Assemblée du long terme; extraits d’un article de Dominique Bourg

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Assemblée du long terme face aux défis environnementaux.

Extraits d’un article de Dominique Bourg, in Le Monde – Idées du 14 janvier 2017, page 7.

« La catastrophe écologique actuellement à l’œuvre a pour cause essentielle l’incapacité de l’espèce humaine à raisonner sur le long terme, à anticiper les drames à venir ». Les changements redoutables en cours « laissent de marbre nos démocraties, parce que les impacts de ces changements sur nos vies se font encore peu sentir. Leur cahier des charges reste inchangé : permettre aux citoyens de produire et de consommer toujours plus. Tout ce qui renvoie au long terme apparaît comme une entrave à cette course à la croissance des activités économiques et des biens matériels »

Pour corriger notre myopie face au long terme, il faudrait introduire « dans notre machine démocratique une « assemblée du long terme ». « L’essentiel est de constituer une chambre non représentative, précisément pour ne pas retomber dans la défense des intérêts catégoriels et à court terme dont traitent essentiellement les élus. Cette assemblée de 200 membres serait composée pour partie de personnalités aux compétences reconnues, issues du monde associatif ou académique, et pour une autre de citoyens tirés au sort mais formés aux problématiques du long terme. Cette mixité permettrait d’éviter l’écueil d’une institution trop technocratique ».

Cette assemblée veillerait avant la promulgation d’une loi à respecter le principe de la finitude de la planète. « La France pourrait s’imposer, au prorata de sa population, de ne pas dépasser l’empreinte écologique d’une planète, autrement dit de ne pas consommer plus de ressources que la planète n’en produit en une année, et de ne pas émettre plus de « pollutions » que ce qu’autorisent les capacités de traitement du système naturel ».