans les quartiers populaires, ce point de vue que l’on entend si rarement\u0026nbsp;».\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe second petit livre de F.Ouassak a pour titre\u003cem\u003e Pour une écologie pirate\u003c/em\u003e paru en mai 2023. Comme pour le premier livre, c’est une mère à l’écoute de ses enfants qui écrit tout en politisant la question. Elle y parle de Verdragon à Bagnolet, première maison de l’écologie populaire, qui vise à réunir les habitantes et habitants des quartiers populaires autour de l’écologie. Portée en commun par Alternatiba et le Front des mères, Verdragon a connu l’opposition de la gauche et de l’extrême droite :\u003cbr\u003e« la violence de la campagne visant à nous chasser du lieu…traduit selon moi l’obsession raciale des cadres des partis de gauche, qui parlent d’une réalité qu’ils ne connaissent que de loin car aucun n’habite les quartiers populaires ». L’autrice écrit également : « Nous avons aussi été soutenus par nombre de personnalités, notamment écologistes, et Alternatiba a été remarquable de fraternité…en menant à nos côtés la lutte pour sauver Verdragon »\u003csup data-fn=\"66b7fb8c-5d54-4b42-b8cc-3068feca8ea6\" class=\"fn\"\u003e\u003ca href=\"#66b7fb8c-5d54-4b42-b8cc-3068feca8ea6\" id=\"66b7fb8c-5d54-4b42-b8cc-3068feca8ea6-link\"\u003e3\u003c/a\u003e\u003c/sup\u003e. \u003cbr\u003eÉcoutons cet appel :« les luttes des quartiers populaires doivent trouver leur place dans le patrimoine écologiste. Mais ce qu’il faut pour rejoindre le nécessaire front contre le désastre climatique, c’est un projet précis, pensé depuis les quartiers populaires »\u003csup data-fn=\"8e9c4c1a-d3a3-4a5c-a205-6a0a34797df0\" class=\"fn\"\u003e\u003ca href=\"#8e9c4c1a-d3a3-4a5c-a205-6a0a34797df0\" id=\"8e9c4c1a-d3a3-4a5c-a205-6a0a34797df0-link\"\u003e4\u003c/a\u003e\u003c/sup\u003e.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eTout le monde perçoit bien la gravité des émeutes et des pillages avec destructions de lieux publics qui vont affecter souvent la vie quotidienne des habitants. De multiples commentaires contradictoires se sont exprimés et les détestations réciproques vont bon train. C’est bien notre société qui est malade comme notre démocratie. Certains convivialistes\u003csup data-fn=\"821d98c7-2ed2-4d4d-b6ad-5acaad39cbc4\" class=\"fn\"\u003e\u003ca href=\"#821d98c7-2ed2-4d4d-b6ad-5acaad39cbc4\" id=\"821d98c7-2ed2-4d4d-b6ad-5acaad39cbc4-link\"\u003e5\u003c/a\u003e\u003c/sup\u003e proposent ce qui pourrait tenir lieu en quelque sorte de thérapie collective. Il s’agirait de prévoir dans la durée des émissions de télévision et de radio qui théâtraliseraient les points de vue divergents des uns et des autres, aussi bien les jeunes révoltés que les policiers ou les éducateurs et bien d’autres acteurs. Avec l’espoir de lutter ainsi contre les préjugés.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eFatima Ouassak annonce «\u0026nbsp;un prochain livre qui mettra un point final au triptyque avec la question de l’organisation de la société\u0026nbsp;». Nous l’attendons.\u003c/p\u003e\n\n\n\u003col class=\"wp-block-footnotes\"\u003e\u003cli id=\"cfca20bc-3282-416a-97dd-81c47fd9ab12\"\u003e\u003cem\u003eLa puissance des mères\u003c/em\u003e, page 17. \u003ca href=\"#cfca20bc-3282-416a-97dd-81c47fd9ab12-link\" aria-label=\"Aller à la note de bas de page 1\"\u003e↩︎\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\u003cli id=\"a7c3e753-da3e-4ae1-93cc-f78a507abfd3\"\u003eIdem, p.131 \u003ca href=\"#a7c3e753-da3e-4ae1-93cc-f78a507abfd3-link\" aria-label=\"Aller à la note de bas de page 2\"\u003e↩︎\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\u003cli id=\"66b7fb8c-5d54-4b42-b8cc-3068feca8ea6\"\u003ePour une écologie pirate p.102 et 106. \u003ca href=\"#66b7fb8c-5d54-4b42-b8cc-3068feca8ea6-link\" aria-label=\"Aller à la note de bas de page 3\"\u003e↩︎\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\u003cli id=\"8e9c4c1a-d3a3-4a5c-a205-6a0a34797df0\"\u003ePage 108. \u003ca href=\"#8e9c4c1a-d3a3-4a5c-a205-6a0a34797df0-link\" aria-label=\"Aller à la note de bas de page 4\"\u003e↩︎\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\u003cli id=\"821d98c7-2ed2-4d4d-b6ad-5acaad39cbc4\"\u003eDes échanges entre convivialistes sont en cours, notamment entre Fahrad Khosrokhavar et Alain Caillé. \u003ca href=\"#821d98c7-2ed2-4d4d-b6ad-5acaad39cbc4-link\" aria-label=\"Aller à la note de bas de page 5\"\u003e↩︎\u003c/a\u003e\u003c/li\u003e\u003c/ol\u003e","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwMjQ="}}},{"id":"cG9zdDoxOTcw","title":"La fabrique de l’émancipation, vers de nouveaux rapports entre science, action et démocratie.","uri":"/2023/07/02/la-fabrique-de-lemancipation-vers-de-nouveaux-rapports-entre-science-action-et-democratie/","date":"2023-07-02T12:31:28","categories":{"nodes":[{"name":"Une démocratie face à toutes les formes de domination","slug":"une-democratie-face-a-toutes-les-formes-de-domination"},{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"la-fabrique-de-lemancipation-vers-de-nouveaux-rapports-entre-science-action-et-democratie","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-large\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" decoding=\"async\" src=\"https://i0.wp.com/ref.lamartinieregroupe.com/media/9782021484878/grande/148487_couverture_Hres_0.jpg?ssl=1\" alt=\"\"/\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eJean-Louis Laville et Bruno Frère ont entrepris il y a quelques années un travail précieux. Leur ouvrage commun est ambitieux\u003ca href=\"#_ftn1\" id=\"_ftnref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e. Il est à la fois une contribution dense autour des penseurs de la théorie critique au service de celles et ceux qui expérimentent et agissent sur le terrain des transitions démocratiques, sociales, économiques et écologiques. Il leur permet notamment de rendre accessible ces analyses auprès d’acteurs qui n’ont que peu de temps à consacrer à cette dimension théorique pourtant essentielle.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eFaire dialoguer les savoirs expérientiel et théorique, dans une relation égalitaire, sans surplomb est un enjeu épistémologique et politique. C’est pourquoi cet ouvrage est ambitieux.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes auteurs analysent durant 4 chapitres, les écrits de la théorie critique et ce, depuis ses débuts, des écoles de Francfort à Bourdieu puis avec une attention au tissage, ils relient, mettent en tension, leurs accords et désaccords, en actualisant sur les dernières années avec les apports critiques de Luc Botlanski et Bruno Latour.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e«\u0026nbsp;L\u0026#8217;attention portée aux absences et aux émergences par les épistémologies du Sud parce qu\u0026#8217;elle assume le pari de la confiance faite aux acteurs, prolonge l\u0026#8217;identification des espaces publics autonomes chez Habermas, comme le souci de la description des actions collectives chez Latour\u0026nbsp;; en ajoutant que certaines des épreuves repérées par Boltanski dans la confrontation aux institutions peuvent donner naissance à une modification du cadre institutionnel comme le défend Honneth.\u0026nbsp;»\u003ca href=\"#_ftn2\" id=\"_ftnref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCe paragraphe est un exemple de l’exercice de relecture et de reliance entre auteurs. Après cette première partie très riche et dense autour des théoriciens de la critique sociale et de leurs apports respectifs, en respectant le moment de leur écriture et donc des apports de chacun au fil de l’histoire du XXème siècle, les auteurs, au chapitre 5, s’appuient sur les épistémologies du sud, à partir de la sociologie des absences et des émergences, pour interroger la pensée occidentalo-centrée de la critique du capitalisme.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est l’autre dimension intéressante et utile de cet ouvrage\u0026nbsp;: nous décentrer d’une lecture, certes critique du capitalisme mais une critique ocidentalo-centrée. Le monde est celui que nous avons imaginé et ancré profondément depuis des siècles. Cet imaginaire de \u003cstrong\u003e\u003cem\u003enotre monde\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e, nous l’avons expliqué et déployé par une «\u0026nbsp;domination culturelle et intellectuelle\u0026nbsp;» l’imaginaire \u003cstrong\u003e\u003cem\u003edu monde\u003c/em\u003e\u003c/strong\u003e\u0026nbsp;!\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCet apport permet d’ouvrir des perspectives très utiles sur les conditions de production des savoirs et de leur croisement, à partir des expériences de solidarité face aux injustices.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eA quelles conditions, elles deviennent alors sources de transformation\u0026nbsp;? Une transformation de la réalité sociale et sociétale pour celles et ceux qui expérimentent mais tout autant une transformation possible des manières d’analyser et de théoriser ces pratiques.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu chapitre 6 et 7, ils portent l’ambition d’une nouvelle sociologie critique au service des acteurs et notamment celles et ceux qui agissent dans le champ de l’économie solidaire et sociale. Avec les savoirs croisés des deux auteurs, la question de la transformation et sa dimension institutionnelle devient un enjeu stratégique et politique. Comment il est possible alors de rendre vivante et puissante une démocratie ancrée sur des dynamiques locales complémentaires des réponses classiques de nos institutions publiques.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes auteurs sont au service de la reconnaissance d’un nouvel espace de transformation, croisant les formes de savoirs, d’écriture et d’agir au service d’une émancipation, enfin possible car fabriquer par les premiers concernés.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn ce sens, c’est à partir des expériences démocratiques, écologiques et solidaires que l’émancipation se fabrique et plus uniquement dans le regard que porte le sociologue sur des personnes «\u0026nbsp;à émanciper\u0026nbsp;»\u0026nbsp;: regard surplombant souvent, extractivisme des données et des paroles quelques fois pour alimenter des ouvrages et des travaux de recherche sans une attention à la restitution et au dialogue des savoirs.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eAu-delà du livre, ouvrir des espaces pour dialoguer et imaginer la poursuite de ce travail.\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAfin de poursuivre ce travail au-delà d’un livre, Jean-Louis Laville et Bruno Frère ont souhaité dialoguer avec des personnalités issues autant du monde de la recherche et de l’université que des acteurs investis dans des domaines ou territoires où s’inventent chaque jour des manières de faire, d’élaborer des stratégies de transformation sociales, économiques ou sociétales.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans un monde «\u0026nbsp;en transition\u0026nbsp;», les expériences sont sources de savoirs, et les espaces de production de ses savoirs en action ne sont plus isolés, ils se croisent, se frottent, peuvent s’hybrider et féconder à leur tour de nouvelles énergies, le plus souvent à partir d’un besoin de solidarités et d’organisations collectives comme les associations. Cette journée organisée au CNAM le 2 juin dernier est un premier rendez-vous qui en appelle d’autres.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans sa présentation, cette journée est «\u0026nbsp;construite autour de commentaires formulés par des auteurs ayant abordé des thématiques proches et de réactions émanant d’acteurs de mouvements sociaux, de responsables du mouvement associatif, de l’éducation populaire, de l’économie sociale et solidaire. L’accent mis sur le croisement des savoirs académiques et expérientiels appelle de nouveaux liens entre mobilisations, pouvoir d’agir et changements institutionnels. D’où la mise en place de recherches participatives et un nouveau regard porté sur l’émancipation.\u0026nbsp;»\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa journée a été d’une très grande densité. Elle a vu se succéder de nombreux dialogues avec des apports très riches de la critique négative à cette nouvelle posture de critique constructive pour faire écho à la réflexion de ces auteurs. En s’appuyant sur l’apport des pragmatistes et des épistémologies du sud, ils ouvrent un nouveau champ de renforcement des résistances invisibilisées ou des luttes actuelles.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSe sont succédés à la tribune Didier Raciné, rédacteur en chef de la Revue AltersMédia, Jean-Claude Ruano Borbalan, titulaire de la Chaire médiation des techniques et des sciences en société au Cnam\u0026nbsp;; Arnaud Macé – professeur d\u0026#8217;histoire de la philosophie ancienne à l’Université de Franche-Comté\u0026nbsp;; Christian Laval, professeur émérite de sociologie à l’Université Paris Nanterre, auteur de Commun. Essai sur la révolution au XXIe siècle, (avec Philippe Dardot)\u0026nbsp;; Yves Sintomer, professeur à l\u0026#8217;Université de Paris 8 et chercheur au Cresppa, Quentin Deluermoz \u0026#8211; historien, professeur à l\u0026#8217;Université Paris Cité, spécialiste d\u0026#8217;histoire sociale et culturelle des ordres et désordres au XIXe siècle (France, Europe, empire)\u0026nbsp;; Sylvaine Bulle, professeure de sociologie, ENSA Val de Seine. Luiz Martinez Andrade – chercheur-philosophe \u0026#8211; Université catholique de Louvain \u0026#8211; Genauto Carvalho de França Filho – professeur en sciences de gestion à l’Université, auteur de Solidarité et organisation. Penser une autre gestion.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu côté de ces universitaires, des acteurs et praticiens ont pu apporter leur regard à partir de leur expérience, source de savoirs\u0026nbsp;: Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif et Michel Jezequel, Vice-président d’ESS France\u0026nbsp;; Caroline Besse \u0026#8211; directrice d’une association d’éducation populaire et Anne-Claire Devoge – militante de l’éducation populaire\u0026nbsp;; Gustave Massiah \u0026#8211; membre fondateur de l\u0026#8217;aitec (association internationale des techniciens, experts et chercheurs) et du cedetim (centre d\u0026#8217;études et d\u0026#8217;initiatives de solidarité internationale) en dialogue avec votre serviteur, où j’ai pu ainsi partager l’expérience que nous menons à Marseille autour des enjeux d’une fabrique de la ville dans des espaces autonomes, des tiers espaces, comme peut l’être le Collège des maîtrises d’usage (CoMU) au sein du quartier de Noailles à Marseille. La journée s’est conclue avec des acteurs culturels qui ont ainsi pu présenter les enjeux de mobilisation d’un secteur soumis aux contraintes budgétaires et à la rationalisation des moyens de production. Luc de Larminat – co-directeur d’Opale (Pôle Ressources Culture \u0026amp; ESS) et Cécile Offroy – chargée de recherche, Opale \u0026#8211; Iris (Institut de recherche interdisciplinaire sur les enjeuxsociaux) ont fait un retour sur un itinéraire de coopération entre acteurs et chercheurs. Enfin, Marie-Catherine Henry – Cause Comune, Patricia Coler – Union fédérale d’intervention des structures cultuelles, Anne-Laure Federici – Réseau des territoires pour l’économie solidaire, et Marianne Langlet, Collectif des associations citoyennes avec Carole Orchamp, Réseau national des maisons des associations ont partagé leur expérience d’espace acteurs-chercheurs.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eComment alors rendre compte avec précision de cette journée tant elle fut riche\u0026nbsp;? Il est prévu prochainement une diffusion des contributions de chaque intervenant. Cette rencontre est une première et elle en appelle d’autres tant les enjeux sont essentiels.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est en permettant ce dialogue entre savoirs et entre continents mais aussi entre nos mondes et nos imaginaires souvent cloisonnés que le changement de Cap sera possible. L’encyclopédie du changement de cap en commun que nous poursuivons s’inscrit dans cette perspective.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref1\" id=\"_ftn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e Frère et Laville, La fabrique de l’émancipation. Repenser la critique du capitalisme à partir des expériences démocratiques, écologiques et solidaires. Edition Le Seuil. 2022\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ftnref2\" id=\"_ftn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e Ibid. page 207.\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwNTU="}}},{"id":"cG9zdDoxOTUw","title":"La déréalisation du monde, ou le syndrome de Don Quichotte","uri":"/2023/06/15/la-derealisation-du-monde-ou-le-syndrome-de-don-quichotte/","date":"2023-06-15T09:44:49","categories":{"nodes":[{"name":"Enchanter nos mondes","slug":"enchanter-nos-mondes"},{"name":"Une démocratie pour vivre ensemble","slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"}]},"slug":"la-derealisation-du-monde-ou-le-syndrome-de-don-quichotte","content":"\n\u003cfigure class=\"wp-block-image size-full\"\u003e\u003cimg data-recalc-dims=\"1\" loading=\"lazy\" decoding=\"async\" width=\"218\" height=\"231\" data-attachment-id=\"1951\" data-permalink=\"https://changement-de-cap.fr/2023/06/15/la-derealisation-du-monde-ou-le-syndrome-de-don-quichotte/donquichotte/\" data-orig-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2023/06/donquichotte.png?fit=218%2C231\u0026amp;ssl=1\" data-orig-size=\"218,231\" data-comments-opened=\"1\" data-image-meta=\"{\u0026quot;aperture\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;credit\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;camera\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;caption\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;created_timestamp\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;copyright\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;focal_length\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;iso\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;shutter_speed\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;,\u0026quot;title\u0026quot;:\u0026quot;\u0026quot;,\u0026quot;orientation\u0026quot;:\u0026quot;0\u0026quot;}\" data-image-title=\"donquichotte\" data-image-description=\"\" data-image-caption=\"\" data-medium-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2023/06/donquichotte.png?fit=218%2C231\u0026amp;ssl=1\" data-large-file=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2023/06/donquichotte.png?fit=218%2C231\u0026amp;ssl=1\" src=\"https://i0.wp.com/changement-de-cap.fr/wp-content/uploads/2023/06/donquichotte.png?resize=218%2C231\u0026#038;ssl=1\" alt=\"\" class=\"wp-image-1951\"/\u003e\u003c/figure\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa réalité, le présent, l’avenir surtout sont plus que sombres… Aux\u0026nbsp; angoisses métaphysiques éternelles (nous sommes des êtres mortels, limités, particuliers, etc) qui produisent depuis toujours, ainsi que le déplorait Pascal, une fuite vers le divertissement, s’ajoutent celles de l’époque.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe défi climatique, environnemental, la crise de l’énergie, les projets de psychopathes dangereux car puissants qui nous préparent l’humanité augmentée, les dangers de l’intelligence artificielle, tout cela se combine avec la marchandisation croissante de la société, et enfin l’orientation vers la généralisation de la société de surveillance sur le modèle chinois (le projet de loi sur les jeux olympiques de 2024 en France en offre des prémices). Est-il nécessaire de rappeler qu’à tout cela vient s’ajouter la guerre, et les risques croissants d’embrasement du monde..\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est pourtant bien dans la même galaxie que, lorsqu’on interroge nos contemporains en leur demandant s’ils sont heureux, et voient leur propre avenir avec optimisme, on obtient des chiffres impressionnants. Selon une enquête publiée en novembre 2021 par Elabe, l’Institut Montaigne en partenariat avec la SNCF et franceinfo, 78% des Français se déclarent heureux et 57% des Français envisagent leur avenir personnel avec optimisme\u003cstrong\u003e. \u003c/strong\u003eCes chiffres sont respectivement en hausse de cinq et dix points par rapport à l’année 2018.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eComment interpréter ce paradoxe, sinon par le fait que la plupart ne voient plus la réalité telle qu’elle est, mais telle qu’ils l’hallucinent\u0026nbsp;? Mais aussi que ces hallucinations sont – parfois volontairement –produites par le système capitaliste, et singulièrement par sa version néolibérale dans laquelle nous vivons.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDaniel Bell (\u003ca href=\"#_edn1\" id=\"_ednref1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e) avait déjà montré que le capitalisme produisait des comportements incompatibles avec les valeurs et croyances traditionnelles, et se retournait en quelque sorte contre la culture qui l’a engendré. Par exemple, l’épargne, une vertu traditionnelle («\u0026nbsp;la cigale et la fourmi\u0026nbsp;»\u0026nbsp;!) , entre en collision avec l’invention du crédit à la consommation, qui permet d’accéder à la\u0026nbsp; jouissance de l’objet, avant l’effort d’abstinence nécessaire pour se le procurer. Nous sommes à l’ère de la surconsommation.\u0026nbsp; D’ailleurs l’épargne n’est plus encouragée par les pouvoirs publics\u0026nbsp;; on constate au contraire la récurrente tentation de sanctionner fiscalement les gros épargnants.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePolanyi a montré (\u003ca href=\"#_edn2\" id=\"_ednref2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e) que l’encastrement de la société dans l’économie , caractéristique du capitalisme, conduisait à des catastrophes sociales.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn fait, les injonctions contradictoires sont permanentes\u0026nbsp;;\u0026nbsp; notamment entre les communications des pouvoirs publics, en matière de santé et d’énergie notamment, et la publicité. D’un côté le covoiturage, le vélo, les transports en commun, de l’autre des agences de tourisme invitant aux voyages lointains, et les constructeurs automobiles suggérant la puissance de leurs modèles… On pourrait multiplier les exemples.. Ce jeudi 25 mai encore, notre ministre Bruno Le Maire exaltait à Point-à-Pitre\u0026nbsp; l’extension du grand port maritime de la Guadeloupe\u0026nbsp; en stigmatisant la décroissance, et en incitant à développer les\u0026nbsp; transports. On oppose en chacun le consommateur et le citoyen\u0026nbsp;; notre société est devenue une machine à fabriquer de la schizophrénie.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eOn peut penser qu’on ne peut résoudre ces contradictions que par la fuite. Fuite dans les paradis artificiels ou le suicide, au pire, mais plus généralement fuite dans la fiction,\u0026nbsp; solution la plus facile pour échapper à la folie. Mais dans une fiction qui ne se présente pas comme telle, mais au contraire tient lieu de réalité. Il se fait qu’en plus, l’évolution de nos technologies facilite considérablement cette bascule mentale en dehors de la réalité. .\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eCharles Péguy avait pressenti cette propension à sortir de la réalité, en affirmant «\u0026nbsp;\u003cem\u003eIl faut toujours dire ce que l\u0026#8217;on voit. Surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l\u0026#8217;on voit\u003c/em\u003e.\u0026#8221;\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans son ouvrage «\u0026nbsp;le réel et son double\u0026nbsp;», (\u003ca href=\"#_edn3\" id=\"_ednref3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e) Clément Rosset évoquait la possibilité de cette transposition radicale, avec quelques exemples littéraires à l’appui.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMolière d’abord. . Le misanthrope voit bien que Célimène est une cocotte ; mais il est aveugle, il n’accorde pas ses actes à sa perception.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans la pièce «\u0026nbsp;Boubouroche\u0026nbsp;» de Courteline, le personnage portant ce nom surprend sa femme en flagrant délit d’adultère, mais refuse en quelque sorte d’admettre la situation, et accepte une explication invraisemblable de son épouse, détournant ensuite sa colère sur un voisin.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eProust, dans \u003cem\u003ela recherche\u003c/em\u003e, nous donne deux autres exemples\u0026nbsp;: Dans un amour de Swann\u003cstrong\u003e, \u003c/strong\u003eSwann donne de l’argent à Odett\u003cstrong\u003ee\u003c/strong\u003e, mais refuse de voir que c’est une femme entretenue ; il distingue la femme aimée et la femme payée. Plus loin dans la recherche, Saint-Loup, un ami du narrateur aime Rachel\u0026nbsp;; or celle-ci est une ancienne prostituée\u0026nbsp;; elle est un moment apostrophée par d’anciennes «\u0026nbsp;poules\u0026nbsp;» la connaissant\u0026nbsp;; Saint-Loup n’en tient aucun compte.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMais le plus instructif reste Don Quichotte.. Don Quichotte s’est fabriqué une réalité alternative, comme on dit maintenant, en dévorant tous les livres de chevalerie de son époque. Puis il s’est lancé sur les routes, avec son écuyer Sancho Panza, en transposant toutes les visions de la réalité pour les intégrer à son univers mental.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eL’épisode des moulins à vent pris pour des géants à combattre est connu\u0026nbsp;; mais cela fonctionne en permanence\u0026nbsp;; une hôtellerie est vue comme un château, avec ses tourelles et ses chapiteaux, les filles perdues qui s’y trouvent sont de belles demoiselles. Dans la poussière, des troupeaux de moutons se transforment en armées, et le vin des outres transpercées devient le sang de géants terrassés. Mais c’est surtout la transformation d’une paysanne très ordinaire en Dulcinée «\u0026nbsp;plus haute Princesse de la terre\u0026nbsp;» qui est exemplaire. Jamais ce ne sont de pures hallucinations, mais il y a toujours un composé subtil d’éléments réels et de fabrication imaginaire. Et face aux évidences éventuelles se mettent en marche des processus de rationalisation qui permettent de persister dans l’irréel\u0026nbsp;: pour Don Quichotte, c’est l’enchanteur Frestron qui le persécute, et lui trouble les sens, en l’empêchant de voir la vérité, à savoir celle de son monde enchanté, de lui faire voir par exemple une pauvre paysanne à la place de Dulcinée..\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDe tels personnages existent dans la réalité contemporaine. Liz Truzz, première ministre britannique pendant six semaines, annonçait le 20 octobre 2022 sa démission. Fascinée dès l’enfance par Margaret Thatcher\u0026nbsp;; petite fille âgée de sept ans, elle a joué le personnage de Margaret Thatcher dans une pièce de théâtre à l\u0026#8217;école. \u0026nbsp;Elle s’habille comme elle, se fait photographier dans les mêmes postures, très souvent. Ses déclarations, puis son programme sont calqués sur le modèle de son idole… mais en complet décalage avec son époque, son échec est cuisant.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe modèle s’applique aussi peut-être à Poutine, si on accepte l’hypothèse (crédible) qu’il est sincère. Son fantasme se construit à partir d’images de la grande Russie tsariste, et il se voit comme une réincarnation\u0026nbsp; de Pierre le Grand, et produit les catastrophes que l’on sait.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eAu-delà de phénomènes individuels que l’on pourrait qualifier de pathologiques, ce syndrome de Don Quichotte est quelque chose qui concerne en fait\u0026nbsp; la très grande majorité de nos contemporains. Sans aller, comme l’évêque Berkeley au XVIIIème siècle, jusqu’à douter de l’existence de la réalité matérielle, il faut prendre conscience que non seulement, le monde extérieur n’est perçu qu’à travers nos perceptions, mais aussi que ces perceptions sont en même temps – plus que des reconstructions \u0026#8211; des constructions de nos cerveaux. De plus, ces visions des choses et des gens de ce monde nous proviennent, dans leur immense majorité, à travers ces miroirs déformants que sont les écrans, petits ou grands. Ainsi, avec le développement des nouvelles technologies de la communication, la distance entre nos imaginaires et la réalité se creuse de façon inexorable, et les comportements que ces imaginaires induisent sont de moins en moins compatibles avec les impératifs d’une vie sociale apaisée, de moins en moins compatibles aussi avec le débat, lui-même indispensable à la démocratie.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe déni du réel peut s’expliquer de différentes façons\u0026nbsp;; pour Nietzsche, (dans «\u0026nbsp;par delà le bien et le mal\u0026nbsp;»), l’orgueil l’emporte sur la mémoire\u0026nbsp;: «\u0026nbsp;\u003cem\u003evoilà ce que j’ai fait dit ma mémoire\u0026nbsp;; je n’ai pu faire cela, dit mon orgueil qui reste inflexible, et finalement, c’est la mémoire qui cède\u003c/em\u003e\u0026nbsp;»\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003ePour Michel Onfray, il est un des traits de la décadence, du retour au cerveau reptilien pour beaucoup de nos comportements, du fait de la déficience du système éducatif et de la remise en cause de toutes les formes d’autorité.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa psychanalyse considère que le déni est un phénomène de défense produit par des conflits , des angoisses, des malaises auxquels le sujet ne peut faire face consciemment.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes neurosciences montrent que la réalité n’est perçue que de façon parcellaire, et que sa construction implique la mobilisation de nos images mentales\u0026nbsp;; les réseaux sollicités dans le cerveau sont les mêmes, qu’il s’agisse de la réalité extérieure, ou de nos représentations. De ce fait nous ne pouvons rien percevoir sans en même temps construire du sens à ces perceptions. «\u0026nbsp;Au cinéma intérieur, nous sommes les auteurs du film que nous percevons. Nous sommes la caméra, nous sommes présents au montage, nous sommes le projecteur, nous sommes la salle, nous sommes les spectateurs\u0026nbsp;(\u003ca href=\"#_edn4\" id=\"_ednref4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e)\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl faut donc comprendre comment se construisent ces images mentales, comment s’élaborent nos imaginaires, qui se projettent ensuite sur la réalité\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eParfois la réalité alternative est volontairement produite par le pouvoir politique. On se souvient des «\u0026nbsp;villages Potemkine\u0026nbsp;», du nom du ministre (et amant) de Catherine II qui faisait construire des décors de villages et payait des figurants pour lui laisser croire que tout allait bien et que la Russie profonde était prospère…. Ces pratiques n’ont pas vraiment disparu avec l’URSS. Les étrangers y étaient accueillis dans des sites «\u0026nbsp;vitrines\u0026nbsp;», comme Stalino (aujourd’hui Donetsk), ou Arek, complexe de vacances situé sur la côte de la mer Noire, en Crimée. Aujourd’hui encore, on peut constater la distance qu’il y a entre les défilés de la place rouge,\u0026nbsp; les armes mirobolantes brandies par Poutine pour terroriser l’Occident, sous forme de maquettes et d’exemplaires, tel le char Armata ou le fameux missile Sarmate, et l’état de délabrement des forces russes en Ukraine.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eOn sait également les nombreuses ingérences russes dans les élections de pays démocratiques, comme le scandale de Cambridge Analytica en 2018, ou encore le ciblage par des pirates informatiques du parti d’Emmanuel Macron en 2017.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa Chine, de Mao Tsé Tung à Xi Jinping n’est pas en reste pour ce qui est des mises en scènes fallacieuses.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eNos démocraties ne sont pas exemptes de tentatives de manipulation de l’opinion. Des acteurs étrangers ont\u0026nbsp; été accusés d\u0026#8217;ingérence dans les élections en Allemagne, en Espagne et dans d\u0026#8217;autres pays européens. Selon enquête menée par un consortium de médias appelé Forbidden Stories, “Team Jorge\u0026nbsp;» est une entreprise israélienne utilisée pour des dizaines d’élections, notamment en Afrique.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eC’est en même temps souvent par la voie de la théorie, philosophique, historique ou sociale que se construisent les dénis de réalité.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eSans parler des religions, beaucoup de théories sont devenues des dogmes, considérant que la réalité empirique n’est qu’une fallacieuse et trompeuse trace d’une vérité qui se trouve précisément dans la doctrine..\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eEn affirmant, dans le manifeste du parti communiste, que toute l’histoire était l’histoire de la lutte des classes, le marxisme imposait une grille d’analyse de toute la réalité économique et sociale. Les difficultés de l’école, la domination masculine, le retard du tiers monde, les mauvaises conditions de travail, etc tout s’expliquait par la domination de la bourgeoisie sur le prolétariat, et la nationalisation des moyens de production était \u0026nbsp;le remède universel.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eDans le sillage du marxisme se sont développées d’autres théories holistes, comme le structuralisme, avant qu’on n’en revienne à des analyses prenant mieux en compte la réalité empirique, (comme celles d’Alain Touraine qui vient de disparaître), ou tenant de l’individualisme méthodologique, comme celles de Raymond Boudon.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eOn peut se demander si on assiste par à un retour de l’idéologie et du dogmatisme avec la culture woke, quand un grand nombre de problèmes politiques et sociaux s’analysent à partir d’un principe unique\u0026nbsp;; comme aux temps du marxisme, le paradigme de la domination est la grille obligée\u0026nbsp;: le privilège blanc pour les relations avec les «\u0026nbsp;racisés\u0026nbsp;», le racisme systémique pour les violences policières, la domination masculine pour les problèmes des femmes, la domination des hétéros sur les LGBT+\u0026nbsp; en matière de discriminations sexuelles, et la persistance d’un colonialisme culturel pour expliquer par exemple les problèmes des banlieues.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe schéma est toujours le même\u0026nbsp;; la réalité empirique doit se conformer à la vérité, celle qui est dans la théorie, et elle pèse peu par rapport aux enjeux politiques ou universitaire qui amènent les acteurs à y jouer leur propre avenir.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa construction sociale de la réalité passe aujourd’hui, pour la plupart de nos contemporains, par de nouveaux moyens d’information et de communication, qui sont l’équivalent de ce qu’étaient les livres de chevalerie pour Don Quichotte.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eParfois de façon flagrante\u0026nbsp;; les «\u0026nbsp;bidonnages\u0026nbsp;» en matière de presse écrite, (certains sont avérés au Spiegel en 2018, et dans le New York Time), comme dans l’audio-visuel ne sont pas rares..(des images de la destruction du barrage ukrainien de Kakhovka, les 5 et 6 juin, relayées par \u0026nbsp;BFMTV et France 2 datent en fait de novembre 2022 ) De ce fait la confiance dans ces médias diminue et de plus en plus de personnes sont dans l’évitement de l’information (36% en 2023 contre 21% en 2017)\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eMais il faut surtout évoquer le temps énorme passé devant les séries\u0026nbsp;: 55 minutes par jour en moyenne pour les français (Selon une étude réalisée en 2019 par Médiamétrie)\u0026nbsp;; elles jouent un rôle énorme en matière de formation politique, et les personnages et épisodes en sont discutés, et font l’objet de prises de position et de disputes par les particuliers, et même dans certaines émissions, exactement au même titre que la réalité.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLes actualités dans la plupart des médias sont traitées sous l’angle du divertissement, et réciproquement, elles s’introduisent dans les émissions de variétés, brouillant encore la frontière entre la réalité et son double.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa confusion est telle que parfois des séries ont un effet sur le comportement d’hommes politiques\u0026nbsp;; ce fut le cas pour \u003cem\u003eGame of thrones\u003c/em\u003e qui a été utilisé par Pablo Iglesias, leader de Podemos, mais surtout, pour l’itinéraire politique stupéfiant de Zelinski, qui a reproduit très fidèlement dans la réalité ce qu’il avait d’abord produit en fiction («\u0026nbsp;serviteur du peuple\u0026nbsp;») pour parvenir au pouvoir en s’appuyant dessus..\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eIl faut enfin mentionner l’emprise des jeux vidéos. En France il y a 58% de joueurs réguliers en 2021,\u003cbr\u003e\u0026nbsp;73% des Français jouent au moins occasionnellement, soit plus de 38 millions de personnes, le smartphone étant le support le plus plébiscité. Comme pour Don Quichotte, il s’agit bien d’un univers enchanté, échappatoire aux limites de la condition humaine, synergie de l’archaïsme et du développement technologique. Outre leur instrumentalisation pour certaines campagnes d’intérêt public, cela est devenu pour les jeunes le principal vecteur d’apprentissage de l’histoire. Énormément de jeux ont pour thème des grands moments de l’histoire, qui sont traités en fonction de leur intérêt marchand, plutôt que par souci de vérité historique. Les grandes batailles et les massacres font évidemment vendre mieux que les évolutions longues ou les négociations.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eReste évidemment le rôle des réseaux dans la formation des représentations\u0026nbsp;; tout a déjà été dit sur ce sujet (voir mon article sur les réseaux). Terreau favorable à la diffusion de l’idéologie de la Silicon Valley, à la propagation des fake news et des théories complotistes.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLe bouquet final aurait dû être celui des métavers, qui au fond, cumulent toutes les caractéristiques des médias précédents. Certes, celui de Zuckerberg semble avoir fait long feu ; mais il serait prématuré d’y voir un échec définitif. Dans le cas d’un succès, c’est alors quasiment tout ce qui se fait dans la « vraie vie » qui pourrait prendre place dans cet univers virtuel. L’échec, au moins provisoire, de cette tentative est d’ailleurs explicable parce que précisément, on retrouve dans le métavers les mêmes vicissitudes que dans la réalité (par exemple des comportements violents, du harcèlement….). Preuve que ce qui est recherché est autre chose, une fuite de la réalité, un enchantement…\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003eLa crise que nous traversons est certes économique, sociale, écologique, institutionnelle…mais elle est d’abord une crise de notre rapport à la réalité. Elle est d’abord une colonisation par les grandes puissances de nos\u0026nbsp; imaginaires. Il n’y aura pas de véritable changement de société si on ne trouve pas le moyen de les maîtriser. L’irruption de l’intelligence artificielle pourrait nous en donner les moyens, comme elle pourrait achever de nous couper de la réalité. C’est un enjeu politique considérable. Plutôt que de continuer à travestir la réalité, il importerait maintenant de la changer.\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003chr class=\"wp-block-separator has-alpha-channel-opacity\"/\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ednref1\" id=\"_edn1\"\u003e[1]\u003c/a\u003e les contradictions culturelles du capitalisme 1976\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ednref2\" id=\"_edn2\"\u003e[2]\u003c/a\u003e la grande transformation 1944\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ednref3\" id=\"_edn3\"\u003e[3]\u003c/a\u003e le réel et son double\u0026nbsp;; essai sur l’illusion Folio essais 1993\u003c/p\u003e\n\n\n\n\u003cp\u003e\u003ca href=\"#_ednref4\" id=\"_edn4\"\u003e[4]\u003c/a\u003e «\u0026nbsp;le cinéma intérieur, projection privée au cœur de la conscience» Lionel Naccache Odile Jacob 2020\u003c/p\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDY5Nzg="}}}],"slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"},"__N_SSG":true},"page":"/categories/[slug]","query":{"slug":"une-democratie-pour-vivre-ensemble"},"buildId":"llaLTW-O8ScQj-EoSn8pc","isFallback":false,"isExperimentalCompile":false,"gsp":true,"locale":"fr","locales":["fr"],"defaultLocale":"fr","scriptLoader":[]}
