Empreinte écologique selon WWF/Marin Harvey.

Ecologie

Voici l’explication que nous en donne WWF/Marin Harvey.
L’empreinte écologique est un outil développé par le Global Footprint Network qui permet de mesurer la pression qu’exerce l’homme sur la nature.
L’empreinte écologique mesure la quantité de surface terrestre bioproductive nécessaire pour produire les biens et services que nous consommons et absorber les déchets que nous produisons.

Imaginez que vous êtes un Robinson Crusöé isolé sur une île déserte : quelle devrait être la taille de votre île (terre, lagon et mer accessible compris) pour vous permettre de vivre en autarcie de façon durable et répondre à vos besoins en nourriture, chauffage, matériaux de construction, air pur, eau potable, absorption de déchets ?

Cette surface représente l’empreinte écologique de notre Robinson Crusoé. On comprend intuitivement que si le mode de vie de notre naufragé exerce une pression trop forte sur son île (s’il fait par exemple des grands feux de camp tous les soirs pour tromper sa solitude), c’est-à-dire si son empreinte écologique est supérieure à la taille de son île, sa survie risque d’être compromise à plus ou moins long terme…

Grâce à cet outil, nous sommes capables de quantifier la durabilité : nous pouvons évaluer la quantité existante de sols et d’espaces marins « bio-productifs » sur la Terre (la superficie capable de nous fournir en nourriture, carburant ou poisson, par exemple), et par conséquent calculer ce que serait un « juste partage » des ressources pour chaque être humain.

Nous sommes également capables de calculer grâce à cet outil la quantité de ressources naturelles consommée par différents pays, personnes ou entreprise, et ainsi évaluer si leur consommation rentre à l’intérieur de ce “juste” partage. Il y a environ 12 milliards d’hectares de sols et d’espaces marins bio-productifs – ce qui correspond environ à une allocation de 2 hectares par être humain. Pourtant, le mode de vie d’un Américain moyen requiert environ 10 hectares bio-productifs.

En d’autres mots, si chacun avait le même mode de vie qu’un Américain moyen, la population mondiale aurait besoin de 5 planètes bio-productives afin de nourrir, habiller et héberger chacun d’entre nous.

Extrait de l’intervention d’Alain Baraton le 16 décembre 2017 sur France Inter.
L’humanité vit actuellement au- dessus de ses moyens et la situation s’aggrave. « En 1971, par exemple il fallait attendre le 23 décembre pour atteindre la date symbolique du dépassement des ressources. Vingt ans plus tard c’est deux mois plus tôt dans l’année, c’est le 13 octobre que l’on va atteindre ce seuil dramatique. Et aujourd’hui le dépassement débute dès les premiers jours du mois d’août. Vous vous rendez compte que quand on arrive au 7, 8 août cela veut dire que la planète a déjà consommé ce qu’elle aurait dû consommer sur 12 mois.
Question : Et cette empreinte écologique, diffère-t-elle selon les pays et les continents ?
Oui bien sûr. En Afrique les spécialistes estiment qu’une personne (c’est une moyenne) utilise pour vivre un peu plus d’un hectare … sachant toutefois qu’un pays comme le Burundi n’emploie que 0,63 hectare. En Asie il est consommé en moyenne 2,2 hectares par personne, mais la situation évolue rapidement et dramatiquement.