Intentions et engagements partagés vers un archipel des confluences ?

Non classé
 
Intentions et engagements. 
Une cinquantaine de personnes réunies à Sète du 20 au 23 octobre 2022 durant l’Université d’Utopia, issues de nombreux réseaux et collectifs ont partagé durant 3 jours leurs expériences et enjeux. 
Elles ont décidé d’adresser une invitation à créer un nouvel archipel dont voici le premier texte martyr, qu’elles proposent de partager et mettre au débat. 
Notre raison d’être 
Face aux urgences du monde, multiples et inquiétantes, nous avons besoin que la société civique s’organise pour rendre visible les multiples initiatives et leur donner force et puissance, les faire confluer, opérer une bascule en faisant système. 
Un nom provisoire et des premières confluences 
Nous proposons de reconnaître un Archipel des confluences. 
Des membres issus de l’archipel citoyen Osons les jours heureux, les convivialistes, l’archipel de l’écologie et des solidarités, le mouvement Utopia, et l’archipel des lucioles, s’engagent à lancer ce processus au sein de nos mouvements comme auprès d’autres collectifs, organisations, associations. 
Nous sommes prêts à composer un premier équipage et à y accueillir des bonnes volontés dans chaque port. 
Pour faire quoi ? 
Notre Archipel souhaite intervenir en tant que facilitateur, plutôt qu’organisateur, des confluences transformatrices de notre modèle de société. 
Et d’abord transmettre. 
Transmettre nos savoirs, académiques, techniques ou expérientiels. 
Transmettre nos retours d’expériences singuliers et collectifs. 
Transmettre enfin les liens et les relations que nous avons dans de nombreux réseaux d’acteurs, internationaux, nationaux ou locaux. 
Et se mettre à la disposition des nouvelles générations qui vivront et porteront demain un changement radical. 
Inscrit dans une démarche d’éducation populaire, transmettre et recevoir permettront d’amplifier les confluences et de renforcer nos identités-relations comme nos identités-racines. Nous nous reconnaissons comme des tisserands, des explorateurs ou des catalyseurs. 
Investis dans de nombreuses expériences, nous souhaitons soutenir et développer les initiatives qui procèdent d’une rationalité nouvelle fondée sur la préservation de l’habitabilité de la planète, une prospérité sobre et le développement humain équitable (féminisme, éco-syndicaliste, économie plurielle, défense du vivant et de la biodiversité, agroécologie et alimentation saine, nouvel imaginaire politique, dialogues en humanité et altermondialisme…). 
Les tisserands peuvent être à titre individuel investis dans des partis, des syndicats, des organisations de l’ESS, ou tout autre collectif. L’Archipel des confluences en tant que tel, son lagon et son voilier-atelier n’ont pas vocation à être un acteur direct de plus dans le champ des partis et des associations de terrain. 
Nous contribuons au renforcement de la société civique, à sa visibilisation comme acteur politique animant des relations inscrites dans un récit partagé d’écologie et de solidarités. 
Ces confluences de pratiques citoyennes nourrissent localement des expérimentations anticipatrices de la société que nous voulons, questionnent des pratiques professionnelles et contribuent à des enjeux électoraux. 
Elles contribueront à produire des stratégies de transformation, de conquête et d’exercice de tous pouvoirs y compris institutionnel. 
Elles visent à faire circuler entre toutes les générations et tous les territoires, des expériences permettant d’être à la hauteur des enjeux pressants et dramatiques de la mutation civilisationelle que nous vivons. 
Comment ? 
Nous proposons la forme d’un archipel, un nouvel imaginaire pour nous organiser. 
Il se situe dans un océan où affluent des courants d’idées, de cultures, de savoirs. Ces confluences irriguent nos histoires, nos expériences, et nos luttes. 
Cet archipel des confluences, ce sont des îles, des voiliers-ateliers et des pirogues. 
Des personnes s’engagent à tisser les liens pour nourrir les identités relations, certains explorent pour connaître et reconnaître ces initiatives quand d’autres souhaitent les catalyser pour les renforcer. 
Tisserands, explorateurs et catalyseurs sont les premières fonctions nécessaires à animer cet Archipel des confluences. 
Nos principes d’action s’inspirent de ceux décrits dans le Second Manifeste convivialiste. 
– Le principe de commune naturalité 
– Le principe de légitime individuation 
– Le principe de commune socialité 
– Le principe de commune humanité 
– Le principe d’opposition maîtrisée et constructive 
 
Ces principes sont subordonnés à un impératif catégorique de lutte contre la démesure, l’hubris
Premiers engagements 
A Sète, nous nous engageons dans le début d’un processus de confluence. 
Nous nous engageons dans un état d’esprit fondé sur : 
– L’écoute, le respect réciproque et la bienveillance 
– L’équilibre des rapports de genre dans nos travaux 
– L’utilisation d’un langage accessible à tous et empreint d’un nouvel imaginaire autour de l’Archipel. En s’appuyant sur la pensée d’Edouard Glissant, la poésie est un chemin qui donne aux mots à la fois un ancrage corporel et un horizon imaginaire, à la fois fois singulier et universel. 
 
Pour nous donner de la puissance, nous nous engageons à contribuer à la cartographie de l’ensemble de nos ressources, du quartier à la planète afin de créer notre premier commun. 
A partir de ces liens, nous faisons appraître au sein de l’Archipel de nouvelles îles ou lagons, de nouvelles organisations ou de nouvelles alliances. 
A partir de ces alliances, nous lançons une pirogue pour imaginer une campagne autour de Cahiers d’espérance en y invitant nos mouvements comme bien d’autres, le mouvement des Colibris, le Labo de l’ESS, le Collectif de la transition citoyenne, le Pacte du pouvoir de vivre, l’Alliance écologique et sociale, la Fabrique des transitions, l’Association des maires ruraux de France… 
Pour rendre possible cette intention, nous lançons un processus permettant la confluence de nos ressources et de nos moyens humains, juridiques et financiers. Même si notre objectif est de révéler l’existence d’autres formes économiques que celle du marché, l’argent n’est pas pour nous un tabou. Il peut être un levier, parmi d’autres, pour concrétiser notre raison d’être. 
En questionnant le rapport moyens objectifs, nous prenons l’initiative de mettre à l’eau nos premières pirogues : 
– Nos retours d’expériences 
– Points aveugles 
– Les risques nucléaires civils et militaires 
– L’écoosystème 
– La question européenne 
– L’Encyclopédie du changement de cap 
 
A Sète, qui prend la mer ? 
A Sète, le 23 octobre 2022, un premier navire atelier prend la mer, composé de tisserands, d’explorateurs et de catalyseurs, qui souhaitent intégrer l’équipage ? 
Venez nous rejoindre en nous contactant sur 
contact@archipel-confluences.org