Bernadette Cateau

1 article
Economie sociale et solidaire16/06/2020

N°= 30: Les entreprises à mission 16/06/2020

 

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Le rapport voulait encourager le comportement responsable des actionnaires et faire reconnaître dans la loi, la notion d’« entreprises à mission ». Il était prévu d’inscrire la raison d’être d’une entreprise dans les statuts, de créer un comité d’impact doté de moyens, de vérifier ces bonnes intentions par un tiers et par des organes gouvernementaux. Etait prévue également une déclaration de performance extra-financière.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eLa loi PACTE ( Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation de l’Entreprise ) du 22 mai 2019, publiée en ce début d’année, a pour objet d’aider les PME à grandir, innover, exporter et créer des emplois. Elle vise à mieux associer les salariés à la vie et aux résultats de l’entreprise.\u003cbr /\u003eElle reprend une grande partie des propositions du rapport Notat-Sénard. La mesure phare de cette loi est la création des entreprises à mission (EAM). Ce terme désigne les nouvelles sociétés commerciales qui se définissent statutairement, en plus du but lucratif, par une finalité d’ordre social ou environnemental.\u003cbr /\u003eLa RSE (responsabilité sociale des entreprises) qui date de mai 2001 devient obligatoire pour toutes les entreprises. Elle offre aux sociétés volontaires la possibilité de devenir EAM en répondant à plusieurs obligations :\u003cbr /\u003e-formuler une raison d’être qui a un impact social, sociétal, ou environnemental positif\u003cbr /\u003e-définir des engagements, des objectifs chiffrés, les parties prenantes et les moyens à mettre en œuvre.\u003cbr /\u003eLes engagements et objectifs sont évalués en interne par un comité de mission et en externe par un organisme tiers indépendant. L’EAM est libre mais contrôlée. Elle affirme haut et fort qu’entreprendre ce n’est pas que faire du profit, c’est aussi s’inscrire dans la Société.\u003cbr /\u003eÊtre une EAM ce n’est pas un ‘label’ mais un dispositif légal qui s’inscrit dans la continuité de la RSE et qui permet d’afficher ses ambitions.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eElisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire a adressé le 24 Mai 2020, une lettre à 90 chefs d’entreprises de grands groupes les sommant d’agir davantage pour l’environnement : « Engagez-vous avec des mesures concrètes \u0026#8230;. opposer écologie et économie est complètement dépassé ».\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eQu’en est-il sur le terrain ?\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eEmmanuel Faber, a développé le projet de Danone comme EAM (100.000 salariés dans le monde et 25,3 milliards de chiffre d’affaires en 2019) notamment dans une interview sur France Inter le 21 mai dernier. Lors de la crise, Danone a puisé dans sa trésorerie pour assurer emploi et maintien des salaires, parce qu’il a estimé pouvoir le faire. E Faber reconnaît que cette période de confinement s’est accompagnée d’une profonde réflexion personnelle (« la crise fait vaciller les équilibres personnels »). Lorsque le journaliste Demorand lui pose la question : que répondre à ceux qui voient dans votre volonté de devenir EAM du marketing et une couche de peinture verte ? Faber répond : la couche de peinture verte va coûter aux actionnaires deux milliards d’euros dans les trois ans qui viennent. C’est ce qui a été proposé, discuté et approuvé par les actionnaires les 26 février dernier pour réduire les émissions de carbone, remplacer les emballages plastiques issus du pétrole, basculer pour Evian et Volvic dans des emballages entièrement recyclables etc. Dès maintenant le carton et le papier font leur apparition dans les rayons de manière importante.\u003cbr /\u003eEt quand un agriculteur interroge E.Faber sur l’agriculture industrielle, qui alimente les industries laitières de Danone et importe du soja avec destruction des forêts amazoniennes, E.Faber indique qu’il faut « arrêter d’importer du soja d’Amérique Latine » et qu’une note a été envoyée à la commission européenne pour rechercher une politique agricole intégrée commune qui assure l’autonomie en protéines. En réponse à une autre question, E.Faber affirme que « la concentration actuelle des richesses est une bombe à retardement » etc.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eQuand le journaliste demande à E.Faber s’il ne se sent pas bien seul parmi les entreprises qui figurent à l’indice boursier du CAC/40 (soit les 40 plus grosses capitalisations boursières des grandes entreprises françaises) E.Faber répond que non et qu’il y a une prise de conscience et qu’il y a « une génération de patrons qui ont compris que les choses doivent complètement changer ».\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eOutre Danone, beaucoup de groupes se bousculent au portillon pour être reconnus EAM : Camif, Maif, Les Échos , le groupe d’aide à la personne Alenvi, le groupe Rocher \u0026#8230;.\u003cbr /\u003eQuelques déclarations attirent particulièrement l’attention :\u003cbr /\u003e-Alenvi : vient de prendre l’engagement de limiter sa rentabilité et d’utiliser les gains pour revaloriser les salaires.\u003cbr /\u003e-Les Échos : s’engage à favoriser l’émergence d’une nouvelle société responsable en informant, mobilisant, accompagnant les citoyens et les entreprises, en multipliant les articles sur les initiatives à impact et en diminuant son empreinte carbone.\u003cbr /\u003e-Makesense, entrepreneur du social avec 15000 membres qui cogitent en réseau (téléphone pour sourds, usine à imprimer itinérante \u0026#8230;)\u003cbr /\u003e-Michelin (autre pionnier de l’EAM ) qui, entre autres, invente des pneus biodégradables. Ce qui malheureusement n’empêche pas Michelin de devoir fermer son usine de la Roche sur Yon et de supprimer 620 emplois d’ici la fin de l’année.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eQuel est l’intérêt d’être une EAM ?\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eComme dit Y Le Gall ( groupe Rocher ) ‘’le statut d’EAM ne fait pas forcément la vertu mais on se met dans une seringue et on ne peut plus reculer ‘’\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eDonner du sens à tous les acteurs, stimuler la créativité, des critères intéressants dans les appels d’offre \u0026#8230;.Formaliser une mission constitue un avantage compétitif majeur.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eEt aussi : attirer les jeunes diplômés qui rêvent d’un autre monde que celui des 50 dernières années et qui ne sont pas forcément attirés par la finance après avoir fait des études d’ingénieurs ou de sciences humaines.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003ePour les 32 000 jeunes qui ont signé le manifeste étudiant « pour un réveil écologique » et qui veulent rebâtir notre société sur des impératifs écologiques, sociaux et sanitaires, prendre leur avenir en mains, c’est un appel à leur futur employeur à un réveil écologique. Ils veulent mobiliser les écoles et les universités, pour mieux se former et aider les jeunes diplômés à choisir un employeur suffisamment engagé dans la transition écologique. Ceux-là n’hésiteront pas à interpeller les DRH lors des entretiens d’embauche, sur la mission et la raison d’être de l’entreprise qui recrute.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eMais si Wall Street s’en fiche ?\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eMais quid de la finance, des lobbies industriels, des grands groupes, des manœuvres de l’agriculture industrielle et de la FNSEA, de la grande distribution, des tentatives du Medef de mettre un moratoire sur les dispositions environnementales ?\u003cbr /\u003eQuel va être le jeu de la finance ? Les actionnaires vont-ils être partie prenante ?\u003cbr /\u003eNe faut-il pas douter quand Larry Fink, patron de la plus grosse société de gestion d’actifs et d’investissements au monde avec près de 7000 milliards de dollars sous gestion, veut user de son pouvoir pour écrire le bréviaire du capitalisme nouveau, tout en se targuant de panser les plaies causées par l’ancien (creusement des inégalités et paupérisation des plus fragiles) ? Qui prétend vouloir exhorter les entreprises dont il est actionnaire à ‘’ œuvrer pour le bien commun ‘’? [1]\u003cbr /\u003ePour le milliardaire Samuel Zell , Larry Fink est « extraordinairement hypocrite ».\u003cbr /\u003eEt il est normal d’être dubitatif devant ces déclarations quand Jeremy Grantham, milliardaire qui a dédié 98% de sa fortune à l’environnement et stratège en chef des investissements Mayo et Van Otterloo (GMO ) société de gestion d’actifs qui a plus de 100 milliards de dollars sous gestion , dit : « le risque environnemental est le seul qui a 100% de chance d’arriver et c’est le seul dont Wall Street se fiche » !\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eMais des pétitions circulent partout, y compris signées de grands patrons ; les industriels se rendent bien compte que si on ne lance pas la reconstruction écologique du continent européen, nous allons nous trouver en très mauvaise posture. [2]\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eAvec les EAM nous sommes dans une évolution pas dans une révolution. Même si cela ne comble pas nos aspirations à un monde nouveau, c’est toutefois une démarche importante de changement dans le monde de l’entreprise appréhendée dans un contexte élargi et renouvelé.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eL’entreprise altruiste.\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eSi l’on veut aller plus loin dans une utopie qui a pris corps, on doit lire le livre d’Isaac Getz et Laurent Marbacher « l’entreprise altruiste » paru en octobre 2019 chez Albin Michel.\u003cbr /\u003ePendant 5 ans ils sont partis à la recherche d’entreprises qui agissent avec un respect profond de leurs fournisseurs, clients, employés, territoire. Et ils en ont trouvé : au cœur de la Lozère, au Japon, en Norvège \u0026#8230; Elles sont de toute taille et de tout secteur d’activité. Ce sont des entreprises altruistes qui partagent deux grandes idées :\u003cbr /\u003e-elles considèrent que le résultat économique est le «fruit d’un service authentique de tous ceux avec qui elles interagissent » et pas la simple application de modèles de profit\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e-les relations ne sont plus de simples transactions économiques mais « des liens profondément authentiques (qualifiées parfois d’amitié) avec toutes les personnes avec qui elles sont en rapport ».\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eCes entreprises ont été amenées à transformer leurs activités de cœur de métier afin que l’intérêt financier ne l’emporte pas sur le service authentique des interlocuteurs.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003ePeter Drucker avait écrit en 1990 « comment devenir millionnaire et aller tout de même au paradis ».I Getz et L Marbacher ont prouvé qu’on peut, tout en équilibrant ses comptes, mener à un monde meilleur. En ce sens l’entreprise peut être force de progrès social, en conjuguant performance économique et intérêt général.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eBernadette Cateau \u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eBernadette Cateau est titulaire d\u0026#8217;une maitrise de sciences économiques, de l\u0026#8217; IAE Dauphine . Sa vie professionnelle : contrôle de gestion puis direction des Ressources Humaines . Retraitée .\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e[1] Voir sur Arte « Ces financiers qui dirigent le monde : Black Rock » sur l’omniprésence préoccupante et indécente des grands argentiers dans la vie politique et économique mondiale. Voir également sur YouTube le film de Michael More et Jeff Gibbs « La planète des humains » qui pose des questions importantes sur les énergies renouvelables, leurs technologies et leurs liens avec la finance.\u003cbr /\u003e[2] Voir Gaël Giraud interviewé par Mediapart le 1er juin 2020 sur la reconstruction écologique.\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwMDg="}}}]}},"posts":[{"id":"cG9zdDoxNTM5","title":"N°= 30: Les entreprises à mission 16/06/2020","uri":"/2020/06/16/lesentreprisesamissionteleenseignement/","date":"2020-06-16T20:02:57","categories":{"nodes":[{"name":"Economie sociale et solidaire","slug":"economie-sociale-et-solidaire"}]},"slug":"lesentreprisesamissionteleenseignement","content":"\u003cdiv\u003e\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003cfigure data-trix-attachment=\"{\u0026quot;contentType\u0026quot;:\u0026quot;image\u0026quot;,\u0026quot;height\u0026quot;:362,\u0026quot;url\u0026quot;:\u0026quot;https://ecp.yusercontent.com/mail?url=http%3A%2F%2F4e08x.img.a.d.sendibm1.com%2Fim%2F2576229%2F5272f991a71554b39790f98a7eb56f4adcc442b854e298463404ef33a756c605.jpg%3Fe%3DPzaC9Zoxl2jc2AmhshW_NcrnE0-kpThPsEOfMy4H_EMud2Y4EjSqxlpMgQ3iKPW4UIQzBfd2JAsAKgzMWcN46axeBJ7gWi_Dp17klkyWVTie4Ebcf-rQMMzj3YOE0onxOf1f8okrlN34vKQmW741MU0-3FmINGuR106TCQNxie42hFLBC1Il3swTPlW7ZyJ3EciXvy3jHtN0q524PEIDvvO_w2Nl3LLfv-K-kw\u0026amp;t=1593546874\u0026amp;ymreqid=0cd5bad2-9432-6300-2f4f-3f003401fa00\u0026amp;sig=erb2TwaLd.nn2yckvEbdBg--~D\u0026quot;,\u0026quot;width\u0026quot;:502}\" data-trix-content-type=\"image\" class=\"attachment attachment--preview\"\u003e\u003cimg loading=\"lazy\" decoding=\"async\" src=\"https://ecp.yusercontent.com/mail?url=http%3A%2F%2F4e08x.img.a.d.sendibm1.com%2Fim%2F2576229%2F5272f991a71554b39790f98a7eb56f4adcc442b854e298463404ef33a756c605.jpg%3Fe%3DPzaC9Zoxl2jc2AmhshW_NcrnE0-kpThPsEOfMy4H_EMud2Y4EjSqxlpMgQ3iKPW4UIQzBfd2JAsAKgzMWcN46axeBJ7gWi_Dp17klkyWVTie4Ebcf-rQMMzj3YOE0onxOf1f8okrlN34vKQmW741MU0-3FmINGuR106TCQNxie42hFLBC1Il3swTPlW7ZyJ3EciXvy3jHtN0q524PEIDvvO_w2Nl3LLfv-K-kw\u0026amp;t=1593546874\u0026amp;ymreqid=0cd5bad2-9432-6300-2f4f-3f003401fa00\u0026amp;sig=erb2TwaLd.nn2yckvEbdBg--~D\" width=\"502\" height=\"362\"\u003e\u003cfigcaption class=\"attachment__caption\"\u003e\u003c/figcaption\u003e\u003c/figure\u003e\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eLes Entreprises à Mission : Une hirondelle ferait-elle le printemps ?\u003c/strong\u003e\u003cbr /\u003e.\u003cbr /\u003eLa sortie de la pandémie sera-t-elle l’occasion d’interroger la finalité des entreprises ?\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003ePetite histoire de l’entreprise à mission.\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eEn 2018 est paru le rapport ‘’ l’entreprise, objet d’intérêt collectif ‘’ produit par Nicole Notat (ancienne secrétaire générale de la CFDT) et Jean-Dominique Senard (alors président du groupe Michelin), qui visait à souligner qu’au-delà de la recherche du profit, l’entreprise a un rôle social et environnemental. Le rapport voulait encourager le comportement responsable des actionnaires et faire reconnaître dans la loi, la notion d’« entreprises à mission ». Il était prévu d’inscrire la raison d’être d’une entreprise dans les statuts, de créer un comité d’impact doté de moyens, de vérifier ces bonnes intentions par un tiers et par des organes gouvernementaux. Etait prévue également une déclaration de performance extra-financière.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eLa loi PACTE ( Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation de l’Entreprise ) du 22 mai 2019, publiée en ce début d’année, a pour objet d’aider les PME à grandir, innover, exporter et créer des emplois. Elle vise à mieux associer les salariés à la vie et aux résultats de l’entreprise.\u003cbr /\u003eElle reprend une grande partie des propositions du rapport Notat-Sénard. La mesure phare de cette loi est la création des entreprises à mission (EAM). Ce terme désigne les nouvelles sociétés commerciales qui se définissent statutairement, en plus du but lucratif, par une finalité d’ordre social ou environnemental.\u003cbr /\u003eLa RSE (responsabilité sociale des entreprises) qui date de mai 2001 devient obligatoire pour toutes les entreprises. Elle offre aux sociétés volontaires la possibilité de devenir EAM en répondant à plusieurs obligations :\u003cbr /\u003e-formuler une raison d’être qui a un impact social, sociétal, ou environnemental positif\u003cbr /\u003e-définir des engagements, des objectifs chiffrés, les parties prenantes et les moyens à mettre en œuvre.\u003cbr /\u003eLes engagements et objectifs sont évalués en interne par un comité de mission et en externe par un organisme tiers indépendant. L’EAM est libre mais contrôlée. Elle affirme haut et fort qu’entreprendre ce n’est pas que faire du profit, c’est aussi s’inscrire dans la Société.\u003cbr /\u003eÊtre une EAM ce n’est pas un ‘label’ mais un dispositif légal qui s’inscrit dans la continuité de la RSE et qui permet d’afficher ses ambitions.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eElisabeth Borne, ministre de la transition écologique et solidaire a adressé le 24 Mai 2020, une lettre à 90 chefs d’entreprises de grands groupes les sommant d’agir davantage pour l’environnement : « Engagez-vous avec des mesures concrètes \u0026#8230;. opposer écologie et économie est complètement dépassé ».\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eQu’en est-il sur le terrain ?\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eEmmanuel Faber, a développé le projet de Danone comme EAM (100.000 salariés dans le monde et 25,3 milliards de chiffre d’affaires en 2019) notamment dans une interview sur France Inter le 21 mai dernier. Lors de la crise, Danone a puisé dans sa trésorerie pour assurer emploi et maintien des salaires, parce qu’il a estimé pouvoir le faire. E Faber reconnaît que cette période de confinement s’est accompagnée d’une profonde réflexion personnelle (« la crise fait vaciller les équilibres personnels »). Lorsque le journaliste Demorand lui pose la question : que répondre à ceux qui voient dans votre volonté de devenir EAM du marketing et une couche de peinture verte ? Faber répond : la couche de peinture verte va coûter aux actionnaires deux milliards d’euros dans les trois ans qui viennent. C’est ce qui a été proposé, discuté et approuvé par les actionnaires les 26 février dernier pour réduire les émissions de carbone, remplacer les emballages plastiques issus du pétrole, basculer pour Evian et Volvic dans des emballages entièrement recyclables etc. Dès maintenant le carton et le papier font leur apparition dans les rayons de manière importante.\u003cbr /\u003eEt quand un agriculteur interroge E.Faber sur l’agriculture industrielle, qui alimente les industries laitières de Danone et importe du soja avec destruction des forêts amazoniennes, E.Faber indique qu’il faut « arrêter d’importer du soja d’Amérique Latine » et qu’une note a été envoyée à la commission européenne pour rechercher une politique agricole intégrée commune qui assure l’autonomie en protéines. En réponse à une autre question, E.Faber affirme que « la concentration actuelle des richesses est une bombe à retardement » etc.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eQuand le journaliste demande à E.Faber s’il ne se sent pas bien seul parmi les entreprises qui figurent à l’indice boursier du CAC/40 (soit les 40 plus grosses capitalisations boursières des grandes entreprises françaises) E.Faber répond que non et qu’il y a une prise de conscience et qu’il y a « une génération de patrons qui ont compris que les choses doivent complètement changer ».\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eOutre Danone, beaucoup de groupes se bousculent au portillon pour être reconnus EAM : Camif, Maif, Les Échos , le groupe d’aide à la personne Alenvi, le groupe Rocher \u0026#8230;.\u003cbr /\u003eQuelques déclarations attirent particulièrement l’attention :\u003cbr /\u003e-Alenvi : vient de prendre l’engagement de limiter sa rentabilité et d’utiliser les gains pour revaloriser les salaires.\u003cbr /\u003e-Les Échos : s’engage à favoriser l’émergence d’une nouvelle société responsable en informant, mobilisant, accompagnant les citoyens et les entreprises, en multipliant les articles sur les initiatives à impact et en diminuant son empreinte carbone.\u003cbr /\u003e-Makesense, entrepreneur du social avec 15000 membres qui cogitent en réseau (téléphone pour sourds, usine à imprimer itinérante \u0026#8230;)\u003cbr /\u003e-Michelin (autre pionnier de l’EAM ) qui, entre autres, invente des pneus biodégradables. Ce qui malheureusement n’empêche pas Michelin de devoir fermer son usine de la Roche sur Yon et de supprimer 620 emplois d’ici la fin de l’année.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eQuel est l’intérêt d’être une EAM ?\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eComme dit Y Le Gall ( groupe Rocher ) ‘’le statut d’EAM ne fait pas forcément la vertu mais on se met dans une seringue et on ne peut plus reculer ‘’\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eDonner du sens à tous les acteurs, stimuler la créativité, des critères intéressants dans les appels d’offre \u0026#8230;.Formaliser une mission constitue un avantage compétitif majeur.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eEt aussi : attirer les jeunes diplômés qui rêvent d’un autre monde que celui des 50 dernières années et qui ne sont pas forcément attirés par la finance après avoir fait des études d’ingénieurs ou de sciences humaines.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003ePour les 32 000 jeunes qui ont signé le manifeste étudiant « pour un réveil écologique » et qui veulent rebâtir notre société sur des impératifs écologiques, sociaux et sanitaires, prendre leur avenir en mains, c’est un appel à leur futur employeur à un réveil écologique. Ils veulent mobiliser les écoles et les universités, pour mieux se former et aider les jeunes diplômés à choisir un employeur suffisamment engagé dans la transition écologique. Ceux-là n’hésiteront pas à interpeller les DRH lors des entretiens d’embauche, sur la mission et la raison d’être de l’entreprise qui recrute.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eMais si Wall Street s’en fiche ?\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eMais quid de la finance, des lobbies industriels, des grands groupes, des manœuvres de l’agriculture industrielle et de la FNSEA, de la grande distribution, des tentatives du Medef de mettre un moratoire sur les dispositions environnementales ?\u003cbr /\u003eQuel va être le jeu de la finance ? Les actionnaires vont-ils être partie prenante ?\u003cbr /\u003eNe faut-il pas douter quand Larry Fink, patron de la plus grosse société de gestion d’actifs et d’investissements au monde avec près de 7000 milliards de dollars sous gestion, veut user de son pouvoir pour écrire le bréviaire du capitalisme nouveau, tout en se targuant de panser les plaies causées par l’ancien (creusement des inégalités et paupérisation des plus fragiles) ? Qui prétend vouloir exhorter les entreprises dont il est actionnaire à ‘’ œuvrer pour le bien commun ‘’? [1]\u003cbr /\u003ePour le milliardaire Samuel Zell , Larry Fink est « extraordinairement hypocrite ».\u003cbr /\u003eEt il est normal d’être dubitatif devant ces déclarations quand Jeremy Grantham, milliardaire qui a dédié 98% de sa fortune à l’environnement et stratège en chef des investissements Mayo et Van Otterloo (GMO ) société de gestion d’actifs qui a plus de 100 milliards de dollars sous gestion , dit : « le risque environnemental est le seul qui a 100% de chance d’arriver et c’est le seul dont Wall Street se fiche » !\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eMais des pétitions circulent partout, y compris signées de grands patrons ; les industriels se rendent bien compte que si on ne lance pas la reconstruction écologique du continent européen, nous allons nous trouver en très mauvaise posture. [2]\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eAvec les EAM nous sommes dans une évolution pas dans une révolution. Même si cela ne comble pas nos aspirations à un monde nouveau, c’est toutefois une démarche importante de changement dans le monde de l’entreprise appréhendée dans un contexte élargi et renouvelé.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e\u003cstrong\u003eL’entreprise altruiste.\u003c/strong\u003e\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eSi l’on veut aller plus loin dans une utopie qui a pris corps, on doit lire le livre d’Isaac Getz et Laurent Marbacher « l’entreprise altruiste » paru en octobre 2019 chez Albin Michel.\u003cbr /\u003ePendant 5 ans ils sont partis à la recherche d’entreprises qui agissent avec un respect profond de leurs fournisseurs, clients, employés, territoire. Et ils en ont trouvé : au cœur de la Lozère, au Japon, en Norvège \u0026#8230; Elles sont de toute taille et de tout secteur d’activité. Ce sont des entreprises altruistes qui partagent deux grandes idées :\u003cbr /\u003e-elles considèrent que le résultat économique est le «fruit d’un service authentique de tous ceux avec qui elles interagissent » et pas la simple application de modèles de profit\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e-les relations ne sont plus de simples transactions économiques mais « des liens profondément authentiques (qualifiées parfois d’amitié) avec toutes les personnes avec qui elles sont en rapport ».\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eCes entreprises ont été amenées à transformer leurs activités de cœur de métier afin que l’intérêt financier ne l’emporte pas sur le service authentique des interlocuteurs.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003ePeter Drucker avait écrit en 1990 « comment devenir millionnaire et aller tout de même au paradis ».I Getz et L Marbacher ont prouvé qu’on peut, tout en équilibrant ses comptes, mener à un monde meilleur. En ce sens l’entreprise peut être force de progrès social, en conjuguant performance économique et intérêt général.\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eBernadette Cateau \u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003eBernadette Cateau est titulaire d\u0026#8217;une maitrise de sciences économiques, de l\u0026#8217; IAE Dauphine . Sa vie professionnelle : contrôle de gestion puis direction des Ressources Humaines . Retraitée .\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003cp\u003e[1] Voir sur Arte « Ces financiers qui dirigent le monde : Black Rock » sur l’omniprésence préoccupante et indécente des grands argentiers dans la vie politique et économique mondiale. Voir également sur YouTube le film de Michael More et Jeff Gibbs « La planète des humains » qui pose des questions importantes sur les énergies renouvelables, leurs technologies et leurs liens avec la finance.\u003cbr /\u003e[2] Voir Gaël Giraud interviewé par Mediapart le 1er juin 2020 sur la reconstruction écologique.\u0026nbsp;\u003c/p\u003e\n\u003c/div\u003e\n","author":{"node":{"id":"dXNlcjoyMjA1MDcwMDg="}}}],"slug":"bernadette-cateau"},"__N_SSG":true},"page":"/authors/[slug]","query":{"slug":"bernadette-cateau"},"buildId":"_sdH9ugd8IhVEv7MdJkXi","isFallback":false,"isExperimentalCompile":false,"gsp":true,"locale":"fr","locales":["fr"],"defaultLocale":"fr","scriptLoader":[]}